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La connaissance scientifique dissipe-t-elle la superstition ?

Publié le 13/03/2004

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scientifique

« La connaissance de toute la nature, écrivait Cicéron, nous délivre de la superstition, nous libère de la crainte de la mort, nous empêche d'être troublés par l'ignorance (les choses, de laquelle proviennent souvent d'horribles épouvantes « (De finibus, I, XIX, 63). La connaissance scientifique, dont nous voyons presque tous les jours les prodigieux progrès, est par excellence la connaissance de la nature. Mais est-il sûr qu'elle dissipe la superstition ?  

  • De la religion de l'autre à la religion elle-même.
  • Une pratique religieuse aberrante
  • Toute religion est superstition
  • Connaissance scientifique et superstition religieuse
  • Impuissance de la connaissance scientifique
  • Des connaissances dépassées
  • L'essence de la superstition

 

scientifique

« III.

Co-existence.

Pourquoi? — On constate en fait que, dans la société contemporaine, la superstition demeure, tant chez l'individu quecollectivement: journaux et revues abondent en horoscopes et autres dérivés de pseudo-sciences qui rencontrentun franc succès.— Rien n'interdit même de penser qu'un scientifique peut être superstitieux.

Les deux attitudes paraissent trèscapables de coexister, non seulement dans la société, mais aussi chez le même individu.— C'est qu'en fait elles impliquent des mentalités totalement hétérogènes, et telles que la mentalité superstitieuseest hors de portée d'une critique opérée d'un point de vue scientifique ou rationnel.— On peut faire état des difficultés que rencontre la diffusion des connaissances scientifiques (problème de lavulgarisation bien faite) — mais il faut surtout noter que la science ne peut par définition répondre aux questions etangoisses que prétend combler la superstition.

Ces questions portent sur les causes premières et les fins des chosesou des êtres (correspondant ainsi à ce que Comte repérait dans les États théologique et métaphysique), alors queprécisément la science n'est pas faite pour répondre à ce niveau-là.— De plus, la mentalité superstitieuse est toujours sensible à la singularité, à l'unicité des relations et influencessupposées.

La science au contraire ne s'intéresse qu'au général, à l'universel.

C'est pourquoi la croyancesuperstitieuse trouve toujours une position de repli dans la référence à l'exception: elle fonctionne sur le mode du«en général, je veux bien admettre que ça ne marche pas, mais dans ce cas particulier...» (d'une superbe médailleporte-bonheur par exemple), et se propage parle « on dit ».

A l'anonymat de l'expérience scientifique s'oppose lecaractère privé de la prétendue expérience «vécue».— La superstition révèle que l'être humain est toujours préoccupé par ce qui peut garantir son bonheur (ou leprotéger du malheur).

Or la science est au contraire indifférente au bonheur ou au malheur des hommes (cf.

MichelSerres: elle est «libre» - et c'est précisément ce non-attachement à des valeurs qui en rend les connaissancesutilisables à des fins aussi bien dangereuses que positives). Conclusion Pour dissiper la superstition, il faudrait que la mentalité qui la fonde soit perméable aux arguments rationnels et àl'expérience (au sens scientifique).

Or ce n'est pas le cas.

Un dernier indice en est d'ailleurs la façon dont la scienceelle-même peut devenir l'objet d'une demande excessive: n'annonce-t-on pas, périodiquement, la découverte dequelque médicament miraculeusement universel? Les scientifiques les plus rigoureux ont beau en dénoncer lecaractère charlatanesque, le soulagement passager qu'apporte ce genre de nouvelle suffit à prouver qu'elle combleun besoin extra-scientifique.. »

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