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la connaissance de soi, tout en sachant, comme l'avait su Benjamin Constant dans Adolphe, que « l'analyse tue la spontanéité ».

Publié le 21/10/2012

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la connaissance de soi, tout en sachant, comme l'avait su Benjamin Constant dans Adolphe, que « l'analyse tue la spontanéité «. Journal intime qui, à lui seul, est plus qu'une œuvre littéraire, plus qu'une oeuvre psychologique : carrefour d'influences et de rencontres, à l'image de Genève, au seuil du Sud comme du Nord, Amiel est « un dilettante, qui n'a point la paix de Montaigne, ni le sourire de Renan : comme s'il se reprochait de poursuivre ensemble le salut et les tentations «. On ne peut comprendre Amiel sans le replacer dans la tradition huguenote de Vaud et de Genève; comme chez Vinet, égales sont ses timidités et son indépendance, ses scrupules et ses audaces, son souci de morale et son souci d'affranchissement. Il a une exigence de justesse et de justice, qui le pousse à coïncider non seulement avec chaque point de vue, mais aussi avec chaque objet : « n'être enfermé dans aucune prison individuelle «. Il ne saurait être question de problèmes philosophiques, encore moins d'un système : c'est plus et moins, comme pour Montaigne. C'est la démarche multiple d'un esprit, inquiet et lucide, qui cherche à atteindre, à travers ses mille possibilités et ses mille façons d'être, l'objet et soi-même. SECRÉTAN Charles (1815-1895) Né et mort à Lausanne. Citons parmi ses oeuvres : Philosophie de la liberté (1848-1849); Le principe de la morale (1884); La Civilisation et la Croyance (1887). MACH Ernst (1838-1916) né à Turas ( Moravie), est l'auteur de : Die Mechanik (1883); Analyse der Empfindungen und das Verhâltniss des Physischen zum Psychischen (1900); Erkenntniss und Irrtum (1905). Les physiciens philosophes peuvent soit philosopher sur la physique, soit chercher à dégager des méthodes applicables à d'autres disciplines, soit encore (et c'est en ce sens que les physiciens modernes sont philosophes) lier la physique et la connaissance de ses méthodes en une science qui s'analyse elle-même pour mettre au clair ses présupposés — non strictement scientifiques. Dans la seconde moitié du 'axe siècle, certains, physiciens ou biologistes, ne voient aucune solution de continuité entre leur science et la philosophie : le légalisme scientifique est aussi légalisme philosophique. Si Avénarius considère la question en biologiste, quand il élabore « l'empiriocriticisme «, Mach tend au même but, mais suivant des schémas physiques : écarter l'éternelle tentation du criticisme, en montrant la coordination de la chose et du moi, également réels, dans l'expérience. Le criticisme butait sur la notion de substance comme sur la notion de causalité : la substance était illusion, la causalité se transformait en un parallélisme heureux de l'entendement et de la sensibilité, parallélisme ou conjonction qui s'exprimait dans la notion kantienne, subtile mais étrange, du schème transcendantal. Mach surmonte cette double difficulté en accordant une « dignité « fondamentale à la notion de fonction, qui lie la variation d'un phénomène à celle d'un autre. Le monde est saisi dans un réseau fonctionnel, qui recouvre aussi bien les phénomènes psychiques que les phénomènes physiques, sans laisser aucun hiatus entre eux. Une telle conception a l'avant...
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« à la clwse en soi et tout réduire à la représentation, telle est l'unique pensée de Renouvier.

Ainsi, les catégories qui permettent de connaître l'univers ne sont rien de spécifique et ne s'opposent pas aux objets comme leur forme subjec­ tive : lois de l'entendement et lois de la nature, c'est tout un.

Le « phénomé­ nisme >> supprime l'opposition de la nature objective et du sujet connaissant.

Tout représente et est représenté à la fois.

Les clwses sont monades et le moi n'est rien lwrs des représentations qui l' expri­ ment.

La volonté même n'est qu'une représentation privilégiée et possédant « ce caractère d'être sa propre cause ou d'être la cause d'une autre qui s'identifie avec elle ».

Renouvier rejettera donc tout ce qui ne réduirait pas aux représentations, et surtout la raison, au sens kantien, dans la mesure où elle assigne à l' enten­ dement une unité idéale et un but infini.

La « loi du nombre »justifiera le finitisme.

Au principe du calcul infinitésimal, Cauchy avait substitué l'idée de limite (la­ cune) à celle de grandeur infiniment petite.

Renouvier applique à la conscience cette loi.

Enfin ce monde fini de phénomènes a besoin de notre liberté pour être.

Tout jugement repose sur un assentiment, sur une foi rationnelle qui exprime la vie individuelle de chaque entendement.

La vérité n'est donc pas asymptotique à l'individu, elle se confond avec l'itinéraire particulier des représentations qui trouvent dans la croyance rationnelle leur marque distinctive et leur lien à la personne.

Le phénoménisme de Renouvier est en France ce qu'est en Allemagne le réalisme de Herbart, et en Angleterre l'empirisme de Mill.

Nature et liberté, science et morale doivent se rencontrer.

Mais il est difficile de définir la personne et la volonté en termes de représentations.

Et quand Renouvier oppose à la morale pure de l'état de paix, où s'effectuent les échanges, les débits et les crédits des sujets, la morale appliquée de l'état de guerre, où chacun, nanti des droits de défense et de propriété, oppose à chacun son être naturel, la contradiction apparaît que la théorie phénoméniste de la représentation cachait, entre la forme et le contenu, entre l' exis­ tence et les objets.

JULES VU1LLEM1N CANTON! Carlo (1840-1906) a consacré un gros ouvrage à la philo­ sophie kantienne: E.

Kant (3 vol.

1879- I884), en réaction contre l'évolution­ nisme alors triomphant.

COHEN Hermann (1842-1918) Il fut en Allemagne l'un des restaurateurs de la philosophie dans la seconde moitié du XIx• siècle.

Après l'effondrement des systèmes romantiques, il semblait à beaucoup que la science devait se substituer à la l:hilosophie qui l'avait préparée et qu'el e rendait inutile.

Le Romantisme avait montré où conduisait la raison quand l'expérience ne la contrôlait plus; l'expérience seule devait désormais servir de guide.

Mais, pour ces scientistes, expérience signifiait sensation.

Hermann Cohen eut le mérite d'en douter et d'en faire douter l'opinion philosophique.

Montrer que la raison ne connaît rien en delwrs de l'expérience, mais aussi que cette expérience, loin de se réduire à refléter les sensations, en propose une organisation intellectuelle et requiert l' acti­ vité de l'entendement, c'était reprendre le programme kantien.

Aussi les premiers écrits de Cohen sont des commentaires de Kant.

Dans les vingt années qui précèdent 1 900 paraissent : la Théorie kantienne de 1 'expérience, la Fon­ dation kantienne de 1 'éthique et la Fondation kantienne de 1 'esthétique, suivies en 1907 d'un bref Commentaire à la Critique de la raison !Pure.

Ces recherches d'histoire contiennent tous les thèmes que développeront les œuvres du début du xx• siècle : le Système de philosophie, la Logique de la con­ naissance pure, l'Ethique de la volonté pure.

L'expérience dont part Cohen n'est ni une association de sensations, ni une donnée immédiate de la conscience, mais le système des objets que l'enquête scien­ tifique fait correspondre dans la réalité à ces impressions subjectives.

Par exemple, un mobile passe devant mes yeux avec une certaine vitesse sensible; pour con­ naître cette vitesse en vérité, il faut l'analyser, clwisir des repères et étudier ses variations instantanées, les accéléra­ tions, qui échappent à la sensation et que l'entendement seul peut saisir par le calcul infinitésimal.

Bien plus, ce calcul permet de construire l'extension sensible à partir de l'intensité intellectuelle.

Espace et temps sont des affections dont nous éprouvons passive­ment les effets, mais dont nous pouvons reconstruire intellectuellement la genèse.

L'idéalisme de Marburg s'oppose donc radicalement au bergsonisme, son contem­ porain.

Comme Bergson, Cohen consacre ses derniers travaux aux recherches reli­ gieuses.

Mais La religion de la raison à partir des sources juives ne propose à l'Jwmme comme instrument de l'absolu que la raison même.

JULES VU1LLEM1N NATORP Paul (1854-1924) fut le principal disciple du fondateur de l'Ecole de Marbourg, Hermann Cohen.

Dans sa thèse de 1903, Platos Ideen­ lehre, il affirme l'unité absolue de la pensée et de l'être.

Les «néo-kantiens » prétendirent retrouver l'inspiration pro­ fonde de la Critique kantienne : comme eux, Natorp rejette la notion de clwse en soi, et affirme l'indépendance de l'esprit à l'égard de toute matière pré­ existante : la sensation n'est pas un donné étranger à la pensée, mais une « tâche », un « X » à déterminer, signe de l'inachèvement de la connaissance.

L'objet est le produit de l'activité logique de la raison.

Pourtant, Natorp semble avoir voulu à la fois échapper à un logi­ cisme superficiel en s'efforçant de définir une logique réellement productrice, et effectuer un retour aux origines mêmes de la connaissance, au sujet pur, « puis­ sance de toutes les déterminations qui s'accomplissent en lui par la connais­ sance ».

( H.D.) WINDELBAND Wilhelm (1848-1915) néo-kantien de l'école badoise, est né à Potsdam et mort à Heidelberg.

Citons parmi ses œuvres : Geschichte der neueren Philosophie ( 1878-1880); Geschichte der abendlandische Philo­ sophie im Altertum ( I 888) ; Geschi­ chte und Naturwissenchaft (1894).

RICKERT Heinrich (1863-1936) appartient à l'École néo-kantienne de Bade, dont les représentants affirmaient la primauté de la raison pratique : toute connaissance est jugement, affirmation qui implique un acte de la volonté.

La vérité n'est pas, elle vaut.

(Der Gegen­ stand der Erkenntniss, 1892).

La philosophie est alors réflexion sur le sens des objets et des événements en fonction des valeurs : appréciation, clwix qui fondent toutes les sciences de l'esprit et d'abord l'histoire (Kulturwissenschaft und Naturwissenschaft).

Les valeurs constituent un système ouvert, domaine irréductible à celui de l'être et qui trans­ cende à la fois le sujet et l'obJet.

Si Rickert ne se préoccupa pas de fonder l'objectivité des valeurs -dont les unes sont susceptibles d'être démontrées, mais les autres accessibles à la seule description empirique - il esquissa une théorie de la culture comme « troisième règne », intermédiaire entre celui de la réalité et celui des valeurs, une description des « structures de sens » qui le composent.

(H.

D.) VOLKELT Johannès (1848-1930) né à Lipnik (Galicie), mort à Leipzig, est l'auteur de : Ueber die Môglich­ keit einer Metaphysik (1884); Er­ fahrung und Denken, Kritische Grundlage einer Erkenntnisstheo­ rie ( 1 886); Die Quellen der mensch­ lichen Gewissheit ( 1900) ; System der Aesthetik, 3 vol.

(1905-1914).

L'œuvre de Volkelt est, à partir d'une position intégralement psyclwlogiste in­ fluencée par les courants de la fin du x1x• siècle, un effort pour répondre aux questions kantiennes, non sans la contri­ bution d'un Absolu d'allure hégélienne et d'une mystique schopenhauerienne.

Volkelt définit sa doctrine comme un « idéal-réalisme critique » ou un « transsubjectivisme subjectif ».

C'est indiquer le paradoxe et la difficulté de son entreprise qui consiste, en partant de la conscience psychologique et d'elle seule, à retrouver l'universalité et l'intel­ ligibilité des jugements vrais, la norma­ tivité des jugements esthétiques, la pos­ sibilité de la métaphysique et l'annonce de l'Absolu religieux.

La théorie de la connaissance n'est pas autre clwse que la théorie de la conscience.

Mais celle-ci, si elle prend la forme de l'expérience, ou conscience de soi, prend aussi celle de la nécessité intellectuelle, qui mène au « transsubjectif ».

Si les jugements scientifiques sont possibles, c'est parce que la pensée, qui ne cesse pas d'être subjec­ tive, postule une réalité transsubjective qui ne cesse pas de lui être extérieure.

La métaphysique, à son tour, n'accède qu'au probable; elle conduit cependant à un 399. »

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