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la complainte de rutebeuf

Publié le 05/12/2012

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rutebeuf

Sujet: La poésie personnelle de Rutebeuf. En quoi consiste le caractère personnel de l'?uvre de Rutebeuf? Est-ce qu'il constitue son originalité? Est-il raison pour laquelle Rutebeuf est considéré comme l'un des plus grands poètes médiévaux? Pour pouvoir répondre il convient d'analyser et interpréter, dans la mesure du possible, certains des ses poèmes. Avant de commencer il est important de souligner, que cette dimension personnelle se reflète dans ses ?uvres de deux façons: la première consiste à présenter l'auteur par lui-même, ce qui constitue la réflexion du poète sur sa propre personne et son rôle en général, la seconde est liée a sa propre, singulière et subjective manière de comprendre la réalité qu'il présente ainsi qu'en la forme poétique particulière de ses ?uvres. Ces deux façons sont intrinsèquement liées et s'influencent l'une sur l'autre. La vision de Rutebeuf par lui-même se manifeste primordialement dans son humilité. En effet il se déprécie et même s'anéanti de plusieurs façons et a plusieurs reprises. Tout d'abord il faut prendre en considération l'explication qu'il donne sur la signification de son propre nom. Car le nom Rutebeuf, qui se compose de "rude" et de "b?uf" est selon lui une définition par excellence de sa personne. Rutebeuf c'est-a-dire celui qui est rude comme un boeuf, qui est grossier et peu intelligent. De cette rudesse résulte son incapacité de travailler. Aussi ne considère-t-il pas la poésie dont il s'occupe comme un vrai travail. Et même dans cette matière il ?uvre rudement^1 Pour comprendre plus largement l'attitude de Rutebeuf il faut apercevoir, que son humilité est indissolublement liée a l'inspiration religieuse, qui est présente dans presque tout son oeuvre[^2]. Le plus significatif est ici le moment de sa conversion. Il s'est rendu compte de son imperfection et du péché qui l'entravait. Ce péché se réalisait surtout dans son activité poétique. Car il créait des ?uvres mondaines , qui {text:soft-page-break} ne louaient pas Dieu[^3]. Au moment de sa conversion il décide donc d'arrêter de les écrire: _Il me faut laisser la rime: combien j'ai lieu de m'inquiéter de l'avoir si longtemps cultivée[^4]. Toutefois le péché ne se réalise pas seulement a cause de cette poésie. Car le vice (péché par excellence) était présent dans sa vie personnelle (Je me suis soumis aux volonte du corps[^5])._Ce motif est révélé aussi dans les Griesches[^6]. Premierement il est indispensable d'expliquer le sens du mot griesche qui a une double signification. C'est a la foi un jeu de dés comme tel et le malheur au jeu[^7]. Rutebeuf se présente comme celui qui est poussé par cette double passion, qui conduit a la misere extreme:_ La griesche m'avait bien promis tout ce qu'elle m'aporte:(...)pour un sou elle me rend une livre de pauvret__é extreme[^8]_(de cette misere nous allons traiter plus tard). Ce qui nous intéresse maintenant ce sont des rapports entre le péché et la griesche. C'est incontestable qu'elle contribue au péché _fou celui qui s'obstine a les{les dés} ecouté:(...)il oublie la paine de son voisin mais il pleur sur la sienne_(manque de charite). Le jeu aux dés peut etre cependant considérer, a coté du vin, comme un vice meme[^9]. Il est en tout cas évident que la taverne(c'est ici qu'on joue aux dés) n'est pas un lieu qui _plait a Dieu. Ce qui est encore important c'est ce que Rutebeuf se présente comme une victime de la grieche(en fait comme celle du peche) les dés me tuent, les dés me guettent, les dés m'apient, les dés m'attaquent et me défient_. L'humilité de Rutebeuf se manifeste donc dans la confession de tous ces péchés devant Dieu et devant la Vierge Marie. Celle-ci occupe une place extrèmement importante dans la pensée du poete. Cette importance particuliere de la Vierge Marie apparait notament dans La Repentance de Rutebeuf, ou l'auteur confie: Si elle n'est pas de mon cot_é au jour du jugement , Celle en qui Dieu reposa en secret, j'ai topé a un mauvais marché.[^10]_ La confession des péchés de Rutebeuf est evidement une sorte d'exibition de la faiblesse du poete[^11]. Il s'exibe et se condamne sans chercher a se justifier: Il est bien trop tard maintenant pour me repentir(...)Dieu ne m'a-t-il pas donn_é dans sa bonté parfaite intelligence et _ {text:soft-page-break} _jugement?[^12] En se definiant comme un pénitent tardif il assume la responsabilité des ses actes indignes. Il souligne donc l'inutilité des excuses, qui diminueraient sa faute(cette attitude implique une grande humilité), Ces excuses seraient appuyées sur des défauts de sa nature, qui auraient un caractere apriorique par rapport au péché(c'est absolument impossible parce que Dieu l'a crée a sa précieuse image[^13])_ :_ Si je dis:, cette excuse ne peut me sauver[^14],_ ou encore Il [Dieu] m'a donné _l'intelligence, elle peut tromper le Diable(...)[^15]._ (Néanmoins dans la Griesche d'hiver Rutebeuf dit: _pauvre cervelle, pauvre memoire m'a données Dieu[^16]. _Dans ce cas- la Dieu n'est peut-etre q'une figure rhetorique. En plus c'etait probablement avant sa conversion. Sa maniere de penser etait donc tout a fait differente. Cette hypotese nous semble etre plus juste.) _ Pourtant il vivait dans une certaine inconscience (causee par le peche et pas a l'enverse!) sans connaitre pleinement des verites uniques et ultimes et sans comprendre la vrai nature de Dieu. Il croyait meme, qu'il etait capable de le duper: Je me suis cru plus fin que Renard[^17]._ Depuis sa conversion(qui etait comme eveil) il voit l'absurdite de cette attitude: _finesse et ruse ne servent de rien[^18]. Il voit aussi combien ses peches ont blesse Dieu-meme (...)pour moi il [le Christ] a voulu subir la mort[^19]. _ Il commence a penser aux choses definitives comme l'inevitabilite de la mort:_Que puis je, sinon attendre la mort? La mort n'epargne ni les durs ni les tendres(...)[^20] ._ La question de la vie eternelle devient pour lui primordiale, il prie Dieu avec zele qu'il ne soit pas trop tard [pour aller au paradis][^21]. Tout cela constitue sa penitence qui est un resultat d'une profonde repentance. En plus, au moment de la conversion, ses defauts n'ont pas disparu entierement. Mais il desire etre sauve et, malgre sa faiblesse, il se confie a la misericorde infinie de Dieu en se rementant dans les mains du Sauveur. C'est pourquoi une humilite extreme est devenu pour Rutebeuf l'unique chemin vers le salut eternel. {text:soft-page-break} De cette reflection profondement religieuse resulte la vision de Rutebeuf sur la poesie et sur sa propre performance poetique. Au Moyen Age le domaine de la religion et l'activite poetique etaient en contradiction. Meme s'il cree ses oeuvres a la louange de Dieu(apres la conversion naturellement) la poesie n'est pas pour lui _du cote de l'ideal[^22]. _Elle peut conduire au peche, et en tout cas son rang est beaucoup plus inferieur a celui du travail. De fait la poesie est pour lui un substitut d'un vrai travail. Il est poete parce qu'il, comme nous avons deja dit, ne sait faire rien d'autre. L'activite poetique est aussi tellement indigne parce qu'en etant poete on ne peut en aucune maniere changer la realite.[^23] En plus il effectue son activite(qui n'est meme pas un travail) avec rudesse.[^24] Quelle grande humilite-maintenant nous comprenons sa source et ses raisons. Mais pourquoi il oeuvre rudement[^25] ? . Il convient aussi de demander pourquoi sa nature est rude en generale(bien que Dieu lui ait donne-comme nous avons deja dit-l'intelligence,_qui peut tromper le Diable[^26]). _La reponse a cette question est fonamentale, parce qu'elle peut eclaircir cette contradiction significative. C'est le peche, qui a devie la nature de Rutebeuf, qui l'a fait rude. La...

rutebeuf

« est en tout cas évident que la taverne(c'est ici qu'on joue aux d és) n'est pas un lieu qui _plait a Dieu.

  Ce qui est encore important c'est ce que Rutebeuf se pr ésente comme une victime de la grieche(en   fait comme celle du peche) les d és me tuent, les d és me guettent, les d és m'apient, les d és   m'attaquent et me d éfient_.   L'humilit é de Rutebeuf se manifeste donc dans la confession de tous ces p éch és devant Dieu et   devant la Vierge Marie. Celle­ci occupe une place extr èmement importante dans la pens ée du poete.

  Cette importance particuliere de la Vierge Marie apparait notament dans La Repentance de   Rutebeuf, ou l'auteur confie: Si elle n'est pas de mon cot_ é au jour du jugement , Celle en qui Dieu   reposa en secret, j'ai top é a un mauvais march é.[^10]_ La confession des p éch és de Rutebeuf est   evidement une sorte d'exibition de la faiblesse du poete[^11]. Il s'exibe et se condamne sans   chercher a se justifier: Il est bien trop tard maintenant pour me repentir(...)Dieu ne m'a­t­il pas   donn_ é dans sa bont é parfaite intelligence et _ {text:soft­page­break} _jugement?[^12] En se   definiant comme un p énitent tardif il assume la responsabilit é des ses actes indignes. Il souligne   donc l'inutilit é des excuses, qui diminueraient sa faute(cette attitude implique une grande humilit é),   Ces excuses seraient appuy ées sur des d éfauts de sa nature, qui auraient un caractere apriorique   par rapport au p éch é(c'est absolument impossible parce que Dieu l'a cr ée a sa pr écieuse   image[^13])_ :_ Si je dis:, cette excuse ne peut me sauver[^14],_ ou encore Il [Dieu] m'a donn é   _l'intelligence, elle peut tromper le Diable(...)[^15]._ (N éanmoins dans la Griesche d'hiver Rutebeuf   dit: _pauvre cervelle, pauvre memoire m'a donn ées Dieu[^16]. _Dans ce cas­la Dieu n'est peut­etre   q'une figure rhetorique. En plus c'etait probablement avant sa conversion. Sa maniere de penser   etait donc tout a fait differente. Cette hypotese nous semble etre plus juste.)   _ Pourtant il vivait dans une certaine inconscience (causee par le peche et pas a l'enverse!) sans   connaitre pleinement des verites uniques et ultimes et sans comprendre la vrai nature de Dieu. Il   croyait meme, qu'il etait capable de le duper: Je me suis cru plus fin que Renard[^17]._ Depuis sa   conversion(qui etait comme eveil) il voit l'absurdite de cette attitude: _finesse et ruse ne servent de   rien[^18]. Il voit aussi combien ses peches ont blesse Dieu­meme (...)pour moi il [le Christ] a voulu   subir la mort[^19]. _   Il commence a penser aux choses definitives comme l'inevitabilite de la mort:_Que puis je, sinon   attendre la mort? La mort n'epargne ni les durs ni les tendres(...)[^20] ._ La question de la vie   eternelle devient pour lui primordiale, il prie Dieu avec zele qu'il ne soit pas trop tard [pour aller au   paradis][^21]. Tout cela constitue sa penitence qui est un resultat d'une profonde repentance.   En plus, au moment de la conversion, ses defauts n'ont pas disparu entierement. Mais il desire etre   sauve et, malgre sa faiblesse, il se confie a la misericorde infinie de Dieu en se rementant dans les   mains du Sauveur. C'est pourquoi une humilite extreme est devenu pour Rutebeuf l'unique chemin   vers le salut eternel. . »

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