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Commentaire composé Candide Chapitre XIX de « En approchant de la ville … » à « … il entra dans Surinam. »

Publié le 17/10/2011

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Candide est un conte philosophique de Voltaire publié en 1759. Il raconte le voyage autour du monde de ce personnage éponyme, dans le but de critiquer la théorie de l’optimisme (en confrontant la naïveté optimiste du héros à la cruauté et la laideur du monde). Dans cet extrait, Candide et son valet Cacambo viennent à peine de quitter l’utopie de l’Eldorado et se retrouvent brusquement ramenés à la réalité du monde en rencontrant un esclave noir mutilé sur la route de Surinam. Ce passage n’était pas présent dans les premières éditions de Candide et fut rajouté tardivement par Voltaire en réponse au célèbre Code Noir édicté par Colbert, qui autorisait toutes sortes de pratiques cruelles envers les « nègres «.

« Après cette description, on assiste à un dialogue entre les trois personnages.

Suite à la question de Candide, qui établit un lien d’égalité avec l’esclave (« mon ami »), le nègre prend la parole et montre d’une part qu’il est esclave, d’autre part qu’il est entièrement soumis à son maître (« J’attends mon maître, monsieur Vanderdendur, le fameux négociant »).

Ensuite, et après une seconde question de Candide, l’esclave expose « l’usage » qui est la réglementation qui autorise à mutiler les nègres en cas d’infraction.

Il fait cela avec calme et résignation, sans jamais remettre en cause ce code, en utilisant une phrase à la construction symétrique qui associe l’infraction au châtiment (rapport cause-conséquence) : « Quand nous travaillons […] et que […] , on nous coupe la main : quand nous voulons […] ,on nous coupe la jambe. » Ensuite, l’esclave évoque sa mère et rapporte au style direct des paroles qu’elle à prononcées autrefois en le vendant.

Le rapport ainsi établi entre ces deux personnages donne un autre sens au discours du nègre un sens : en effet, le lecteur voit que son histoire est commune à tous les autres esclaves et en déduit donc que ce personnage représente les esclaves en général. La dernière partie de ses paroles montre que l’esclavage n’est en aucun cas en accord avec les préceptes religieux de ceux qui l’appliquent.

En effet, les « fétiches hollandais » enseignent aux esclaves que tous les êtres humains sont frères, alors qu’ils sont traités comme des sous- hommes par leurs maîtres. Voltaire, dans ce récit, cherche à susciter l’émotion du lecteur et utilise à cette fin le registre pathétique. Celui-ci se manifeste dès le début de l’extrait, dans la description du nègre.

Voltaire montre d’abord qu’il est misérable : « un nègre étendu par terre, n’ayant plus que la moitié de son habit, c’est-à-dire d’un caleçon de toile bleue » puis qu’il est horriblement mutilé : « il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche ou la main droite ».

L’état pitoyable dans lequel se trouve le nègre inspire de la pitié et de la compassion à Candide (« Eh mon Dieu ! lui dit Candide en hollandais, que fais-tu là, mon ami, dans l’état horrible où je te vois ? », pitié et compassion qui sont du même coup transmises au lecteur. Le récit du nègre fait avancer la situation d’un cran de plus dans l’horreur.

Il décrit sa condition misérable, sans pour autant se plaindre ou s’apitoyer sur son sort (« On nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l’année.

Quand […] la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main : quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe »).. »

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