La comtesse de Ségur

« ardeur, avec un peu de bigo­ terie même, mais sans jamais atteindre le fanatisme de sa mère.

Dans les récits de la comtesse, la morale sera chrétienne, mais les prêtres resteront toujours bon enfant.

La grande dame de la Bibliothèque rose C ar la comtesse, devenue grand-mère et un peu dame patronnesse, se tourne désormais vers la littérature, puisant dans sa « bouffonne­ rie » naturelle ainsi que dans les jeux de ses petits enfants des récits souvent amusants, parfois émouvants, toujours colorés.

En 1855, à cinquante-six ans, la comtesse de Ségur signe son premier contrat avec les Éditions Hachette.

Gravure pour Le Général Dourakine modèles, dentelles et crinolines, dans leur château, les pauvres dans leur chaumière et les domestiques sont fidèles comme des chiens.

Mais la Providence veille : tout le monde aura sa place au royaume de Dieu, pourvu qu'il soit bon ! Point de fadeur cependant chez la comtesse : les enfants sont considé­ rés en adultes, responsables de leur actes, bons ou mauvais.

Ils affrontent la mort, la maladie, subissent les conséquences de leurs actes.

Car c'est cela la comtesse de Ségur : ce ,,.,,.,...~'"""'/"'·,..,.-$" /.;ii::1Sil~;,,.if...&;...,;-'- .:._;4,~,,t~·r"L ,_~~,;-...._,.,,,-.~·; ..

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Dix-neuf romans pour enfants et un La comtesse de Ségur en petite fille modèle recueil de contes naîtront de cette /"_,_,,...1-,,,- -_,.""1r/ ...

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collaboration (autant que de petits- enfants), plus quelques ouvrage de vulgarisation religieuse.

La comtesse veut édifier en dis­ trayant, car si la visée est morale, les trouvailles sont souvent cocasses, témoignant que la bonne chrétienne n 'avait pas oublié l'enfant turbulente et trop gourmande qu'elle avait été.

Dans le monde de la comtesse de Ségur, on coupe des poissons en morceaux (Les Malheurs de Sophie) , on dessine sur ses fesses une belle paire de diablotins grimaçants (Le Bon petit diable) , mais on reçoit aussi de bonnes volées de coups, des fessées carabinées (ah ! les verges de Mme Fichini !).

Certes, tout le monde est à sa place : les petites filles NOTES DE L'ÉDITEUR « Épouvantable bigote ou romancière talentueuse, femme austère ou petite fille espiègle, sévère châtelaine ou délicieuse grand-mère, vengeresse emportée ou tolérante et charitable chrétienne, la comtesse de Ségur était tout cela à la fois, et plus d'un siècle après, elle n'a pas fini de nous dérouter par l'ambiguïté de ses savoureux écrits, miroirs sans doute fidèles de sa diversité.

» Marie-Louise Audiberti, Sophie de Ségur, née Rostopchine, l'inoubliable comtesse: ses anges, ses diables, Stock, 1981.

1, 2, 3, 4, S coll.

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