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Commenter ou discuter cette formule de Leibniz : « Il n'y a rien dans l'intelligence qui n'ait été d'abord dans les sens ; — si ce n'est l'Intelligence elle-même. » ?

Publié le 28/03/2004

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leibniz
2e partie. — Commentaire de la seconde partie de la phrase : « Si ce n'est l'intelligence elle-même. »A. — La difficulté de l'empirisme strict c'est qu'il nie toute activité de l'esprit, affirmation que contredit une vue suffisamment profonde de la vie intérieure. Aussi Leibniz a-t-il raison de restituer l'esprit, utilisant les principes rationnels.B. — Exposé de la conciliation leibnizienne :a) les principes existant dans l'inconscient ;b) préformation ; virtualité ;c) accord de la raison et de la nature par l'harmonie préétablie. 3e partie. — Discussion sommaire.A.
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« INTRODUCTION. — Le grand débat philosophique du XVIIe siècle fut celui de l'origine des idées ou principes de la raison.

Vers la fin du siècle, Leibniz proposa, comme transaction, la formule suivante : « Rien n'est dans l'intelligencequi n'ait été auparavant dans les sens, si ce n'est l'intelligence elle-même.

» Que signifie cette formule et quelle estsa valeur ? I.

La meilleure explication de la pensée de Leibniz sera de la situer par rapport à celle des philosophesentre lesquels il veut réaliser un accord. A.

Descartes avait soutenu l'existence d'idées innées, pour l'acquisition desquelles l'expérience serait inutile. Descartes affirme qu'il existe dans l'esprit un petit nombre d' « idées innées »ou de « notions primitives », par définition indépendantes de toute expérienceet, fondatrices du savoir ultérieur.

Pour lui, nos idées viennent de Dieu.

Laréalité du monde est donc dans notre esprit avant même que nous en faisonsl'expérience, la connaissance ne nous est aucunement livrée avecl'expérience.Les connaissances peuvent donc être obtenues, indépendamment des sens.Toutefois, ces derniers ne sont pas totalement à exclure de la connaissancepuisqu'ils nous permettent d'entrer en contact avec le monde extérieur.

Maisune réception passive des sens ne nous permet toutefois pas de prendreconnaissance d'un objet : d'autres facultés semblent requises pour cela.

Ilsemblerait que les sensations les plus communes font intervenir certainesopérations de l'entendement, les sens ne nous fournissant pas directement laconnaissance mais étant des points de contact.

Par exemple, ce n'est pasl'½il qui perçoit, mais l'esprit qui prend conscience de ce que l'½il voit.L'entendement traiterait en quelque sorte les sensations, c\'est-à-dire lesdonnées qui résultent de l'usage de nos sens.

Autrement dit, nos sens nenous fournissent pas passivement une série d'informations qui deviendraientalors des connaissances mais il y a toute une activité de la part del'intelligence humaine.

Cette dernière, grâce à son travail d'interprétation etd'analyse, transformerait les sensations en connaissances.Ce traitement des sens par l'entendement apparaît par exemple, dans les Méditations de Descartes, et notamment dans l'exemple du morceau de cire où il nous est montré que nous nepercevons réellement les choses qu'au moyen de notre entendement.

Dans ce passage, Descartes se livre à uneexpérience sensible : il énumère les qualités sensibles d'un morceau de cire, qui froid, occupe un certain espace.Puis il approche ce morceau de cire près du feu et observe une transformation radicale : chauffée, la cire a fondu etoccupe un espace différent.

Toutes les qualités sensibles énumérées précédemment ont disparu.

Descartes posealors un problème philosophique : De quel droit peut-on affirmer que c'est le même morceau de cire ? Cetteinterrogation se ramène à une autre plus générale : comment peut-on connaître les choses extérieures et quellefaculté de la connaissance est requise pour cela ? Nous pouvons voir que cette connaissance n'est pas apportéepar les sens.

En effet ils ne sont pas suffisants : nous ne pouvons pas nous en contenter car ils ne nous permettentpas d'affirmer l'identité de l'objet.

La connaissance sensible ne nous donne pas la netteté des choses.

Elle est utilecertes, puisqu'elle nous apporte toute une série d'informations à propos de l'objet (concernant sa couleur, sonodeur…).

Ces renseignements qui se limitent à l'apparence sont multiples mais aussi très variables puisqu'ilspeuvent changer suite à un accident.

Sous leur apparence de stabilité, les choses sont changeantes, au point qu'ilest difficile d'en dégager les caractéristiques solides.

Descartes se demande ensuite, si la connaissance d'un objetpeut lui être fournie par l'imagination.

Cette hypothèse est cependant récusée puisque cette faculté ne permet quede créer des images singulières : nous n'avons pas l'idée générale du morceau de cire.

Comment peut-on alorsconnaître cet objet ? Quelle est sa définition stable, invariable ? Un objet doit toujours être identique à lui-mêmepour être connu et dénommé en tant que tel.

Or les données que nous fournissent les sens et l'imaginationreproductrice sont parfois erronées et ne sont que particulières.

Pour devenir objective, la connaissance doitdépasser la multiplicité des représentations sensibles.

Il faut, pour connaître, pouvoir se représenter une réalitéquelconque à partir de deux caractéristiques fondamentales : la pensée et l'étendue.

Or cette connaissance nenous est pas donnée par l'imagination, mais par l'entendement comme nous le montre Descartes (« nous neconcevons les corps que par la faculté d'entendre qui est en nous, et non point par l'imagination ni par les sens »seconde méditation).

Autrement dit, on ne sent pas ou on n'imagine pas que c'est la même cire, mais on la conçoitIl y a une interprétation, une activité de l'entendement dans la connaissance des choses sensibles.

Cette. »

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