Devoir de Philosophie

Commentaire des Misérables

Publié le 01/01/2013

Extrait du document

Texte :        Fantine, depuis la veille, avait vieilli de dix ans.             - Jésus ! fit Marguerite, qu’est-ce que vous avez, Fantine ?             - Je n’ai rien, répondit Fantine. Au contraire. Mon enfant ne mourra pas de cette affreuse maladie, faute de secours. Je suis contente.      En parlant ainsi, elle montrait à la vieille fille deux napoléons qui brillaient sur la table.             - Ah, Jésus Dieu ! dit Marguerite. Mais c’est fortune ! Où avez-vous eu ces louis d’or ?             - Je les ai eu, répondit Fantine.      En même temps, elle sourit. La chandelle éclairait son visage. C’était un sourire sanglant. Une salive rougeâtre lui souillait le coin des lèvres, et elle avait un trou noir dans la bouche.      Les deux dents étaient arrachées.      Elle envoya les quarante francs à Montfermeil.      Du reste, c’était une ruse des Thénardier pour avoir de l’argent, Cosette n’était pas malade.      Fantine jeta son miroir par la fenêtre. Depuis longtemps elle avait quitté sa cellule du second pour une mansarde fermée par un loquet sous le toit ; un de ces galetas dont le plafond fait angle avec le plancher et vous heurte chaque instant la tête. La pauvre ne peut aller au fond de sa chambre comme au fond de sa destinée qu’en se courbant de plus en plus. Elle n’avait plus de lit, il lui restait une loque qu’elle appelait sa couverture, un matelas à terre et une chaise dépaillée. Un petit rosier qu’elle avait s’était desséché dans un coin, oublié. Dans l’autre coin, il y avait un pot à beurre à mettre l’eau, qui gelait l’hiver, et où les différents niveaux de l’eau restaient longtemps marqués par des cercles de glace. Elle avait perdu la honte, elle perdit la coq...

« raccommodait plus son linge.

A mesure que ses talons s'usaient, elle tirait ses bas dans ses souliers.

Cela se voyait à certains plis perpendiculaires.

Elle rapiéçait son corset, vieux et usé, avec des morceaux de calicot qui se déchiraient au moindre mouvement.

Les gens auxquels elle devait, lui faisaient « des scènes », et ne lui laissaient aucun repos.

Elle les trouvait dans la rue, elle les retrouvait dans son escalier.

Elle passait des nuits à pleurer et à songer.

Elle avait les yeux très brillants et elle sentait une douleur fixe dans l'épaule, vers le haut de l'omoplate gauche.

Elle toussait beaucoup.

Elle haïssait profondément le père Madeleine, et ne se plaignait pas.

Elle cousait dix-sept heures par jour ; mais un entrepreneur du travail des prisons, qui faisait travailler les prisonnières au rabais, fit tout à coup baisser les prix, ce qui réduisit la journée des ouvrières libres à neuf sous.

Dix sept heures de travail, et neuf sous par jour ! Ses créanciers étaient plus impitoyables que jamais.

Le fripier, qui avait repris presque tous les meubles, lui disait sans cesse : Quand me payeras-tu coquine ? Que voulait-on d'elle bon Dieu ! Elle se sentait traquée et il se développait en elle quelque chose de la bête farouche. Vers le même temps, le Thénardier lui écrivit que décidément il avait attendu avec beaucoup trop de bonté, et qu'il lui fallait cent francs, tout de suite ; sinon qu'il mettrait à la porte la petite Cosette, toute convalescente de sa grande maladie, par le froid, par les chemins, et qu'elle deviendrait ce qu'elle pourrait, et qu'elle crèverait, si elle voulait. - Cent francs, songea Fantine ! Mais où y a-t-il un était à gagner cent sous par jour ? - Allons ! dit-elle, vendons le reste      L'infortunée se fit fille publique.   Corrigé :   Le roman Les Misérables a été écrit en 1862 par Victor Hugo, écrivain français très engagé dans la lutte pour une meilleure condition du peuple.

Dans cet extrait, il s'attarde sur le cas de Fantine, femme du peuple qui se bat pour subsister et assurer un avenir à sa fille.

Nous allons nous demander comment, à travers ce personnage féminin, l'auteur dénonce le sort des femmes du peuple au XIXe siècle.

Il nous décrit tout d'abord la déchéance de Fantine puis se pose en juge de la société, responsable, selon lui, de la misère de la jeune. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles