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La communication animale est-elle un véritable langage ?

Publié le 12/03/2004

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Constat : les hommes se servent de paroles pour communiquer entre eux. 2. Analyse : alors que les animaux n'expriment que des besoins, des sentiments ou des « passions «, les hommes sont en plus capables de se communiquer les uns aux autres leurs pensées. 3. Deux types d 'objections sont possibles mais faciles à rejeter : a) Certains oiseaux sont capables comme nous d'articuler des sons ; mais il faut les dresser pour qu'ils parlent. Ce qu'ils disent n'est donc sensé qu'en apparence, puisqu'en réalité ils ne font que réagir à des stimuli sans rapport avec le contenu des paroles qu'ils répètent mécaniquement. b) Les fous et les sourds-muets sont différents des autres hommes : en apparence seulement. Ceux-ci disposent de systèmes de signes particuliers pour exprimer leurs pensées, ceux-là tiennent de véritables discours, même lorsque leurs propos sont à nos yeux déraisonnables. 4. Conclusion : le langage, indissociable de la pensée, est donc bien le critère fondamental de l'humanité.

Les abeilles, insectes sociaux, échangent des informations. De nombreux animaux dans la nature utilisent aussi des lanagages complexes qui leur permeetent de communiquer.

MAIS...

En aucune façon les signaux qu'échangent les animaux ne sont un lanagage authentique. Il n'y a ni dialogue, ni créativité. La communication animale n'est qu'un code de signaux. Elle répond à un instinct de survie.

  • I) La communication animale est un langage.

a) Les animaux produisent des messages. b) Les abeilles sont capables de transmettre des informations. c) On a même appris à des singes à utiliser le langage humain.

  • II) Les animaux n'utilisent pas de véritable langage.

a) Le langage des animaux diffère radicalement du langage humain. b) Le message des abeilles n'appelle aucune réponse, sinon un comportement. c) Le mode de communication de l'animal est de l'ordre du signal.

.../...

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« place le jeton correspondant à « rouge » en face de la combinaison qui correspond à « ? couleur de pomme » Sarah acquiert également des notions classificatoires ; elle peut énoncer « jaune non couleur de pomme ». Des formulations plus complexes ne lui sont pas inaccessibles.

Les Premack en mentionnent entre autres deux qui sont effectivement remarquables.

La première révèle la capacité de Sarah à employer les connecteurs : « Si Sarah prend banane, alors Mary donner chocolat Sarah ».

La seconde suggère que Sarah a développé une véritable capacité de représentation.

Placée devant une pomme réelle, elle choisit parmi lesjetons ceux qui correspondent aux propriétés du fruit : les jetons qui signifient « rond, rouge, doté d'une queue ».

On lui présente ensuite le jeton qui désigne la pomme : il s'agit d'une triangle de plastique bleu. Pourtant, quand on lui offre les mêmes alternatives que précédemment, elle reproduit les choix déjà faitsdevant l'objet, et caractérise ce triangle de plastique bleu comme « rouge, rond, doté d'une queue ». Comment rendre compte de ces résultats si on n'admet pas que Sarah a réussi à dissocier les propriétés du signe et celles de la chose puisqu'elle se représente les caractéristiques du fruit quand elle a sous les yeux un jeton qui en présente d'autres ? Ils révèlent chez le chimpanzé des capacités de communication, d'apprentissage et de représentation qu'on ne soupçonnait pas avant ces recherches.

Mais s'agit-il du langage ? [Si les animaux échangent des informations nécessaires à leur survie, il ne s'agit en aucune façon d'un langage.

Il s'agit d'un simple code de signaux stéréotypé et inné.] Le langage des animaux diffère radicalement du langageEmile Benveniste, dans son livre Problèmes de linguistique générale, aborde le problème de la communicationanimale.

Il montre, à partir des travaux de Karl Von Frisch, les différences considérables qui existent entre lesinformations stéréotypées des abeilles et la variété infinie du langage humain. Le message des abeilles n'appelle aucune réponseLe message des abeilles n'appelle aucune réponse de la part de ses congénères: il entraîne un comportement.Les abeilles ne dialoguent pas.

Elles réagissent à l'information et partent butiner à l'endroit indi-qué par ladanse de l'abeille exploratrice. Il y a donc bien, chez les abeilles, une correspondance « conventionnelle » entre le « comportement » et les «données » (direction, distance) qu'il traduit, donc une certaine « capacité de formuler et d'interpréter unsigne qui renvoie à une certaine réalité ».Mais peut-on parler pour autant de langage ? Le linguiste Benvéniste affirme que non.D'abord il n'y a aucune intervention d'un appareil vocal : « le message des abeilles consiste entièrement dansla danse, sans intervention d'un appareil « vocal », alors qu'il n'y a pas de langage sans voix.

»D'où une autre différence : n'étant pas vocale mais gestuelle, « la communication chez les abeilles s'effectuenécessairement dans des conditions qui permettent une perception visuelle sous l'éclairage du jour » ; elle nepeut avoir lieu la nuit.D'autre part, les abeilles ne connaissent pas le dialogue qui est la condition du langage humain : « Le messagedes abeilles n'appelle aucune réponse de l'entourage, sinon une certaine conduite qui n'est pas une réponse.

»Enfin, « le message d'une abeille ne peut être reproduit par une autre qui n'aurait pas vu elle-même les chosesque la première annonce ».

Or, l'homme peut communiquer sur l'expérience vécue et sur le message lui-même.Le contenu du message de l'homme varie, s'adapte à la situation.

Le message de l'abeille a un caractère «symbolique ».

Il y a adhérence à l'expérience chez l'animal.

On ne peut donc pas parler de langage.

Le modede communication chez les abeilles peut, dit Benvéniste, être caractérisé comme « un code de signaux ». Le mode de communication de l'animal est de l'ordre du signalBenveniste insiste sur l'aspect fondamental de la communication animale, qui est d'être un code de signaux etnon pas un système de signes.

Toutes les différences analysées par Benveniste peuvent se résumer par cetaspect.

En définitive, l'univers du signe, qui suppose l'infinie variété des mots, n'appartient qu'à l'homme. On finira avec une référence philosophique à DESCARTES:. »

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