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La connaissance nous délivre-t-elle du mal et de l'ignorance ?

Publié le 22/09/2005

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La connaissance semble s’opposer à l’ignorance : celui qui sait n'est plus celui qui est ignorant. Connaissance et ignorance sont donc des contradictoires. Pourtant, il est beaucoup moins évident de dire que la connaissance nous délivre du mal. On peut certes reconnaître que la connaissance peut nous éviter de faire le mal involontairement, et celui qui connaît sera en effet délivré en partie de ses éventuelles erreurs. Pourtant, toutes les connaissances sont-elles susceptibles de nous délivrer du mal ? Connaître une loi scientifique, est-ce par exemple se délivrer du mal ? On pourrait en effet dire que toute connaissance n'est pas morale, que certaines n’ont tout simplement rien à faire avec le mal. Il s’agirait de connaître ce qui est, et non ce qui doit être. La question morale et la question de la connaissance sont-elles nécessairement liées ? N’y a-t-il pas des personnes ignorantes et pourtant incapables de commettre le mal, et d’autre qui sont loin d’être ignorantes, et qui sont pourtant capable des pires crimes ?             Et plus radicalement encore, peut-on véritablement se délivrer du mal et de l’ignorance ? La connaissance est-elle quelque chose que l’on acquiert, que l’on a, ou ne suppose-t-elle pas qu’on continue inlassablement d’avancer dans le chemin de la connaissance, sans jamais parvenir à se délivrer ni de l’ignorance, ni du mal ?             Le problème est donc double, il consiste d’une part à savoir si la connaissance et le mal sont liés, et si l’une peut être un remède pour nous délivrer de l’autre, et de savoir si la connaissance n'est pas plus un processus et une faculté qu’un état, auquel cas elle ne saurait nous délivrer définitivement de quoi que ce soit.

« chacun de nos gestes : celui qui connaît est celui qui n'est délivré ni de l'ignorance ni du mal, mais qui prendconscience de la juste mesure de l'ignorance et du mal.

Transition : peut-être tout simplement que la véritable connaissance, celle qui peut nous délivrer de l'ignorance comme du mal n'est pas une connaissance d'objet, une connaissance de ce qui est extérieur au sujet connaissant,mais une connaissance de soi. III.

la connaissance de soi comme véritable délivrance de l'ignorance et du mal A.

l'histoire de Gygès racontée par Platon : Gygès trouve un anneau qui peut le rendre invisible, il l'utilise pour tuerle roi et prendre sa place, pour s'emparer de toutes les richesses possible.

Ce mythe met premièrement en évidencele fait que celui qui veut faire le bien ne veut le faire que parce qu'il a peur des punitions ; si l'on trouvait un moyende commettre le mal impunément, on cèderait à la tentation.

B.

pour véritablement se délivrer du mal, il ne faut donc pas tellement le connaître, se défaire de son ignorance ;celui qui est véritablement délivré du mal, c'est celui qui n'est pas invisible à ses propres yeux.

C'est cela la véritableleçon de l'histoire de Gygès : la seule chose qui peut nous délivrer du mal et de l'ignorance, c'est la connaissance desoi.

Ce n'est pas le regard des autres qui doit peser sur nous, sans quoi, la connaissance ne peut jamais nouséloigner de la tentation, ni nous empêcher d'y succomber.

C'est notre propre regard (exemple : la culpabilité del'homme qui se regarde dans le miroir) qui doit nous préserver du mal.

C.

c'est le sens du « connais-toi toi-même » inscrit sur le temple du Delphes : ce n'est pas l'objet extérieur qu'ilnous faut connaître, mais soi-même, il ne faut pas rompre ce lien réflexif de soi avec soi.

Et c'est cetteconnaissance qui nous délivre à la fois du mal et de l'ignorance : c'est quand on sait que faire le mal, c'est avanttout se faire mauvais, se contraindre de vivre éternellement avec un méchant (car on vit toujours avec soi) qu'oncomprend pourquoi il est pire de commettre une injustice que de la subir (Socrate, dans le Gorgias, soutient ceparadoxe) ConclusionLa connaissance ne peut nous délivrer du mal et de l'ignorance que si elle est une connaissance réflexive ; connaîtrele monde, connaître la morale ne peut suffire, bien que ce soit indispensable.

On ne peut véritablement se délivrer etse libérer du mal et de l'ignorance qu'en prenant la juste mesure de la limite de son ignorance et de la véritablenature du mal : le méchant est toujours celui qui ne sait pas qu'en étant méchant, c'est en dernier recours à lui-même qu'il fait mal.

Mais cette connaissance ne s'oppose plus à l'ignorance, puisqu'en un certain sens elle la rejoint,elle s'oppose en fait à l'innocence.. »

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