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La connaissance de l'homme est-elle objective ?

Publié le 22/09/2005

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Quand bien même je nierais que le monde existe, que mon corps existe, que je puisse penser correctement, je ne pourrais remettre en cause ce fait : je pense, et par suite, je suis. La volonté sceptique de douter de tout, l'idée qu'aucune vérité n'est accessible à l'homme, se brise sur ce fait : je pense. Voilà le roc, voilà l'argile. Voilà le point ferme grâce auquel j'échappe à la noyade dans l'océan du doute, par lequel je retrouverai la terre ferme de la science vraie. La difficulté provient de l'interprétation à donner à ce « je ». Il n'est pas l'individu concret. Ce n'est pas Descartes, homme du XVIIième siècle, c'est tout individu pensant qui peut dire « je pense donc je suis », pour peu qu'il refasse, pour lui-même, l'expérience entreprise. Ce « je » est, par définition, désincarné ; tout ce que je peux affirmer, à ce moment, de l'itinéraire cartésien, c'est mon existence comme pensée, puisque, répétons-le, je dois encore, temporairement, nier l'existence du corps. [Parce que la conscience, c'est ce qui refuse l'inconscient et ne cesse d'en être troublé sans le savoir, elle ne peut donner qu'une approche partielle et totalement subjective de la réalité. «Le moi n'est pas maître dans sa propre maison», nous dit Freud.

« suffisante de la réalité du monde, puisque ce sentiment est tout aussi fort durant mes rêves.

Par suite je dois,si je cherche la vérité : « feindre que toutes les choses qui m'étaient jamais entrées en l'esprit n'étaient nonplus vraies que l'illusion des songes ».Mais le doute de Descartes va bien plus loin dans la mesure où il rejette aussi les évidences intellectuelles, lesvérités mathématiques.

« Je rejetai comme fausses toutes les raisons que j'avais prises auparavant pourdémonstrations.

»Nous voilà perdu dans ce que Descartes appelle « l'océan du doute ».

Je dois feindre que tout ce quim'entoure n'est qu'illusion, que mon corps n'existe pas, et que tout ce que je pense, imagine, sens, meremémore est faux.

Ce doute est radical, total, exorbitant.

Quelque chose peut-il résister ? Vais-je me noyerdans cet océan ? Où trouver « le roc ou l'argile » sur quoi tout reconstruire ? On mesure ici les exigences derigueur et de radicalité de notre auteur, et à quel point il a pris acte de la suspicion que la révolutiongaliléenne avait jetée sur les sens (qui nous ont assuré que le soleil tournait autour de la Terre) et sur ce quela science avait cru pouvoir démontrer.« Mais aussitôt après je pris garde que, cependant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallaitnécessairement que moi, qui pensais, fusse quelque chose.

Et remarquant que cette vérité : je pense donc jesuis, était si ferme et si assurée, que les plus extravagantes suppositions des sceptiques n'étaient pascapables de l'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de laphilosophie que je cherchais.

»Il y a un fait qui échappe au doute ; mon existence comme pensée.

Que ce que je pense soit vrai ou faux, jepense.

Et si je pense, je suis.

Le néant ne peut pas penser.

La première certitude que j'ai est donc celle demon existence, mais comme pure pensée, puisque, en toute rigueur, je n'ai pas encore de preuve del'existence de mon corps.

Quand bien même je nierais que le monde existe, que mon corps existe, que jepuisse penser correctement, je ne pourrais remettre en cause ce fait : je pense, et par suite, je suis.

Lavolonté sceptique de douter de tout, l'idée qu'aucune vérité n'est accessible à l'homme, se brise sur ce fait :je pense.

Voilà le roc, voilà l'argile.

Voilà le point ferme grâce auquel j'échappe à la noyade dans l'océan dudoute, par lequel je retrouverai la terre ferme de la science vraie.La difficulté provient de l'interprétation à donner à ce « je ».

Il n'est pas l'individu concret.

Ce n'est pasDescartes, homme du XVIIième siècle, c'est tout individu pensant qui peut dire « je pense donc je suis », pourpeu qu'il refasse, pour lui-même, l'expérience entreprise.Ce « je » est, par définition, désincarné ; tout ce que je peux affirmer, à ce moment, de l'itinéraire cartésien,c'est mon existence comme pensée, puisque, répétons-le, je dois encore, temporairement, nier l'existence ducorps. [Parce que la conscience, c'est ce qui refuse l'inconscient et ne cesse d'en être troublé sans le savoir, ellene peut donner qu'une approche partielle et totalement subjective de la réalité.

«Le moi n'est pas maître dans sa propre maison», nous dit Freud.] Les illusions de la conscienceSpinoza, au livre III de l'Éthique, stigmatise la conscience comme source d'illusions: "Les hommes se trompenten ce qu'ils pensent être libres et cette opinion consiste en cela seul qu'ils sont conscients de leurs actions,et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés." Le sentiment, la conscience de notre liberté estillusoire.

Nous n'avons pas conscience des lois qui nous déterminent à agir et, conscients seulement des désirsdans lesquels nous persévérons, nous pensons choisir ceux-ci librement. La conscience n'est pas connaissance de soiConnaître, c'est connaître un objet, en cerner un concept (exemple du triangle, je le connais comme étant unfigure géométrique dotée de 3 angles dont la somme est égale à 180 degrés).

La conscience de soi permet-elle de se prendre comme objet et de connaître ce que l'on est ?Distinguons 2 niveaux: la conscience de soi comme "je" et la conscience réflexive.

Pour la première, le "cogito"révèle la certitude du "je" mais ne dit rien sur ce que je suis.

Moi qui suis certain que je pense donc qui est.De plus, critiquer cette substantialisation du moi, cette "chose pensante".Quant à la conscience réflexive, elle est retour sur soi et permet de prendre pour objet la vie psychologiquequi constitue le moi.

Mais l'analyse montre qu'elle déforme son objet.

La conscience de croyance, par ex, n'estdéjà plus croyance.

D'où un paradoxe: ce qui est condition de connaissance de soi interdit en même tempsd'aborder objectivement son objet.Par ailleurs on peut encore soupçonner la conscience de soi d'être facteur d'illusion sur soi.

Cf.

Spinoza etl'illusion du libre arbitre.

Je me crois libre car j'ignore les causes qui me déterminent. La conscience refuse l'inconscientLe privilège accordé à la conscience n'est qu'un privilège démesuré et injustifié.

«Pour bien comprendre la viepsychique, écrit Freud, il est indispensable de cesser de surestimer la conscience.» L'«instinct divin» deRousseau n'est que la voix du surmoi, le père intériorisé qui parlent en nous à notre insu, et cette voix est. »

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