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Condorcet et le droit des femmes: «Sur l'admission des femmes au droit de cité»

Publié le 18/07/2012

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condorcet

Comme nous l’avons vu, pour Condorcet, la situation d’infériorité dans laquelle se trouve la femme n’est pas une conséquence émanant de la nature féminine. Cependant, il admet tout de même que les femmes « n’ont pas proprement le sentiment de la justice, qu’elles obéissent plutôt à leur sentiment qu’à leur conscience« (Condorcet, 1791). Or, ce dernier insiste sur l’idée que ce fait n’est pas la nature mais l’éducation, l’existence sociale, qui cause cette différence. Citons ici un passage qui illustre la pensée de l’auteur : « Ni l’un ni l’autre n’ont accoutumé les femmes à l’idée de ce qui est juste, mais à celle de ce qui est honnête. Éloigné des affaires, de tout ce qui se décide d’après la justice rigoureuse, d’après les lois positives, les choses dont elles s’occupent, sur lesquelles elles agissent, sont précisément celles qui se règlent par l’honnêteté naturelle et par le sentiment. Il est donc injuste d’alléguer, pour continuer de refuser aux femmes la jouissance de leurs droits naturels, des motifs qui n’ont une sorte de réalité que parce qu’elles ne jouissent pas de ces droits« (Condorcet, 1791).

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« humaine, d'une part, et le principe selon lequel l'aptitude ne fait pas droit, de l'autre (Fauré, 2010 : 170).

C'est ici que se trouve l'argument principal de Condorcet,(ainsi que de Mary Wollstonecraft) : du moment que l'on admet que les femmes sont des êtres humains, il n'y a aucune raison de les exclure des droits de l'humanité.Ce raisonnement est l'idée forte du texte De l'admission des femmes au droit de cité et est clairement identifiable par cet extrait : Condorcet écrit : « Ou aucunindividu de l'espèce humaine n'a de véritable droits, ou tous ont les mêmes; et celui qui vote contre le droit d'un autre, quel que soit sa religion, sa couleur ou sonsexe, a dès-lors abjuré les siens» (Condorcet, 1791). B.

L'Inégalité de droits entre les sexes comme conséquence d'un ordre patriarcal dominant Comme nous l'avons vu, pour Condorcet, la situation d'infériorité dans laquelle se trouve la femme n'est pas une conséquence émanant de la nature féminine.Cependant, il admet tout de même que les femmes « n'ont pas proprement le sentiment de la justice, qu'elles obéissent plutôt à leur sentiment qu'à leur conscience»(Condorcet, 1791).

Or, ce dernier insiste sur l'idée que ce fait n'est pas la nature mais l'éducation, l'existence sociale, qui cause cette différence.

Citons ici un passagequi illustre la pensée de l'auteur : « Ni l'un ni l'autre n'ont accoutumé les femmes à l'idée de ce qui est juste, mais à celle de ce qui est honnête.

Éloigné des affaires, detout ce qui se décide d'après la justice rigoureuse, d'après les lois positives, les choses dont elles s'occupent, sur lesquelles elles agissent, sont précisément celles quise règlent par l'honnêteté naturelle et par le sentiment.

Il est donc injuste d'alléguer, pour continuer de refuser aux femmes la jouissance de leurs droits naturels, desmotifs qui n'ont une sorte de réalité que parce qu'elles ne jouissent pas de ces droits» (Condorcet, 1791).

Autrement dit, si les femmes paraissent raisonner d'unemanière différente de celle des hommes, cela est causé par leur éducation morale et sociale d'une part, et par tout le contexte culturel et politique dans lequel ellesévoluent, de l'autre; éducation et contexte largement dominés et déterminés par les hommes.

S'installe donc un cercle vicieux causé pas la domination d'un ordrepatriarcal : on éduque les femmes de façon à ce qu'elles restent dans l'ignorance des affaires de la cité, puis on justifie leur exclusion de ces mêmes affaires par leurdifférence d'éducation. i.

L'instruction des femmes comme solutionLe discours de l'égalité des droits retrouve ici le thème le plus ancien de l'éducation qui dit à la fois les raisons de l'infériorité de fait des femmes et la possibilité d'ymettre fin.

Dès lors que l'on éduquera les femmes comme des êtres rationnels et non comme de gracieux objets, elles seront autonomes.

C'est du développement del'instruction publique, qui sort les filles de la clôture familiale, que Condorcet attend la réduction des différences entre les deux sexes, et la capacité pour les femmesde jouir de leurs droits (Fauré, 2010 : 202).. »

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