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Il compilait, compilait, compilait. Voltaire à propos de l'abbé Trublet

Publié le 22/02/2012

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La compilation se distingue du plagiat en ce sens que si elle consiste à utiliser les matériaux empruntés à d'autres ouvrages, le compilateur ne s'approprie pas les éléments empruntés. L'abbé Trublet avait eu l'idée fort malencontreuse aux yeux de l'auteur d'émettre des critiques sur la Henriade, une épopée de Voltaire. Ce dernier se vengea en le présentant, dans une satire intitulée Le Pauvre Diable (1760) comme un simple rapiéceur des textes d'autrui : « L'abbé Trublet avait alors la rage D'être à Paris un petit personnage : Au peu d'esprit que le bonhomme avait L'esprit d'autrui par supplément servait ; Il entassait adage sur adage ; Il compilait, compilait, compilait ; On le voyait sans cesse écrire, écrire Ce qu'il avait jadis entendu dire, Et nous lassait sans jamais se lasser. » Par un seul vers, Voltaire mettait une fois de plus les rieurs de son côté et faisait paradoxalement passer l'abbé Trublet à la postérité. Sans cette satire, en effet, plus personne n'aurait encore son nom en mémoire aurjourd' hui.

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