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Le concret est-il de l'abstrait rendu familier par l'usage ?

Publié le 31/07/2004

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Introduction. — Il est classique d'opposer le concret à l'abstrait. Est concrète, dit-on, la représentation comportant, sinon tous les caractères de l'objet en question, du moins tous ceux qu'il nous est donné de percevoir ; à la limite, ce serait une sorte de double de la perception. De cette perception au contraire, ou de l'objet dont il s'agit, l'idée abstraite élimine diverses données et ne retient que les caractères essentiels, ceux qui figurent dans une définition logique. A la conception classique semble s'opposer cette remarque de Paul Langevin : « Le concret, c'est de l'abstrait rendu familier par l'usage «. Comment expliquer cette assertion du grand physicien et que faut-il en penser ? I. — EXPLICATION Pour comprendre la remarque de Langevin, il nous suffira d'évoquer certaines réponses faites à nos professeurs et dont ils se montrent insatisfaits. Il leur arrive, lorsque nous nous attardons à des généralités sur la passion, par exemple, sur les vertébrés ou sur les cryptogames, de nous interpeller pour contrôler si nous savons bien de quoi exactement nous parlons : « donnez-moi donc des exemples concrets «. En effet, les idées générales sont nécessairement abstraites, et à un certain niveau de généralité, l'esprit opère sur des signes conventionnels qui par eux-mêmes ne disent rien au profane qui les perçoit. C'est le cas des mathématiques. La psychologie et la biologie n'en sont guère là. L'élève, néanmoins peut répéter des mots dont il ne sait pas exactement à quoi ils correspondent. Il fait preuve de ce savoir s'il peut énumérer quelques objets de pensée qui entrent dans l'extension du terme sur lequel il est interrogé.

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