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Commentaire Composé "L'Avare qui a perdu son trésor" La Fontaine

Publié le 21/06/2014

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« L'Avare qui a perdu son trésor » Introduction : La Fontaine nous montre son grand talent de conteur et sa capacité à nous séduire à travers une histoire toute simple mais qui est d'une grande portée. (à développer par vous-même) I. Un récit séduisant à la fois concis et très spirituel : A/ Les effets de concision  Ce qui est frappant chez La Fontaine, c'est son art de la concision, il est écrit avec une grande économie comme si son but était de faire le plus court possible en élimant tous les mots en trop. Il y a donc un art de la brièveté, du dire efficace qui permet de tenir son lecteur en haleine. La situation initiale par exemple est extrêmement lapidaire : en trois vers, le caractère de l'homme est donné : « Ce malheureux attendait, /Pour jouir de son bien, une seconde vie » La formulation est très efficace ; elle dit par une seule phrase l'obsession de l'avare. Il avait dans la terre une somme enfouie,/Son c?ur avec? Là encore, la figure du zeugme, qui met sur un pied d'égalité le trésor et le c?ur dit d'une façon très brève que le c?ur de cet avare est enfermé avec son trésor, qu'il est donc ligoté?: mais sa formulation est encore plus ramassée et condensée « Qu'il allât ou qu'il vînt, qu'il bût ou qu'il mangeât, » : la répétition du « que » autour du mot « ou » introduit un mouvement de balancier : La fontaine en un vers parvient à évoquer toute la vie de l'Avare et toutes ses actions, contaminées par une seule pensée. L'élément perturbateur est tout aussi efficace grâce à l'asyndète et à cette série d'action successives juxtaposées : « Il y fit tant de tours qu'un fossoyeur le vit, /Se douta du dépôt, l'enleva sans rien dire. La juxtaposition des verbes entraine un effet de glissendo et provo...
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« La morale : « L'usage seulement fait la possession.

» Entrée en matière très brusque avec une maxime courte et dense Densité de sens, concentration… Besoin de déployer la sentence.

Cette maxime invite le lecteur à réfléchir au sens de l’argent : l’argent qui n’est pas dépensé ne sert à rien, ne donne accès à rien… L’argent n’est pas une fin en soi, c’est la dépense qui rend l’argent utile… Le narrateur s’implique directement et simplement dans son texte comme pour appeler au bon sens les avares : « je demande ») Insertion d’un présent d’énonciation, proximité avec la voix narrative qui s’implique personnellement, se met dans la balance… La réflexion n’est pas d’ordre moral mais travaille sur la question du bon sens… Il y a une sorte de faute de raisonnement…Il s’agit moins d’une faute morale que d’une faute logique.

« Je demande à ces gens de qui la passion /Est d'entasser toujours, mettre somme sur somme , / Quel avantage ils ont que n'ait pas un autre homme.

» Il semble que l’avare se lèse d’abord lui-même dans sa folie de la conservation.

« Le malheureux », l’appelle La Fontaine….

La morale met l’accent sur la dimension utilitaire de l’argent, l’argent n’est qu’un moyen/ La Fontaine dénonce d’emblée ceux qui prennent l’argent non plus comme un moyen mais comme une fin… Il y a un détournement de la fonction de l’argent, l’argent ne donne rien en soi.

En amasser sans le dépenser est donc une sorte d’aberration logique…sans même parler de morale.

On entend la voix sarcastique du narrateur au début du récit « Ce malheureux attendait, /Pour jouir de son bien, une seconde vie; » : Le mot « malheureux » souligne le fait que l’avare se lèse lui-même d’abord, qu’il est lui-même l’origine de son malheur.

L’ironie s’entend dans l’absurdité de ne pas jouir de son argent dans cette vie-là… Cette erreur de raisonnement revient à la fin du récit avec la chute.

Le passant ne fait pas une réprimande morale à l’avare, il lui révèle l’inutilité de son argent : « Pourquoi vous vous affligez tant,/ Puisque vous ne touchiez jamais à cet argent,/mettez une pierre à la place,/Elle vous voudra tout autant » La logique est implacable… Aucune excuse n’est donnée à cet avare.

L’effet de chute avec ce vers qui clôt la fable est saisissant : on comprend d’un coup avec ce raccourci que l’argent gardé ne sert pas plus qu’une pierre. Ce que met en avant cette morale, c’est que la personne se lèse elle-même : elle ne profite pas des avantages de sa fortune : « Je demande à ces gens de qui la possession/ Est d’entasser toujours, mettre somme sur somme,/ Quel avantage ils ont que n’ait pas un autre homme » L’avare vit comme un gueux…C’est un « malheureux » B/ L’argent emprisonne l’être humain La perte de liberté de l’avare s’exprime de faon efficace dans le chiasme « Ne possédait pas l'or, mais l'or le possédait » L’ordre ordinaire et sain est renversé : il n’y a plus de possibilité de disposer de son bien, c’est l’obsession du bien qui passe avant toute autre pensée.

La Fontaine explore la capacité de l’or, en dehors de toute logique, de capter toute l’attention de l’être humain.

L’avare concentre toute son attention sur l’argent qui devient une pensée obsessionnelle : « Il avait dans la terre une somme enfouie,/ Son cœur avec, n’ayant autre déduit / Que d’y ruminer jour et nuit » Le champ de conscience de l’avare est rétréci à son or.

Sa dépendance est telle qu’il ne s’éloigne pas de son trésor… C’est donc sa liberté d’action qui est ruinée : il ne dispose pas à sa guise de l’argent, mais c’est l’argent qui dispose de lui… qui fait que sa vie est entièrement organisée par l’argent.

Cette fable montre combien pour des raisons obscures, l’argent rétrécit le champ de conscience de certains êtres.

Cet avare est comme tenu en laisse par son argent : à la fois, spatialement, il ne peut s’éloigner de l’endroit où son trésor se trouve mais aussi psychologiquement, il s’enferme dans un tout petit monde aux dimensions de son trésor.

Conclusion : par une petite histoire amusante, légère et plaisante, La Fontaine nous fait réfléchir à l’homme dans ses rapports avec les biens matériels ; il montre l’incroyable propension de l’homme de 3 6 9 12 15 18 21 24 27 30 33 36 39 42 45 48 51 54. »

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