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Connais-toi toi-même disait Socrate. Mais par quels moyens et jusqu'à quel point est-il possible d'y parvenir ?

Publié le 19/02/2004

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socrate
Et la vraie science porte sur « l'homme » indépendamment de SOCRATE et HIPPIAS... C'est donc là une position diamétralement opposée à celle de la psychologie concrète de nos jours dont l'idéal est exactement celui-ci. b) Ce qu'il signifie. La vraie science pour SOCRATE, c'est la sagesse. « Connaissance de ce qu'il y a d'essentiellement vrai dans l'homme », dit HEGEL, présentant le sens de cette formule de SOCRATE. Mais, ce n'est pourtant pas encore ce qu'on appelle aujourd'hui « les sciences de l'homme » : - pas la psychologie, qui ne découvre que les lois de fonctionnement de l'homme ; et qui ne saurait atteindre les vraies valeurs, lesquelles ne sont pas de l'ordre positif, seul domaine de la science : - l'histoire, ou l'étude du passé humain pourrait peut-être aider à connaître l'homme, mais à condition de dépasser les simples récits ou recherches d'explication par leur enchaînement des événements ; - quant à la sociologie, qui étudie les lois de l'homme vivant en société, elle a le même défaut de demeurer sur le plan positif. Il s'agit donc de ce qu'il y a d'essentiel à l'homme, dans le sens de ce qui est éternel en l'homme, ce qui fait de lui un « homme » véritable, au sens le plus profond du terme, et non pas un animal : - sa responsabilité en face de soi-même et en face des autres hommes ; sa personnalité humaine en tant qu'elle est une valeur à ses yeux et qu'autrui en est une au même titre ; - et surtout sa destinée : le « sens de sa vie » ; les raisons profondes pour lesquelles il l'entreprend ; cette liberté qui le rend maître de lui-même et lui permet de s'engager en donnant un sens à sa vie ; et à l'au-delà de sa vie. Car, pour SOCRATE, l'immortalité, le Bien à vouloir librement, c'est ce qu'il y a de plus précieux dans l'homme. L'homme ne se connaît pas tant qu'il n'a pas découvert ce q est à ce niveau le plus profond. II.
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« Car, pour SOCRATE, l'immortalité, le Bien à vouloir librement, c'est ce qu'il y a de plus précieux dans l'homme.L'homme ne se connaît pas tant qu'il n'a pas découvert ce q est à ce niveau le plus profond. II.

— Par quels moyens « se connaître » au sens de Socrate a) Moyens insuffisants.1.

— La simple conscience de soi.

Avoir conscience de ce que l'on fait et même des raisons pour lesquelles on aentrepris ce que l'on fait, nous permet de nous connaître (au sens insuffisant selon SOCRATE).

C'est laconnaissance de nos habitudes de faire ou de penser au sujet de notre action.Tant que nous ne sommes pas au niveau du choix libre, en vertu d'une valeur humaine supérieure, nous ne sommespas au niveau de la vraie connaissance de soi. 2.

— L'introspection conduit à la connaissance de notre « moi » en ses rouages psychologiques ; permet d'endécouvrir les lois.

Mais, nous avons vu que cela était insuffisant. 3.

— Le simple reflet de soi-même en autrui permet une connaissance « affective » de soi...

de ses propresréactions en présence d'autrui ; fait prendre conscience de la dimension sociale du moi,mais on en reste à une connaissance purement positive, si riche qu'elle puisse être. b) Moyens essentiels de la vraie « connaissance de soi », au sens de SOCRATE.1.

— Le premier moyen c'est la découverte de la valeur de l'homme ; c'est la vraie science de l'homme qui pourSOCRATE est la vraie sagesse.Ce moyen, il est fait d'un jugement de valeur fondamental sur l'homme.L'homme n'est ni un simple animal, ni un animal supérieur capable de jouir de son corps par des raffinements dont estincapable l'animal sans pensée.Il n'est pas non plus un ensemble de pouvoirs, de savoirs acquis, de savoir-faire habituels si extraordinaires qu'ilssoient.Il vaut par sa personnalité et le sens qu'il lui donne ; par le jugement qu'il porte sur sa vie, comme valeur.2.

— Pour mettre en oeuvre ce moyen essentiel, il faut la réflexion sur cette valeur fondamentale.

Alors la vieconcrète et l'orientation pratique de la vie prennent valeur.3.

— L'homme peut et doit aider autrui â prendre conscience de ces valeurs.Cette aide d'autrui est donc un moyen important.

SOCRATE le savait qui jusqu'au moment de sa mort s'efforçaitd'inculquer aux autres cette vraie sagesse ; ce sens de la vraie vie, qui le poussait à ne pas craindre la mort, nil'injustice des hommes. III.

— Cette connaissance reste difficile et limitée a) L'homme demeure une énigme pour l'homme.SOCRATE était conscient que, si essentielle qu'elle soit pour l'humanité, cette connaissance a sage » que l'homme ade lui-même n'est que partielle.Il doit s'appliquer à l'approfondir ; ne pas se décourager dans cette recherche, tout en étant conscient de ce quimanque encore à cette connaissance.D'ailleurs, beaucoup d'hommes ont bien du mal à parvenir à cette sagesse.L'homme est embarqué, et l'aspect corporel, l'aspect animal de son être, sans parler des exigences de la vie àentretenir sous ses divers aspects spécialement l'exigence du travail, risquent de l'accaparer pour une grande part.Il n'y a pas d'accès à la « sagesse » sans une vraie réflexion.

Or, les exigences dont nous venons de parler,particulièrement dans la civilisation industrielle actuelle rendent la réflexion presque impossible.

Beaucoup d'hommes,d'autre part, meurent de faim.

Or, quand on a faim, au vrai sens du mot, on est littéralement incapable de pensercomme un homme.Même l'homme réfléchi, l'homme qui a fait des études, a bien du mal à découvrir le vrai sens de la vie.

Et « l'espritpositif » si développé de nos jours risque bien de ne pas lui en faciliter la tâche.Laissé à lui-même l'homme trouvera-t-il la vraie sagesse ? Il a besoin, comme l'avait bien vu SOCRATE, de l'aided'autrui.

D'où la nécessité d'une éducation qui enseigne cette sagesse dès que possible. b) Pour mettre en oeuvre cette connaissance de soi, l'homme est limité par les forces irrationnelles qu'il trouve enlui-même.Cette mise en oeuvre est essentiellement le fait de sa liberté et des choix qu'il fera grâce à celle-ci.Or, celle-ci est limitée de toutes parts :— limitations du côté des forces inconscientes qui risquent de le ominer et d'aller dans le sens contraire de cettesagesse.L' homme est tiraillé ; il y a lutte en lui-même :— limitations du côté de ses puissances actives et conscient s : les doutes qui surgissent ; les faiblesses de lavolonté ; les intérêts qu'il peut choisir, même en pleine conscience de leur opposition avec la vraie sagesse, etc...

;— limitations qui lui viennent de son enracinement social ; pressions ; suggestions, etc...

Les forces sociales quis'exercent sur lui sont aussi fortes et parfois plus fortes que les forces inconscientes qui le travaillent. c) Cette sagesse est donc une conquête qui demeure possible à celui-là seulement qui croit en elle, l'aime et ladesire vraiment.

Celui-là seul est capable de vaincre les obstacles.. »

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