Commentaire des Misérables
Publié le 01/01/2013
Extrait du document
«
raccommodait plus son linge.
A mesure que ses talons s'usaient, elle tirait ses bas dans ses souliers.
Cela se
voyait à certains plis perpendiculaires.
Elle rapiéçait son corset, vieux et usé, avec des morceaux de calicot qui
se déchiraient au moindre mouvement.
Les gens auxquels elle devait, lui faisaient « des scènes », et ne lui
laissaient aucun repos.
Elle les trouvait dans la rue, elle les retrouvait dans son escalier.
Elle passait des nuits
à pleurer et à songer.
Elle avait les yeux très brillants et elle sentait une douleur fixe dans l'épaule, vers le haut
de l'omoplate gauche.
Elle toussait beaucoup.
Elle haïssait profondément le père Madeleine, et ne se plaignait
pas.
Elle cousait dix-sept heures par jour ; mais un entrepreneur du travail des prisons, qui faisait travailler les
prisonnières au rabais, fit tout à coup baisser les prix, ce qui réduisit la journée des ouvrières libres à neuf
sous.
Dix sept heures de travail, et neuf sous par jour ! Ses créanciers étaient plus impitoyables que jamais.
Le
fripier, qui avait repris presque tous les meubles, lui disait sans cesse : Quand me payeras-tu coquine ? Que
voulait-on d'elle bon Dieu ! Elle se sentait traquée et il se développait en elle quelque chose de la bête farouche.
Vers le même temps, le Thénardier lui écrivit que décidément il avait attendu avec beaucoup trop de bonté, et
qu'il lui fallait cent francs, tout de suite ; sinon qu'il mettrait à la porte la petite Cosette, toute convalescente de
sa grande maladie, par le froid, par les chemins, et qu'elle deviendrait ce qu'elle pourrait, et qu'elle crèverait, si
elle voulait.
- Cent francs, songea Fantine ! Mais où y a-t-il un était à gagner cent sous par jour ?
- Allons ! dit-elle, vendons le reste
L'infortunée se fit fille publique.
Corrigé :
Le roman Les Misérables a été écrit en 1862 par Victor Hugo, écrivain français très engagé dans la lutte pour
une meilleure condition du peuple.
Dans cet extrait, il s'attarde sur le cas de Fantine, femme du peuple qui se
bat pour subsister et assurer un avenir à sa fille.
Nous allons nous demander comment, à travers ce
personnage féminin, l'auteur dénonce le sort des femmes du peuple au XIXe siècle.
Il nous décrit tout d'abord la
déchéance de Fantine puis se pose en juge de la société, responsable, selon lui, de la misère de la jeune.
»
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