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La connaissance du futur est-elle possible ?

Publié le 01/01/2004

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 Problématique: La connaissance du futur suppose la capacité de prévoir les événements qui n'existent pas encore à partir de ceux qui se sont produits. Demandez-vous ce qui rend possibles de telles prédictions et, corrélativement, ce qui rend suspecte une telle capacité. Ces prédictions supposent essentiellement la régularité de la nature: les événements passés et présents obéissent à des lois, et, en vertu de leur nécessité, ces même lois régiront les événements futurs. sommes-nous cependant certains qu'il existe de telles lois, alors que tout ce que nous voyons, ce sont les événements eux-mêmes ? Les lois ne sont-elles pas une illusions ? Si tel est le cas, peut-on parler de connaissance du futur ? En effet, un énoncé, par exemple (p) \"le soleil se lèvera demain\", n'est une connaissance que si cet énoncé est vrai. Or, s'il n'y a pas de lois ou si nous ne pouvons pas le savoir, le fait que le soleil se lève demain est indéterminé et l'énoncé (p) n'est pas une connaissance. Sens des termes — Conditions : ici, ensemble de faits dont dépend quelque chose ; données, circonstances. — Dans quelle mesure : jusqu'à quel degré, jusqu'à quel point. — Connaissance : saisie de l'essence intime d'une chose, savoir où l'on possède une idée véritable d'une réalité. — Futur : partie du temps correspondant à l'avenir, à ce qui n'est pas encore. — Possible : ce qui n'est pas, mais pourrait être. Sens du sujet A partir de quelles données et jusqu'à quel degré la possession d'une idée véritable de l'avenir — de ce qui n'existe pas encore — estelle possible ? Problème Le problème posé est celui de la capacité de l'homme à maîtriser son destin.

-Hume : essai sur l'entendement humain : problème de causalité, -Descartes : notion de méthode, de chaîne déductive (regulae), 
-Kant : notion d'apodicticité, 
-Hegel, Marx : sens de l'histoire, 
-Nietzsche : généalogie de la morale (question de la mémoire), 
-Existentialisme: l'homme comme projet.

« SENS DU SUJET : L'avenir peut-être l'objet d'une prédilection : procédés magiques ou occultes de divination, intuition subjective, etc...

Mais parler deconnaissance anticipatrice, c'est définir une prévisibilité c'est donc mettre en jeu un calcul, établir un enchaînement causal: n'estconnaissable que ce qui est nécessaire et non contingent. La connaissance du futur suppose la capacité de prévoir les événements qui n'existent pas encore à partir de ceux qui se sont produits.Demandez-vous ce qui rend possibles de telles prédictions et, corrélativement, ce qui rend suspecte une telle capacité.Ces prédictions supposent essentiellement la régularité de la nature: les événements passés et présents obéissent à des lois, et, envertu de leur nécessité, ces même lois régiront les événements futurs.

sommes-nous cependant certains qu'il existe de telles lois, alorsque tout ce que nous voyons, ce sont les événements eux-mêmes ? Les lois ne sont-elles pas une illusions ? Si tel est le cas, peut-onparler de connaissance du futur ?En effet, un énoncé, par exemple (p) "le soleil se lèvera demain", n'est une connaissance que si cet énoncé est vrai.

Or, s'il n'y a pasde lois ou si nous ne pouvons pas le savoir, le fait que le soleil se lève demain est indéterminé et l'énoncé (p) n'est pas uneconnaissance. DELIMITATION DU SUJET : qu'est-ce que connaître: ni deviner, ni imaginer, ni désirer.

L'avenir est ce qui n'est pas (encore) : connaître porte sur ce qui est.

Maisune liberté humaine : je peux promettre, me projeter dans l'avenir.

Mais la science fondée sur des lois : je peux anticiper. LES REFERENCES : -Hume : essai sur l'entendement humain : problème de causalité, -Descartes : notion de méthode, de chaîne déductive (regulae),-Kant : notion d'apodicticité,-Hegel, Marx : sens de l'histoire,-Nietzsche : généalogie de la morale (question de la mémoire),-Existentialisme: l'homme comme projet. DEVELOPPEMENT Connaître l'avenir semble renvoyer d'emblée à la divination.

Ainsi consulte t'on l'oracle ou le devin pour connaître un avenir que la raison ne nous livre pas.

Mais, dans la mesure où l'on ne peut connaître que ce qui est présent, comment pourrait-onsaisir ce qui, par définition n'est pas encore ? L'oracle, la divination, s'opposent ici de façon patente avec la connaissance rationnelleque l'on considère comme source privilégiée du savoir authentique.

Ainsi, puisque l'on ne peut maîtriser ce qui n'est pas encore,pouvons-nous, au moyen de cette même raison et à supposer que le réel soit rationnel, saisir les PRINCIPES qui conduiront à ce quisera.

1) La première condition d'une telle connaissance est le postulat de la rationalité du réel.

Ainsi, le stoïcisme évoque la possibilitéthéorique d'une vision anticipatrice et totalisante du réel et de la nature.

2) Mais c'est dans les philosophies de l'histoire que cette idéed'un déterminisme régissant le réel humain est la plus nette.

Une perspective allant des philosophes français du XVIIIe à MARX, enpassant par KANT et HEGEL, pose comme rationnelle l'idée d'un déterminisme des actions humaines.

Il y a des lois de l'histoire.

3)Cependant, une telle conception du progrès peut être considérée comme relevant de l'ethnocentrisme et postuler une rationalitéimmanente aux actions humaines répond peut être à une espérance mais ne correspond pas nécessairement à une réalité.

Prétendreconnaître l'avenir semble reposer sur un présupposé qui est que le réel est rationnel.

Conception que l'on retrouve dans tout lestoïcisme qui fonde sur une déterminisme physique le caractère absolument nécessaire du devenir.

Le rapport de cause à effet étantsans exception dans le monde physique, il faut comprendre ce qui advient comme inévitable.

Pour connaître l'avenir il suffirait deprendre en compte l'intégralité des causes à un moment donné du devenir.

Mais, cette vision totalisante, si elle est théoriquementpossible, ne semble pas accessible à l'homme.

Seul Dieu pourrait parvenir à cette vision "TOTA SIMUL", et l'homme en est réduit àl'acceptation du devenir comme inéluctable.

Le monde physique obéit donc a un certain déterminisme : en fonction de nosconnaissances actuelles et en usant de notre raison, nous pourrons connaître ce que deviendra une plante en germe ou ce que sera letemps demain.

Mais les possibilités offertes semblent ainsi limitées et la question que l'on se pose à partir des philosophes du XVIIIeest : le réel constitué, non plus par des êtres physiques, mais par les actions humaines est-il rationnel, est-il connaissable, et, si il l'est,ne pouvons nous pas anticiper sur ce devenir.

On retrouve cette question chez KANT comme visée régulatrice (pas de certitude) maisc'est chez HEGEL que cette idée devient affirmation.

Chez MARX on retrouve également cette prétention à l'histoire science quiimplique que l'on cesse de se référer au vieux schéma aristotélicien selon lequel il n'y a de science que de ce qui se répète.

Nouspouvons envisager le devenir en saisissant les principes d'une réalité qui se transforme car le devenir est, précisément transformationde la réalité.

Le Marxisme prétend détenir les clefs de l'histoire et prédit, d'une certaine façon, l'instauration de lui-même ducommunisme achevé, fin de l'histoire et des contradictions.

Le Marxisme se veut prophétique et par la saisie du principe "la lutte desclasses" prétend éclairer le devenir.

En ce sens, ne revenons-nous pas à la divination à la tendance prophétique que nous écartionsd'emblée ? La critique de l'ethnocentrisme présent dans les philosophies du déterminisme historique par LEVI STRAUSS est, à ce titreéclairante.

Effectivement, le progrès et la saisie de ses principes correspond à une espérance de l'homme.

Mais s'agit-il d'une réalité ?N'est-il pas fondé sur le développement technique caractéristique des sociétés développées ? LEVI STRAUSS montre qu'il y a dessociétés "sans histoire" et que l'on ne peut prétendre à la domination triomphante d'un déterminisme.

L'histoire résulte de processusaléatoires et, si elle est dépourvue de sens, elle est inconnaissable.. »

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