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La Condition humaine de André Malraux

Publié le 01/10/2010

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malraux
L'intrigue repose sur un épisode de la Révolution chinoise : le soulèvement communiste de Shanghai en 1927. Shanghai, alors en plein essor économique, est le bastion de la bourgeoisie d'affaires chinoise et des ressortissants étrangers représentant les intérêts de grandes compagnies occidentales vivant à l'écart dans la « concession internationale «. La ville est aux mains d'un « Seigneur de guerre «. Les communistes ont installé leurs instances dirigeantes à Han-Kéou, ville la plus industrialisée de la Chine — où se déroule la troisième partie du roman. Ils sont, comme à Canton, deux ans plus tôt, alliés au Kuomintang.

Le premier article d’André Malraux paraît alors qu’il n’a pas vingt ans. Au même âge il est directeur littéraire des Editions du Sagittaire. Ce rôle lui vaut de rencontrer aussitôt Paul MorandF359E, Jean CocteauF349, Drieu la RochelleF359D, Marcel ArlandF372C, de nouer des liens d’amitié avec des peintres comme BraqueF341, PicassoF366, LégerF341C. C’est ce dernier qui illustre son premier livre, Lunes en papier. Après son mariage, il commence à vingt et un ans à collaborer à la Nouvelle Revue française. Puis il part voyager. Allemagne, Italie, Autriche, et la Chine et le Cambodge. Des fouilles hâtives lui valent d’être condamné pour pillage de ruines. Acquitté, Malraux fonde un journal, L’Indochine enchaînée. Il y dénonce le sort des indigènes. A son retour, il publie La Tentation de l’Occident et, dans la foulée, trois romans qu’inspire l’Asie. La Condition humaine, publiée en 1933 et consacrée par le prix GoncourtK002, lui vaut immédiatement une renommée internationale. Dans les années qui suivent, Malraux s’engage dans la lutte contre le fascisme. Il prend part aux combats des brigades internationales au côté de la République espagnole. Il écrit et tourne L’Espoir (1937). Blessé pendant la guerre de 1940, il se retire dans la zone libre. Les Noyers de l’Altenburg paraissent en Suisse en 1943. Une fois encore, dans ce dernier roman, Malraux s’interroge sur ce que sont les civilisations et les cultures, sur ce qu’est la vie, sur leur sens. Il devient le colonel Berger au printemps de 1944, et participe à la libération de Strasbourg. En août 1945, il rencontre le général de GaulleF350. Sa vie prend une nouvelle dimension politique. Brièvement ministre de l’Information, il est l’un des fondateurs du RPF. Il met à nouveau son talent d’orateur au service de De Gaulle lorsque commence la Ve RépubliqueO928. C’est pour lui qu’est créé le ministère des Affaires culturelles. A ce poste, le choix qu’il fait de faire ravaler Paris et la création des Maisons de la culture semblent être les symboles de l’enjeu de son action : amener chacun à prendre conscience de la force de vie de la culture. Après la démission du généralO428, Malraux consacre son temps à des essais sur les raisons et les puissances des créations artistiques. 

malraux

« années 20-30.

Véritable roman polyphonique où il n'y a plus de personnage central ni de point de vue unique.

Lerisque d'éparpillement de ce roman est surmonté grâce à une technique parfaitement maîtrisée.

Mais le principe decohérence est aussi d'ordre métaphysique. L'homme face au destin Comme Malraux l'écrivait à Gaétan Picon, l'essentiel dans La Condition humaine est « l'élément pascalien ».

Les personnages sont les instruments d'une recherche sur la condition humaine, et correspondent tous à différentesreprésentations de l'homme confronté au destin. Kyo et la dignité Métis, donc hors caste et en cela très proche du prolétariat chinois, Kyo incarne la figure du révolutionnaire type.Le communisme est pour lui le moyen de sortir de sa condition humiliante.

Dans les dernières scènes du roman, Kyosubit deux épreuves décisives : lorsque le fou est fouetté et l'épisode avec König.

Dans les deux cas Kyo choisit cequi préserve ou promeut la dignité humaine.

Il conçoit son suicide comme l'ultime acte libre qui s'offre à lui pourmaîtriser son destin.

Sa mort soutiendra dans la lutte pour la dignité ceux qui continuent à vivre. Katow et la fraternité Katow est l'incarnation de la fraternité dans laquelle il cherche la « suprême expression de sa vie ».

Ce que nousapprenons de son passé tout au long du roman nous révèle ce caractère généreux et solidaire.

Cette fraternité deKatow, que nous retrouvons dans les sentiments qu'il éprouve pour ses compagnons de combat, trouve sonexpression sublime dans la scène du préau.

La mort fraternelle de Katow est l'affirmation de la liberté de l'homme. Tchen et l'obsession de la mort Tchen entre dans l'action révolutionnaire moins par conviction que pour se libérer de ses démons intérieurs.

Lapremière fois que Tchen éprouve une certitude, c'est lorsqu'il tue.

Le terrorisme devient pour lui « le sens de la vie,la possession complète de soi », mais ce meurtre l'éloigne du monde des hommes et dès lors, il va rechercher sapropre mort, dont il attend qu'elle le délivre de ses obsessions.

Mais son geste se résout à un anéantissement de soialors que c'est justement ce à quoi il voulait échapper. Clappique et le mensonge Clappique, un des personnages les plus originaux des romans de Malraux, cherche à échapper à sa condition en secréant un monde imaginaire dans lequel il fuit la réalité.

Mais, comme le dit Gisors, « sa mythomanie est un moyen denier la vie, de la nier et non pas de l'oublier ».

La liberté de Clappique, changeant sans cesse de rôle et debiographie, paraît en effet dérisoire. Gisors et la contemplation Gisors incarne la figure du sage oriental, chargé de comprendre les êtres et de les aider à voir clair en eux-mêmes.Homme de la méditation, il est relié à l'action par l'intermédiaire de son fils, Kyo.

L'opium lui permet d'acquérir unecertaine sérénité et une distance par rapport à la réalité.

Mais à deux reprises, le monde intérieur de Gisors estdétruit : avec Tchen, et lors de l'arrestation et de la mort de Kyo.

Gisors cherche à se détacher du monde et de lui-même, mais sa contemplation n'est pas un moyen plus efficace que la mythomanie de Clappique pour échapper à sacondition. Ferrai, pouvoir et érotisme Ferrai incarne l'ennemi par rapport à l'éthique révolutionnaire, mais Malraux ne le présente jamais comme tel.

Ilretient de lui sa lutte contre le destin.

La définition que donne Ferrai.

de l'intelligence est révélatrice de la voie qu'ilchoisit : « c'est la possession des moyens de contraindre les choses et les hommes ».

Il cherche à s'affirmer par sapuissance, celle que lui confèrent le capitalisme et l'érotisme, mais son double échec le condamne à la solitude. Ceux qui parviennent à maîtriser leur destin sont les révolutionnaires, et parmi eux, ceux qui choisissent l'actioncollective comme moyen d'accéder à la dignité et à la fraternité.

C'est bien un nouvel humanisme que nous proposeMalraux, incarné par Kyo et Katow.. »

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