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Commentaire de texte + discussion: quatrième médiation, Descartes

Publié le 19/01/2011

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descartes

      Le texte de Descartes aborde la question des causes finales. Sommes- nous aptes à définir les causes des choses ? Les causes sont- elles utiles à la physique et à la nature ? Descartes répond négativement à ces deux questions, en utilisant un unique argument, un argument général qui tourne uniquement autour de Dieu : il commence d’abord par parler d’une chose qui nous permet de déduire sont existence.

 

     En effet, Dieu dépasse la nature, il est au-delà de la nature, Dieu fait donc partie de ce qui est métaphysique, de tous ce qui dépasse la nature, donc de tous ce qui dépasse également l’homme. « L’intelligence » de l’homme n’est donc pas apte à comprendre « pourquoi les choses sont créées » et leur seule existence prouve l’existence de Dieu. Si les créatures existent, le créateur existe, c’est logique, donc Dieu existe, c’est « la preuve de l’existence de Dieu par les effets », (Leibniz a aussi utilisé cet argument). Dieu a donc créé ses créatures et nous en faisons chaque jours l’expérience, au fil du temps. Je fais l’expérience de la neige ; je la vois, elle est blanche, elle est froide, elle fond, elle se liquéfie, puis disparaît. Je connais donc la neige, mais puis- je dire à quoi elle sert ? Pourquoi elle est comme elle est ? Pourquoi la neige est elle ? Pourquoi est- elle blanche, froide… ? Où même, comment Dieu a-t-il créé la neige ? Non, je n’en sais rien et selon Descartes, il ne faut pas s’en étonner. Je ne dois pas m’étonner si, lorsque je fais l’expérience de quelques chose, je n’en découvre pourtant pas la cause, ni comment Dieu l’a produite. Il est normal que l’on ne puisse connaître la réponse à de telles questions, puisque ce sont des questions qui dépassent les capacités de nos esprits. Seule Dieu pourrait donc répondre à toutes ces questions, puisqu’ il est au-delà de la nature et de l’homme.

 

 

 

Descartes expose donc sont unique argument en effectuant une comparaison entre l’homme et Dieu, pour être plus précis, il compare la nature de Dieu avec la nature de l’homme. La nature de l’homme serait « extrêmement faible et limitée » : pour comprendre cette affirmation, en ce qui concerne la limitation, on pourrait penser que l’entendement de l’homme trouverait sa limite en celle de la nature. Mais qu’en est- il de la faiblesse ? Par opposition, au mot « faible », peut- être s’agis t-il de la « force » de la nature en elle- même que Dieu possèderait et que l’homme serait très loin de posséder, la force, la puissance de créer. La nature de Dieu, elle, serait « immense, incompréhensible et infinie » : Elle est infinie parce qu’elle va au-delà de la nature, elle est métaphysique et incompréhensible par l’homme dont l’entendement est limité à la nature. Mais qu’est- ce qu’une nature immense ? On pourrait dire, d’une grande nature. Ainsi, Dieu est puissant et possède des attributs, des déterminations, ces capacités à l’infini, des « choses en sa puissance » qui sont innombrables  et les causes finales des choses, leur finalité en font partie. Les causes finales sont donc des conceptions de Dieu, du domaine métaphysique, qui ne peuvent êtres découvertes par l’homme, car ce dernier est limité dans sa réflexion et ses possibilités par la nature. Cet unique argument permet donc à Descartes d’énoncer sa thèse de manière plus où moins directe.

 

 

         Les créations de Dieu ont donc des causes surpassant nos esprits, Descartes en déduit que « tout ce genre de causes, qu’on a coutume de tirer de la fin, n’est d’aucun usage dans les choses physiques, ou naturelles ». Nos causes n’ont aucune  place, elles n’ont de place nulle part, puisqu’à la base, elles ne devraient pas êtres. Les « fins de Dieu »  seraient « impénétrables » : il serait imprudent, étourdi, maladroit, osé et certainement insensé d’essayer de chercher la finalité des choses, des créatures de Dieu.

 

 

         Descartes exprime donc clairement sa thèse, de manière non implicite et avec un seul argument : L’homme n’a pas la prétention de connaître ou de chercher à connaître les causes finales, car l’infériorité de sont entendement ne le lui permet pas, ces causes n’ont donc aucune raison d’être à la physique ou à la nature. On peut ainsi constater que la thèse de ce philosophe est en contradiction avec celle de Leibniz.  

 

                                     Discussion

 

  

 

       Leibniz et Descartes se rejoignent au moins sur la question de l’existence de Dieu, ils savent tous deux que Dieu existe bien, ils ont également conscience de l’existence de causes finales. Leibniz pense que les causes finales sont indispensables à la physique et  Descartes pense qu’elles sont à exclure, car elles ne devraient même pas être. Descartes fait donc partie de ces « nouveaux philosophes » dont parle Leibniz dans sa thèse, mais, il fait parti de la « position moyenne ». Descartes écarte la finalité des choses de l’étude de la nature, tout en sachant qu’elles existent, mais elles « surpassent la portée de mon esprit ».

 

     Selon Leibniz, pour connaître quelque chose, il faut d’abord savoir pourquoi elle existe. Je ne peux examiner une chose naturelle, sans me poser la question de sa finalité, ce qui revient à me demander quelles étaient les intentions de Dieu. Selon Leibniz, les causes finales sont donc utiles en physique, car sans elles, la connaissance ne serait que partielle, on ne connaîtrait quelque chose qu’avec l’expérience qu’on en aura fait. Ce qu’il avance là, c’est tous ce qu’on pourrait opposer à la thèse de Descartes, car il se livre plus généralement à une théodicée, pour démontrer aux nouveaux philosophes de « position extrême » l’existence de Dieu.

 

     Pour écarter les causes finales de l’étude de la nature, Descartes explique tout simplement qu’elles sont du domaine métaphysique et que notre réflexion, notre entendement,  se trouvant limités par la nature, ne peuvent pas prétendre à déterminer : « pour quelle raison, comment Dieu a produit telle chose».

 

     On pourrait penser que la thèse de Descartes est logique, mais qui peut prouver que notre entendement est limité par les choses de la nature ? Il paraît évident que nous ne pourront jamais prétendre atteindre l’entendement divin, mais qui peut démontrer de façon certaine, que la portée de notre réflexion est limitée ? Nous pouvons assurément déterminer les causes finales en ce qui concerne les créatures artistiques, mais en ce qui concerne la nature, qu’en est- il ?

 

     Nous pouvons faire l’expérience des choses de la nature et en cela, les connaître partiellement, tout comme le dit Leibniz, mais nous pouvons également faire des recherches pour comprendre le fonctionnement de la nature,

 

 

 

nous pouvons tout de même établir une finalité des choses de la nature, en faisant une liaison avec le « cycle de la vie » par exemple.

 

On commencerait par dire que tel espèce d’être vivant existe pour muter en une autre espèce avec plus d’aptitudes. Il est probable qu’on trouve une cause finale qui parait évidente et qui au finale n’est pas la principale, mais nous pouvons émettre des suppositions qui sont vraies.

 

     Nous ne sommes, de toute évidence, pas à la place, ni dans la tête de Dieu, mais nous sommes doués de capacités immenses dont l’homme n’est lui- même pas conscient. Qui, par exemple, aurait pu imaginer qu’un homme aurait été capable de grandes créations, telles que le téléphone portable, qui aurait pu penser que tout le monde connaîtrait la composition chimique des choses, de manière si détaillée, nous pouvons réaliser des études approfondies qui nous permettent de comprendre les choses naturelles et créer des vaccins…

 

     Il paraît évident que pour l’évolution, dans l’étude de la nature, les causes finales ont été utilisées, même de manière inconsciente, se sont, pour nombreuses d’entre elles, des déductions logiques faites par le raisonnement des humains.

 

   Il doit surement y avoir des causes finales introuvables par l’entendement humain, effectivement, la notion de causes finales, concernant la nature, est métaphysique et il pourrait y avoir des choses qui nous dépassent, certains évènements surnaturels par exemple. Pourquoi y- a-t-il des volcans et pourquoi entrent t-ils en éruption ? Pourquoi le ciel est-il présent ? Pourquoi n’y a-t-il pas partout de l’air respirable par l’homme ? Certaines questions peuvent trouver des réponses grâce à la science, mais il n’est pas dit que Dieu est créé telle chose pour sa finalité scientifique. Reprenons l’exemple de la structure des animaux, ils présentent un haut niveau d’organisation, comme si quelqu’un a conçu chaque partie pour qu’elle s’ajuste aux autres, en donnant à chacune une finalité particulière, en vue d’une finalité générale : il est certain que les hommes seraient capables de dire à quoi sert chaque partie, mais savons- nous réellement, quelle est cette finalité générale ? Nous pouvons dire que le cœur est un organe indispensable à l’homme, qu’il lui permet de vivre, mais quelle est sa finalité ? Nous permettre de vivre, nous permettre d’avoir des sentiments ou autre chose ?

 

   

 

 

       Il ne faudrait peut- être pas tendre à croire que notre entendement est limité par la nature, puisque les hommes eux- même ne connaissent pas leur capacités réelles. En ce qui concerne Descartes, il pourrait avoir raison dans la mesure où certaines causes finales ne sont pas à notre portée, mais nous pouvons toujours essayer de les trouver, de comprendre, même si Dieu est puissant, cela n’aurait pas forcément quelque chose de dangereux ou de prétentieux, du moins, on peut penser cela. Mais il faudrait préférer la thèse de Leibniz qui ne met pas en doute les capacités de l’homme à interpréter, à chercher. Sa thèse paraît plus logique, la première question que l’on se pose lorsque l’on fait l’expérience de quelque chose de nouveau, n’est- ce pas « a quoi cela sert- il » ? Effectivement, on ne connaît pas réellement quelque chose, pas en totalité, si on ne sait pas à quoi sert la chose en question, cela semble être une certitude si l’on applique cette manœuvre à la réalité.

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