Devoir de Philosophie

Commentaire de l'éducation sentimentale de Gustave FLAUBERT: la rencontre de Frédéric et de Deslauriers au collège de Sens

Publié le 24/12/2011

Extrait du document

flaubert

"Le principal ennemi de l'amitié, ce n'est pas l'amour, c'est l'ambition" écrit Philippe Soupault dans l'Amitié en 1965. Bien que postérieure à l'écriture de notre extrait de l'Education Sentimentale, datant lui de 1869, cette phrase nous montre assez bien ce qui nuit à l'amitié entre Charles Deslauriers et Frédéric Moreau dans la suite du roman : l'ambition politique de Deslauriers et non pas l'amour de Frédéric mais son ambition à un amour toujours meilleur. Notre extrait narre la rencontre de Frédéric et de Deslauriers au collège de Sens, introduisant pour la première fois le personnage de Deslauriers. On assiste alors à la définition de ce lien fraîchement tissé qui nous permet d'anticiper sur le développement du roman. Nous étudierons tout d'abord ce qui fait que cette amitié existe entre les deux personnages avant de nous intéresser plus particulièrement au contraste existant entre ceux-ci.

flaubert

« Cette opposition se constate tout d'abord dans le passé des deux personnages.

Tandis que Frédéric est issu d'unmilieu bourgeois, est habitué à un grand confort, Deslauriers est présenté peu avant notre extrait comme un enfantcomme « peu furent plus battus ».

Ce contraste justifie alors l'opposition entre Frédéric qui « trouvait rude la vie ducollège » et Deslauriers pour qui « Elle semblait bonne ».

Outre l'écart d'âge supposé dans « l'affection d'un grand,sans doute, flatta la vanité du petit », on peut également considérer que les qualificatifs « grand » et « petit »ramènent une fois de plus au milieu social, laissant supposer une importance de cette différence dans la suite duroman.Une de ses conséquences est le choix de la cible de leur intérêt intellectuel, commenté plus haut.

Frédéric, lebourgeois, s'intéresse principalement à des « drames moyen-age », ambitionne d'être le Walter Scott, romantiqueécossais, de la France.

Ces choix en font un cliché du jeune romantique de la monarchie de Juillet.

En revanche,Deslauriers s'intéresse à « Jouffroy, Cousin, Laromiguière, Malebranche » philosophes de la première moitié du XIXesiècle, et pour certains hommes politiques.

On a alors le personnage de Deslauriers présenté comme quelqu'un d'âpreà la lecture, nous laissant supposer implicitement une grande détermination, tandis que Frédéric semble nettementplus frivole enclin à changer constamment de centre d'intérêt, à sculpter « la généalogie du Christ »avant de serabattre sur « le portail de la cathédrale ».

Cette opposition est reprise dans l'excipit du roman avec les paroles deFrédéric, qui reconnaît avoir eu un « défaut de ligne droite » tandis que Deslauriers, lui, trouve avoir fait un « excèsde rectitude.

» Cette divergence d'intérêt amène également les deux jeunes hommes à nourrir deux ambitionsdifférentes.

Les lectures romantiques de Frédéric vont l'amener à ambitionner l'amour le meilleur possible, ambitionqu'il nourrira tour à tour avec Madame Arnoux, Rosanette, Madame Dambreuse ou encore Mademoiselle Roque.Deslauriers, influencé par ses lectures plus « sérieuses », nourrira l'ambition du pouvoir politique.

Tout commeFrédéric oscille entre plusieurs partis amoureux, Deslauriers en fera de même, lui avec les partis politiques.Républicain, conservateur, un moment même socialiste en fonction des évènements, son parcours politique sembleen effet aussi chaotique que le parcours amoureux de Frédéric.

Ces chemins, annoncés ici, seront à nouveaumentionnés dans l'excipit du roman, dans la phrase « ils avaient manqué leur vie tout deux : celui qui avait rêvél'amour, celui qui avait rêvé le pouvoir ».Ainsi, malgré leurs divergences marquées, les deux principaux personnages paraissent suivre le même chemin menantà l'échec.

Quelque soient les méthodes utilisées par ceux-ci lors du roman, la réussiste ne semble jamais acquise.

Onpourra alors facilement opposer cette société, celle de la fin de la monarchie de Juillet, et ses personnages, voués àl'échec, à celle dépeinte plus tôt par Balzac dans sa Comédie Humaine, en particulier avec le personnage deRastignac.

Celui-ci représente l'individu qui, par la seule force de sa volonté, parvient à grimper dans l'échelle socialede la société du premier empire et de la Restauration, clairement le personnage inverse de Frédéric ou deDeslauriers. Document demandé: http://www.devoir-de-philosophie.com/dissertation-84574.html. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles