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La difficulté de comprendre les autres fausse-t-elle tout rapport avec eux ?

Publié le 05/09/2004

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Pour quelles raisons?Comme le point de vue n'est jamais le même (je le comprends à partir de ce qu'il a fait, je le réduit à des actes et à un passé, il se comprend à partir de l'intention qui animait ces actes, à partir d'un avenir qu'il visait), il semble que l'incompréhension, ou au moins le malentendu est inévitable... 3) Mais en même temps, cette mécompréhension, est-ce l'exception ou la norme dans les rapports humains? On ne peut jamais être sûr d'avoir compris l'autre. Lorsqu'on pense l'avoir compris, qu'il ne pose plus de difficultés, n'oppose plus de mystère, c'est qu'on a renoncé à chercher à le connaître.Voir cours sur le dialogue:  Merleau-Ponty, la richesse du malentendu!On pourrait dire que croire avoir compris l'autre, c'est ne pas avoir vraiment compris ce qu'il a de différent, c'est n'avoir compris que ce que je pensais ou ce que je connaissais déjà. C'est se projeter sur lui, refuser de rien apprendre de lui, ne plus lui prêter attention.Alors que lorsque une difficulté dans notre relation me montre que je ne l'ai pas tout à fait compris, je lui prête encore attention, je cherche à le comprendre encore mieux.conclusion: croire avoir compris, c'est devenir indifférent à l'autre, à la différence de l'autre! Comprendre qu'on n'a pas compris, c'est devenir attentif à l'autre, chercher à le comprendre toujours mieux.PLAN:1) les difficultés de connaître l'autre comme autre: qu'est-ce que comprendre autrui?

Chaque jour nous rencontrons des proches, des amis, des voisins, des êtres humains. Nous vivons avec les autres, nous sommes plongés dans le milieu de la relation. Et pourtant, les autres restent toujours un mystère pour nous, car même semblables à nous, ils sont radicalement différents de nous. Si les autres nous sont familiers, on ne peut prétendre les connaître vraiment. Si nous communiquons entre nous, nous ne sommes pourtant pas sûrs de nous comprendre réellement. En effet, ceux que nous croyons semblables au premier abord se révèlent toujours différents de ce que nous aurions pu penser d’eux. Face à une telle difficulté à comprendre les autres, pouvons-nous espérer entrer dans une vraie relation avec les autres ? La difficulté de comprendre les autres fausse-t-elle tout rapport avec eux ?

« Introduction : Chaque jour nous rencontrons des proches, des amis, des voisins, des êtres humains.

Nous vivons avec les autres,nous sommes plongés dans le milieu de la relation.

Et pourtant, les autres restent toujours un mystère pour nous,car même semblables à nous, ils sont radicalement différents de nous.

Si les autres nous sont familiers, on ne peutprétendre les connaître vraiment.

Si nous communiquons entre nous, nous ne sommes pourtant pas sûrs de nouscomprendre réellement.

En effet, ceux que nous croyons semblables au premier abord se révèlent toujours différentsde ce que nous aurions pu penser d'eux.

Face à une telle difficulté à comprendre les autres, pouvons-nous espérerentrer dans une vraie relation avec les autres ? La difficulté de comprendre les autres fausse-t-elle tout rapportavec eux ? 1ère partie : La difficulté de comprendre les autres empêche tout véritable rapport avec eux. - Autrui, parce qu'il n'est pas le sujet qui le désigne, n'a rien à voir avec lui.

Par conséquent, on peut penserqu'autrui étant distinct du sujet, il n'y a pas de rapport entre eux.

Plus précisément, s'il y a un rapport possibleentre le sujet et autrui, alors, il n'est pas évident, ou nécessairement impliqué dans la définition du sujet.L'expérience du cogito cartésien ( Méditations métaphysiques ) nous enseigne en effet que je me pense moi-même comme sujet par réflexion de ma propre conscience sur elle-même.

Nous avons donc une conscience solitaire avantmême de considérer autrui, de sorte que « Je » n'implique nullement autrui.

Chez Descartes, la vérité première, qui résiste à tous les efforts du doute, c'est le cogito , le « je pense donc je suis ».

Puisque je ne suis assuré que de la propre existence de maconscience, alors il est possible qu'autrui n'existe pas, et que les hommes queje vois ne soient que des « spectres ou des hommes feints », c'est-à-dire uneapparence trompeuse.

Dans cette perspective, la difficulté à comprendre lesautres nous conduit jusqu'à douter de leur existence.

Sans la certitude del'existence d'autrui, aucune relation véritable ne peut avoir lieu.- La difficulté à comprendre les autres peut conduire naturellement au rejetde l'autre.

Parce que les opinions divergent, parce ce que l'on ne parvient às'entendre sur une même idée, on se querelle, on devient intolérant et on metfin à toute relation avec l'autre.- Pour Gaston Berger ( Du prochain au semblable , in La présence d'autrui ), l'individu cherche à comprendre les autres mais n'y parviendra jamais.« L'homme est condamné par sa condition même à ne jamais satisfaire undésir de communication auquel il ne saurait renoncer ».

Ainsi, chacun estenfermé dans sa souffrance, isolé dans le plaisir, solitaire.

On peut voirsouffrir l'autre, souffrir de le voir souffrir, mais nous ne souffrirons toujoursautrement que lui.

On n'est donc jamais tout à fait avec l'autre.

Il en va demême dans l'amour et l'amitié : ce ne sont que des rapports artificiels,forcément faux car on ne partage pas à l'identique les sentiments de l'autre.Lévinas souligne à ce propos que l'idée d'une fusion avec autrui qui serait uneconfusion entre deux êtres est « une fausse idée romantique ».

Le pathétiquede la relation avec les autres est que « l'autre y est absolument autre », incompréhensible et inatteignable.

2ème partie : La difficulté de comprendre les autres fausse le rapport avec eux. - Il semble que l'on ne puisse connaître autrui que par projection de ses propres qualités et sentiments dans l'autre.Notre connaissance d'autrui n'est donc qu'une connaissance par « conjecture », selon l'expression de Malebranche(De la recherche de la vérité ).

La connaissance de la pensée d'autrui ne peut nous parvenir selon Malebranche que dans une réduction phénoménologique, c'est-à-dire en tant qu'objet extérieur à nous.

On ne peut donc accéder del'intérieur à la pensée d'autrui, on ne peut entrer dans sa subjectivité, et avoir une connaissance interne d'autruicomme on en a une de nous même, et nous sommes alors réduit à formuler des conjectures, c'est-à-dire deshypothèses, suppositions, sur l'intériorité d'autrui.

Il constate ainsi un premier échec de la raison à connaître lesautres hommes, et sa seule connaissance, par conjecture, est reléguée à l'ordre du probable, du possible.

Parconséquent, par cette difficulté à comprendre les autres, il se peut que le sujet se fasse une idée fausse de cequ'est réellement autrui, et c'est pourquoi le rapport avec l'autre est forcément corrompu par la subjectivité dusujet qui forme des conjectures, et ne peut comprendre que par analogie, par comparaison avec lui-même.- En essayant de comprendre l'autre par analogie, on ne peut jamais avoir de véritable rapport avec l'autre, car enréalité, on ne créé une relation qu'avec soi-même.

Je ne connais pas l'autre qui est différent de moi, mais un autremoi-même, un moi semblable à moi.

Dans un tel rapport, la difficulté à comprendre autrui nous mène à nier l'altéritéd'autrui.

En procédant par analogie pour tenter de comprendre les autres, on ne fait que chercher chez les autresce que l'on désire.

On invente autrui, on crée donc une relation totalement fausse, fondée sur une interprétationsubjective.- Même par le biais du dialogue, la difficulté à comprendre autrui peut fausser la relation.

Les non-dits, les allusions,les gestes, les soupirs, les formulations compliquées sont autant d'obstacles à la compréhension qui peuvent donnerlieu a des interprétations erronées, à des quiproquos, de telle sorte que la communication est décalée, perturbée,faussée.. »

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