Devoir de Philosophie

Qu'est-ce que «comprendre» ?

Publié le 27/01/2012

Extrait du document

Il y a deux sens à ce terme : comprendre par l'intelligence et comprendre par le coeur. Ces deux sens paraissent antinomiques : on peut être intelligent sans être compréhensif et inversement.

- I- Comprendre comme acte de l'intelligence. Le terme même indique la saisie globale de l'objet ou de la situation. Mais nous avons déjà vu qu'il y avait dès la perception une telle vue globale (Gestalt)....

« avons déjà vu qu'il y avait dès la perception une telle vue globale (Gestalt).

Cependant au sens strict, comprendre est autre chose que percevoir.

Même si l'intelligence est la perception d'une • forme, nouvelle, il convient de remarquer que, pour que cette «forme» soit pensée, il faut d'une part une mise entre parenthèses de la « forme , immédiate, c'est-à-dire de l'ensemble des significations subjectives qui structurent la perception (voir expérience du détour), et d'autre part l'invention d'une forme nouvelle.

Comprendre est donc autre chose que percevoir.

A - Selon Spencer, c'est associer un souvenir il.

une perception actuelle analogue ; c'est l'évocation d'une situation semblable déjà expérimentée qui vient • donner un sens nouveau >> à l'expérience actuelle et la rend «comprise''· • J'ai vu un lièvre sortir d'un fourré qui remuait ; si je vois un jour un fourré dans des conditions atmo­ sphériques semblables qui remue, je compundrai en évoquant l'expérience antérieure.'' Nous constatons que si cet exemple est vrai, c'est parce qt•.'il suggère immédiatement J'idée de cause.

Réduit à sa signification stricte, cet exemple nous montre qu'à la 2• expérience, on attendra la sortie du lièvre ; il ne montre pas du tout pourquoi nous pensons dans un tel cas qu'un animal quelconque (et non pas spécia­ lement un lièvre) est la cause du mouvement du buisson c'est-à-dire que sa présence est antérieure au mouvement (alors que la perception nous fait voir le lièvre après le mouvement).

Il y a donc bien eu une opération différente de la simple association ; il y a eu une rectification des données sensibles, y compris des données de la mémoire.

Par ailleurs revoir dix fois le même tour subtil de prestidigitation ne vous fait pas ipso facto avancer dans la compréhension du procédé.

Donc comprendre est autre chose que associer.

B - Selon Bergson, on l'a vu, • comprendre un objet c'est savoir s'en servir •· Cette définition est dans la règle de ce même prag­ matisme qui lui fait prendre les idées générales pour la projection des habitudes sur le plan des idées et des mots.

Si la finalité humaine et la destination d'un outil, ou encore davantage mon habitude de le manier, me permet de le «comprendre •, il n'en reste pas moins vrai qu'il ne suffit pas de savoir ouvrir une porte (telle chien qui • comprend • comment on sort d'une pièce) pour avoir des lumières sur le mécanisme du loquet, ni a fortiori savoir monter à cheval pour en savoir plus long sur lui que le naturaliste le plus documenté.

Il y a quantité de choses dont nous savons nous servir sans les comprendre, même parmi les objets fabriqués (appareil de radio, fer à repasser, montre etc ...

) et d'autres choses que nous comprenons sans qu'elles soient utilisables, les idées des autres par exemple.

..

Donc comprendre n'est pas • savoir utiliser •.

C - Comprendre c'est d'abord unifier.

Depuis la simple compré­ hension d'une page philosophique qui consiste à voir tous les mots. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles