Commentaire : Le Nègre de Surinam Correction
Publié le 16/10/2011
Extrait du document
Sujet :
Objet d’étude : Convaincre, persuader, délibérer.
Genre : Le conte philosophique :
Titre de l’extrait : Le Nègre de Surinam
Auteur : Voltaire => anagramme d’« AROUET L.J. « = AROUET Le Jeune (U=V, J=I)
Sujet :
Rédigez le commentaire du texte 5 page 273 en répondant aux questions suivantes :
1)
2)
3)
«
A propos du « caleçon de toile », la toile sert peut-être à emballer les marchandises, mais il
existe toutes sortes de toile, de lin, de coton, de jute, fine, tissée d’or ou d’argent … ; le mot
« toile » n’est absolument pas synonyme de pauvreté.
Ce qui évoque la pauvreté ici, c’est « un caleçon » « pour tout vêtement » et « deux fois par
an ».
Le code noir a été édité pour fixer les obligations des propriétaires.
On ne leur interdit
pas d’en donner plus.
D’autres diraient d’ailleurs c’est déjà ça, et feraient remarquer que nous
ne sommes pas à Paris et qu’il ne fait pas froid.
En ce qui concerne le registre , on peut répondre à la fois satirique (parce qu’il réunit humour,
ironie et critique), et pathétique , parce que nous ne sommes pas obligés d’être insensibles à
la souffrance du nègre, même s’il est fictif ici, parce qu’il symbolise nombre de nègres réels
qui ont vécu le même sort.
Dans le texte, le passage du « je » au « nous » de l’esclave :
« On nous donne un caleçon de toile… Quand nous travaillons… et que la meule nous
attrape… on nous coupe la main… quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la
jambe… »
illustre le passage de la fiction du conte à la réalité contemporaine de Voltaire.
De même, l’emploi du « on » :
«On nous donne… on nous coupe la main… on nous coupe la jambe… »
donne un caractère impersonnel à la punition, englobant la cruauté de VANDERDENDUR
dans celle de tous les esclavagistes, et l’évocation du code noir .
Rappelons que ce code noir, édité par Louis XIV, et qui peut paraître très cruel, avait aussi
pour objet de limiter les débordements sadiques des propriétaires.
En ce qui concerne les procédés d’écriture, il fallait opposer récit et dialogue ,
Le récit étant marqué par l’emploi de la troisième personne : « ils rencontrèrent… ce pauvre
homme , et des temps du récit : passé simple : « ils rencontrèrent … et imparfait : « il
manquait … »
Le dialogue , employant la première personne du singulier : « je te vois… J’attends mon
maître… Je me suis trouvé… et du pluriel : nous travaillons… nous voulons…, et la
deuxième personne du singulier : « que fais- tu là… et du pluriel : « vous mangez… »
Le temps employé étant le présent : « que fais -tu là… je te vois ..
J’ attends … et le passé
composé : « qui t’ atraité ainsi »
La partie dialoguée l’emporte sur la partie narrative , ce qui peut donner au texte un
aspect plus vivant, plus théâtral .
Néanmoins, on peut remarquer que dans le dialogue sont insérés des éléments
narratifs :« lui dit Candide » troisième personne et passé simple (c’est la voix de Voltaire,
auteur-narrateur), « répondit le nègre » (remarquer au passage le fait que le terme « nègre »
n’est pas ressenti alors comme péjoratif, même si beaucoup pensent –et même certains des
philosophes des lumières- que les nègres sont des êtres inférieurs destinés à l’esclavage), ces
éléments sont ici chargés de présenter le dialogue , mais aussi, l’emploi du « on » impersonnel
marque plutôt ici l’exposé d’une règle commune , qu’une véritable narration, il n’en reste pas
moins que le nègre acquiert ici le statut de personnage-narrateur , exposant la dureté de la vie
de ses compagnons noirs.
On trouve aussi un élément explicatif ou argumentatif : « c’est l’usage », repérable ici par
l’emploi de la troisième personne .
(c’est normal, puisque c’est habituel…), qui apporte une
sorte de conclusion à ce récit en semblant justifier l’horreur.
Le texte joue sur l’effet de contraste entre le calme apparent du nègre et les modalisateurs qui
expriment la commisération de Voltaire, narrateur-auteur : « ce pauvre homme », et la
stupéfaction horrifiée du narrateur témoin Candide : « eh ! » « mon Dieu ! » « l’état horrible
où je vous vois » (à noter aussi le vouvoiement respectueux qui n’était sans doute pas courant
à l’époque, ainsi que l’expression « mon ami », qu’il faut entendre pleine de respect, et , on
l’espère, pas trop « paternaliste »)..
»
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