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Commentaire en deux parties de l'indigent philosophe de Marivaux

Publié le 29/04/2013

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marivaux
L'indigent philosophe Lecture analytique (proposition de plan) 1) Marivaux est connu pour son théâtre. Mais il a régulièrement collaboré à des périodiques comme le Mercure de France et en fonda même plusieurs, plus ou moins éphémères, dont L'indigent philosophe. Le personnage de l'indigent, marginal, est intéressant parce qu'il révèle un Marivaux mal connu, à l'étroit dans le cadre rigide des genres, plus critique que conformiste en matière de règles, tenu de composer au théâtre avec les contraintes de son temps, mais s'exprimant plus librement dans des genres non codifiés. 2) La sixième feuille de L'indigent philosophe de 1727, forme textuelle qu'on classe parmi l'essai, manifeste parfaitement cette volonté d'en découdre avec les conventions. Marivaux y blâme sans détour les contraintes qui président à l'écriture et leur oppose « le beau désordre de la nature «, justifiant son point de vue par le fait que l'esprit humain est somme toute limité. Sujet d'époque et combien sérieux : faut-il assujettir l'esprit créateur à des règles où le laisser à sa fantaisie ? Sujet que Marivaux semble pourtant traiter avec fantaisie, comme en témoigne le ton conversationnel empli d'humour qu'il emploie dans son « essai «. Le choix de ce genre ne semble d'ailleurs pas fortuit puisqu'il échappe à nombre de règles. Et quand on sait que le sujet de ce texte est justement une thèse contre le dogme des règles, on ne peut que s'interroger sur ce choix. En outre, au-delà de cet humour saillant, la présence manifeste d'une argumentation rigoureuse nous rappelle que nous s...
marivaux

« particulier pour atteindre à la généralité, à l’universel.

Ici c’est le cas du « bon gaillard », d’un « bon vivant » qui tout d’un coup se met à composer un ouvrage des plus sérieux.

A-t-il des capacités extraordinaires ? Non.

Il est simplement fidèle à sa nature, à la nature qui elle aussi agit dans « ce beau désordre » l.11.

On a effectivement une confirmation de la thèse par une analogie avec la nature, preuve naturelle qui ne demande aucun effort et peut être constatée par tous.

Raisonnement inductif donc d’un emploi des plus judicieux puisqu’il permet à tout un chacun de pouvoir s’identifier et se reconnaître dans ce portrait.

Procédé réutilisé dans le 5 ème paragraphe (les gens sérieux, les gais, les tristes, les fous, enfin [] tout le monde.

) Bref en généralisant, on englobe ? Et nous avons tous, et c’est humain, des moments où la fantaisie l’emporte sur le sérieux.

Sommes-nous pour autant incapables d’être sérieux quand il le faut, attentifs, dignes de grandes choses ? Ce n’est en tout cas pas l’avis de Marivaux qui a mis tout son talent à prouver le contraire avec rigueur et originalité. B)l’originalité Originalité qui tient en plusieurs points.

Tout d’abord il semble que l’exemple utilisé soit volontairement déplaisant pour l’époque, voire déplacé.

Qu’attendre de sérieux effectivement d’un « bon gaillard » à qui on ne prête en fait aucune qualité si ce n’est celle de s’adonner à certains plaisirs? Et même aujourd’hui, on n’en attendrait pas grand chose.

Et ce serait encore un préjugé à combattre, et qu’on vaincrait aisément en citant Villon, Hugo, Rimbaud, et bien d’autres.

Un exemple original donc pour combattre un préjugé qui ne l’est pas. L’humour de ce texte contribue aussi à l’originalité de l’auteur.

On est en présence d’un essai qui défend une thèse importante et remet en cause les capacités de l’esprit ; ce qui n’est pas rien.

Et pourtant Marivaux se permet de traiter de cela avec un ton qu’on pourrait qualifier de léger (« je me moque des règles », « je ne vous dois rien », utilisation d’hyperboles, constructions antinomiques, répétitions abusives (je veux (x3)).) ) si nous ne venions pas de démontrer avec quelle rigueur argumentative il construit son texte. Le dernier point tiendrait dans l’éthos, càd dans l’image que l’auteur nous donne de lui.

Image des plus ambiguës qui semble-t-il confine au narcissisme.

On a en effet la nette impression qu’il a une haute opinion de lui-même « que tout le monde me cite, et vous verrez qu’on me citera» l.25, «je suis un homme magnifique» l.35.

Mais même cette tournure hyperbolique du dernier exemple laisse à penser que derrière cette « prétendue prétention » se cache autre chose.

De l’ironie ? Peut-être, mais peut-être pas, puisque cela signifierait que l’auteur ne prend pas du tout à son compte les propos du narrateur.

Or peut-on objectivement penser que c’est radicalement le cas ici ? Marivaux veut-il vraiment nous dire qu’il n’a rien d’intéressant à formuler ? Alors pourquoi ce texte et cette rigueur dans la démonstration ? L’originalité tiendrait donc aussi dans ce flou, cette incertitude dans laquelle nous laisse Marivaux quant à l’image qu’il veut nous donner de lui.

Doit-on encore véritablement le prendre au sérieux quand il proclame son irresponsabilité face aux attentes peut-être non comblées du public (« je ne vous promets rien, je ne jure de rien (l.29)» ; « je ne vous dois rien (l.32) »).

Une image trouble donc, fantaisiste, originale qui nous rappelle que Marivaux veut être un homme et non un auteur.

Ceci expliquerait donc cela.

Car selon lui l’esprit humain doit suivre sa/la nature, et procéder dans un « beau désordre ». Etre un homme mais non un auteur, écrire selon sa fantaisie.

Point qui a son importance puisqu’il remet en cause les règles établies.

Et la forme particulière qu’est l’essai n’est sans doute pas anodine dans le traitement de ce sujet. III un genre particulier pour une écriture (pensée) particulière a)une écriture anti-académique b)un genre particulier. »

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