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Qu'est-ce que la connaissance de son passé apporte à un peuple ? ?

Publié le 28/01/2004

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Renvoyé à sa dimension idéologique, le critère de la race est alors écarté. La langue ? Fichte est plus directement visé (puisqu'il fait de la culture et partant de la littérature, donc de la langue, le ciment national). Or la langue, si elle invite à la réunion ne peut y forcer. Il y a quelque chose qui la transcende, quelque chose de supérieur et qu'on nommera volonté qui accomplit des prodiges que la communauté linguistique ne réalise pas. Un exemple ? La Suisse.« La volonté de la Suisse à être unie, malgré la variété de ses idiomes, est un fait bien plus important qu'une similitude souvent obtenue par des vexations. »La religion ? L'histoire récente la confine aux limites de la vie privée.

« Qu'est-ce que la connaissance de son passé apporte à un peuple ? La connaissance du passé représente-t-elle vraiment un gain? C'est loin d'être sûr.

D'une part, parce que lespeuples ont toujours eu conscience de leur histoire, même si celle-ci a toujours été davantage le fruit de légendes,de mythes et d'une imagination collective que le résultat d'une enquête rationnelle et objective.

Or il n'est pas vraique tes nations humaines se soient toujours préoccupées à bon escient des conséquences de leurs choix, niinterrogées sur tes risques de l'avenir au point d'en tirer des conséquences dans te présent.

Par ailleurs, tesreconstitutions du passé collectif et les explications qui peuvent en procéder sont trop superficielles et surtout bientrop erronées (toujours flatteuses) pour donner prise à une véritable compréhension du présent.

Mais ne pourrait-onpas supposer que tes sociétés qui comptent de véritables historiens peuvent, elles, jeter un regard plus juste surleur passé et atteindre une véritable connaissance historique? Là encore, il suffit d'invoquer l'expérience pourrépondre que tes peuples tes plus convertis à la science et au savoir historique ne témoignent pas d'une luciditéaccrue dans la gestion de leurs affaires communes.

Les passions se déchaînent tout autant, dans ces sociétés quine sont pas moins dominées par l'irrationnel que les tribus traditionnelles dites «primitives».

Faire de l'histoiren'infléchit pas la façon de faire l'histoire.

On pourrait aller encore plus loin dans la contestation de la thèse del'auteur.

Car il n'est pas évident que la connaissance historique puisse permettre d'anticiper l'avenir.

L'historien sepenche sur des enchaînements temporels dont il s'efforce de comprendre la logique.

S'il pouvait exister uneprévisibilité historique, elle permettrait d'affirmer par exemple que la rupture républicaine du processusrévolutionnaire, en 1792, était déductible de la prise de la Bastille de 1789.

Mais dans l'ordre de l'événementiel, rienne se répète.

La trame de l'histoire ne relie que des événements singuliers.

L'historien ne s'intéresse pas à uneguerre mais à telle guerre; non pas à une éruption volcanique mais à celle qui en l'an 70 ensevelit Pompéi etHerculanum.

Il est donc par définition impossible de parler de lois de l'histoire.

Les sciences humaines (sociologie,économie, anthropologie...) cherchent certes à extraire des faits des événements et à en induire des lois générales,des lois dans l'histoire (qui ne sont pas des lois de l'histoire).

Mais telle n'est pas la démarche de celui qui, commel'historien, s'attache à comprendre le cours des affaires humaines dans ce que celles-ci ont d'unique et de toujoursinédit.

Ici, Schopenhauer tend à confondre l'histoire avec une science de l'homme.Faut-il en conclure que l'histoire n'apporte rien aux peuples? Sans doute tes représentations du passé, qu'ellessoient mythiques ou pas, contribuent-elles de façon déterminante à forger l'identité collective.

Un groupe ne sereconnaît pas dans te présent de ce qu'il est mais à travers tes images, idéalisées ou honteuses, de ce qu'il a été.Cette connaissance qu'un peuple a de lui-même est rarement rationnelle.

C'est elle, précisément, que le travail del'historien démolit le plus souvent.

Le savoir historique, rationnellement élaboré, retire donc plus qu'il n'apporte auxpeuples: il brise leurs icônes, leurs images d'Épinal, leurs mythes d'origine.

Il faut ainsi faire de l'histoire pourdécouvrir que les ancêtres des Français ne sont pas seulement les Gaulois.... »

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