Devoir de Philosophie

La connaissance n'est-elle d'abord qu'un acte vital ?

Publié le 25/02/2004

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Cela ne veut en aucun cas dire que la philosophie n'a aucun intérêt. Mais d'abord, qu'elle n'a pas pour but de satisfaire un besoin, qu'il soit vital ou de confort. C'est la preuve que donne Aristote : « Presque tous les arts qui regardent les besoins et ceux qui s'appliquent au bien-être, étaient connus déjà quand on commença à chercher les explications de ce genre. » C'est quand les problèmes urgents de la vie sont résolus, que l'on se lance dans les sciences ou la recherche. La philosophie n'est donc pas une discipline asservie, liée aux nécessités vitales ou à la recherche d'un confort matériel. Elle est une activité libre, qu'on exerce pour son propre plaisir, pour son intérêt intrinsèque. En clair, c'est une activité libre parce que désintéressée. « Ainsi cette science est aussi la seule de toutes les sciences qui soit une discipline libérale, puisque seule elle est à elle-même sa propre fin. Aussi est-ce encore à bon droit qu'on peut qualifier de plus qu'humaine sa possession. » C'est une constante de la philosophie grecque, et de la façon dont elle s'interprète : la philosophie nous arrache à la condition simplement humaine , d'être périssable et obnubilé par sa survie, pour nous faire participer à un plaisir divin : la compréhension pure et désintéressée.

« Le texte procède selon trois moments : Dans le premier, Bergson définit le fonctionnement général de l'intelligence.

Celle-ci "isole", c'est-à-direprélève, dans le réel, "le même". Ce fonctionnement répond à une finalité humaine pragmatique : "l'action sur les choses". Dans le deuxième moment du texte, la science est définie comme un simple prolongement, seulementplus élaboré, de la "connaissance usuelle" que nous avons quotidiennement du monde grâce à notreintelligence. Dans un dernier moment, le "rôle de la philosophie" est défini : échapper à la vision limitative de notreintelligence, afin d'atteindre la profondeur du réel, la singularité irréductible que lui confère sa durée. Ce renversement ne va pas sans une violence exercée à l'esprit. B - TERMES ET ARGUMENTS A DISTINGUER Dans le premier moment, qui va jusqu'à "la prévision de l'avenir par le sens commun", il importait derelever le terme de "fonction" : C'est en effet le terme que Bergson attribue à la notion principale, celle "d'intelligence", et c'est aussi ceterme qui synthétise toute la suite de ce premier moment. Quelle est cette fonction ? : "Prévoir" (idée répétée dans le terme de "prévision"). Non pas prévoir l'avenir en général, mais en fonction de l'utilité que l'homme peut en retirer ("favorablesou défavorables"). Cette prévision n'est pas contemplative, mais pragmatique : elle est essentiellement liée à notre "action",qu'elle rend possible, en l'"éclairant". L'action, soucieuse d'efficacité et prise par l'urgence, impose à l'esprit une tournure simplificatrice, quicaractérise l'intelligence : saisir, dans la diversité troublante des situations nouvelles, l'élément communpar quoi elles ressemblent aux précédentes : connaître le nouveau par le "déjà connu". Le deuxième moment du texte (jusqu'à l'"action de la durée") montre les limites, et donc la relativité de lascience. Le terme essentiel est souligné : la science s'en tient à la "répétition", ce qui permet de comprendre, àl'opposé, que la "durée", nature profonde des "choses", ne se répète jamais. La durée est "histoire" : série continue d'évènements singuliers, irréductibles les uns aux autres. Le troisième moment décrit la violence qu'il faut imposer à l'esprit, réduit à l'intelligence, pour l'élever à lasaisie de la durée. Le travail de la philosophie est donc double.

D'abord réformer l'esprit en luttant contre les habitudes qu'ila prises dans son application scientifique, ensuite, saisir la durée même. Le premier aspect est critique : faire prendre conscience à la science qu'elle est un produit de la vie, etde son évolution temporelle, pour faire sentir à l'esprit les racines qu'il a dans la durée universelle. Le second aspect est positif : c'est la mise en oeuvre de l'acte proprement philosophique, qui n'est pasnommé dans le texte, et que Bergson appelle intuition . La science est instrumentaleLes connaissances scientifiques ne sont que des connaissances instrumentales évoluées.

Pourquoi lamédecine s'est-elle développée, si ce n'est pour vaincre la maladie? De même la biologie, la chimie, la physiqueservent à améliorer la vie humaine et, dans certains cas, à la préserver.

La finalité des sciences n'est pas laconnaissance pure, désintéressée mais l'utilité pour l'homme. Le but de la science est de nous rendre "comme maîtres et possesseurs de la nature" (Descartes). »

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