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connaissance, théorie de la - philosophie.

Publié le 08/05/2013

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connaissance, théorie de la - philosophie. 1 PRÉSENTATION connaissance, théorie de la, étude philosophique des sources, des contenus et des procédés de la connaissance humaine. La théorie de la connaissance cherche à définir de manière très générale les conditions qui permettent l'acquisition ou la découverte du savoir (qu'il faut distinguer de l'opinion et de la croyance). On distingue en général les savoirs selon leur origine (empirique ou intellectuelle), selon leur objet, qui peut être mathématique, physique ou métaphysique, et selon leur degré de certitude, de clarté ou de distinction. La théorie de la connaissance a parfois une vocation « critique «, lorsqu'elle se propose de déterminer les limites ou les bornes de la connaissance possible. 2 LE PROBLÈME DE LA CONNAISSANCE DANS LA PHILOSOPHIE GRECQUE ET MÉDIÉVALE On doit les premières élaborations théoriques sur la connaissance aux philosophes présocratiques, vers le Ve siècle av. J.-C. Héraclite et Parménide sont peut-être les premiers penseurs à rechercher un principe unificateur du réel (le Devenir, l'ÊtreUn), dont l'appréhension permettrait de libérer les hommes tout à la fois des apparences trompeuses et de l'opinion. Cette recherche se heurte à l'attitude quotidienne, qui ne prête foi qu'aux apparences, et au scepticisme ordinaire, qui déclare que toutes les opinions se valent. Solidaires de ces attitudes à la fois relativistes et phénoménistes, les sophistes déclaraient avec Protagoras (et contre les philosophes) que « l'homme est la mesure de toute chose «, révélant ainsi pour la première fois la part irréductible du sujet dans toute connaissance. Platon, qui assume et développe l'enseignement oral de Socrate, entend résoudre la crise introduite par les sophistes en séparant radicalement le monde des objets connaissables et l'univers sensible de la perception quotidienne. La vraie connaissance a pour objet des êtres purement intelligibles, dont les phénomènes du monde sensible ne sont que des imitations affaiblies et trompeuses. La possibilité, pour l'homme, d'accéder par la connaissance à ces êtres intelligibles ou Idées révèle une parenté, une « consanguinité « de l'âme et des objets du monde idéal. La connaissance est donc, pour Platon, une sorte de réminiscence, un retour de l'âme vers son état premier -- celui d'une contemplation originelle des idées -- antérieur à l'exil dans le monde matériel. Aristote en revanche soutenait qu'une véritable connaissance s'élabore toujours sur la base de l'expérience et de la perception sensible (aisthesis). Par la suite, grâce aux capacités d'abstraction de l'esprit et à l'instrument de la logique, la science peut s'accomplir en une connaissance véritablement déductive, qui procède des causes aux effets et accède finalement à une intelligibilité extra-empirique, comme celle qui régit la « métaphysique «. La méthodologie aristotélicienne de la science et l'idée que toute connaissance vient originellement de l'expérience irriguèrent la pensée scolastique médiévale (notamment chez saint Thomas d'Aquin), non sans susciter, au Moyen Âge, des oppositions fortes comme celle des nominalistes, pour lesquels il n'y a de connaissance que du particulier, les essences abstraites étant des fictions de l'esprit sans répondant dans les choses. 3 LA THÉORIE DE LA CONNAISSANCE À L'AUBE DE LA SCIENCE MODERNE Les débuts du XVIIe siècle sont l'occasion d'une profonde restructuration de la connaissance, à la fois dans ses contenus (c'est le début de la science moderne) et dans sa forme. On peut indiquer trois grandes direction nouvelles : -- avec Galilée, Descartes, puis Newton, on découvre que les mathématiques offrent non seulement un modèle de connaissance exacte, mais également un véritable langage pour poser les bonnes questions à la nature : c'est le début de la physique mathématisée qui, aujourd'hui encore, modèle notre compréhension de la nature et de la science ; -- la philosophie mécaniste et le renouveau de l'atomisme conduisent à privilégier la recherche des causes mécaniques ou « efficientes « des phénomènes plutôt que leurs causes finales ou formelles. Ce changement de registre dans l'intelligibilité est capital car il implique que la science, comprenant le mécanisme des choses, peut à son tour devenir active et maîtriser les processus naturels pour les faire servir aux fins de l'humanité. -- enfin, le thème d'un fondement subjectif commun à toutes les connaissances humaines trouve dans la philosophie de Descartes une impressionnante réalisation métaphysique : le « je pense, donc je suis «, cette première vérité absolument indubitable, offre par son évidence à la fois le critère et l'origine première de toute vérité ultérieure. Il faut remarquer que cette approche métaphysique de la connaissance se heurte dès le XVIIe siècle à de fortes résistances, particulièrement en Angleterre. On y rencontre en effet une tradition empiriste spécifique qui ne renoue pas directement avec l'aristotélisme, mais se dégage des nouvelles pratiques expérimentales, notamment celles de la médecine ou celles permises par le développement des instruments d'optique. La volonté de réformer la science et fonder le savoir sur de nouvelles bases stables ne passe plus, comme chez Descartes, par une conversion du regard vers la subjectivité, mais s'accomplit dans l'idéal d'une recherche expérimentale : l'exploration des phénomènes cachés et le déchiffrement du livre de la nature. La philosophie de la connaissance qui répond à cette tradition nouvelle est celle de John Locke et de David Hume. Pour ces deux auteurs, la connaissance est empirique non seulement dans son contenu (il n'existe pas d'idées innées) mais dans son élaboration formelle. Chez Hume en particulier, le sujet de la connaissance, le moi, n'est plus un être substantiel, une âme : c'est simplement l'instance coordonnante des sensations, dont l'activité est régie par les lois de l'association et de l'habitude. La connaissance, qui réside dans le repérage des connexions constantes entre les idées ou les impressions sensibles, se voit par là même privée de toute garantie d'objectivité, d'universalité et de nécessité. 4 KANT ET LA RÉVOLUTION COPERNICIENNE Emmanuel Kant essaya de résoudre la crise sceptique ouverte par l'empirisme de Hume. Il ressentait que la nouvelle science newtonienne de la nature, qui applique si brillamment la nécessité des mathématiques à l'explication des phénomènes, ne pouvait pas se satisfaire d'une philosophie sceptique, pour laquelle l'existence de lois nécessaires serait injustifiable. Aussi proposa-t-il de réformer radicalement la manière de penser la connaissance, conformément à ce qu'il appelait une « révolution copernicienne «. Chez Kant, ce n'est plus la connaissance qui est appelée à se conformer à son objet, mais c'est l'objet qui, en tant que « phénomène «, se règle sur la connaissance. Ainsi, le sujet impose aux choses à la fois la forme de leur apparaître empirique (la spatio-temporalité) et les règles de leurs connexions nécessaires (les concepts purs de l'entendement, comme la causalité). Dans la Critique de la Raison pure, Kant se propose de définir les conditions de possibilité de cette constitution objective et il conclut qu'elle n'est légitime que pour les objets susceptibles d'être donnés dans une expérience. En dehors de l'expérience, dans le champ de la métaphysique, Kant montre que la raison ne peut forger que des fictions vouées aux antinomies et aux paralogismes. Les philosophes post-kantiens, dits idéalistes, comme Fichte, Schelling et Hegel, cherchèrent à aller plus loin que Kant sur le chemin qu'il avait ouvert à une théorie de la connaissance centrée sur le sujet. Ils tentèrent de résorber le résidu d'empiricité du kantisme en montrant que la matière même des phénomènes n'est pas une donnée extérieure suscitée par le choc des « choses en soi « sur le sujet connaissant, mais un produit secret de l'Esprit lui-même. Hegel en particulier entendait montrer que la connaissance n'est pas un processus extérieur à l'objet, et que l'Esprit véritable se reconnaît lorsqu'il prend conscience qu'il n'est pas différent du monde qu'il constitue par la pensée. 5 THÉORIES CONTEMPORAINES Parmi les philosophes de l'époque contemporaine, nombreux sont ceux qui, depuis Nietzsche ou Marx, ont dénoncé la place privilégiée accordée à la connaissance et à son idéal objectiviste dans la problématique philosophique. Ils soulignèrent les conditionnements historiques et les illusions métaphysiques sur lesquelles se sont édifiées les connaissances humaines. Heidegger s'inscrit dans cette tradition critique en avouant qu'il y a dans l'attitude cognitive une manière d'être impropre ou inauthentique à l'égard du monde. En revanche, Husserl est le philosophe contemporain qui a mis le plus d'espoir dans l'idéal d'une « philosophie comme science rigoureuse « du connaître. La phénoménologie husserlienne se présente ainsi comme une méthode descriptive des pures données de conscience dont l'« intentionnalité « (le fait d'être directement en rapport avec l'objet qu'elles visent) permet d'accéder aux relations constitutives et essentielles des choses mêmes. Une autre démarche contemporaine radicale est celle du positivisme, qui entend réduire tous les problèmes philosophiques de la connaissance à ceux de la méthodologie des sciences, en refusant explicitement le recours à des énoncés métaphysiques. Cette attitude positiviste alimenta divers courants de pensée, au nombre desquels on peut compter l'école américaine du pragmatisme, fondée par les philosophes Charles Sanders Peirce, William James et John Dewey au tournant du siècle. Les pragmatistes défendaient l'idée que la connaissance est un instrument d'action et que toutes les croyances doivent être jugées en fonction de leur aptitude à servir de règles pour prédire les expériences. Une autre école est celle du positivisme logique, qui prend naissance dans les travaux du Cercle de Vienne (1913) et des philosophes logiciens Carnap et Wittgenstein (dans sa première période). Elle témoigne d'un espoir, assez vite déçu, pour énoncer les règles d'un langage scientifique universel, fondé uniquement sur des critères de validité logique, et auquel toute forme de connaissance devrait se conformer. Le dernier de ces récents courants de pensée est celui que l'on appelle généralement analyse linguistique (voir Analytique et linguistique, philosophie), dans lequel la philosophie du langage ordinaire semble rompre avec l'épistémologie traditionnelle. L'analyse linguistique tente d'examiner la façon concrète dont sont utilisés les termes et de formuler les règles définitives de leur usage, afin d'éviter les confusions inhérentes aux langues naturelles complexes. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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« Les philosophes post-kantiens, dits idéalistes, comme Fichte, Schelling et Hegel, cherchèrent à aller plus loin que Kant sur le chemin qu'il avait ouvert à une théorie de la connaissance centrée sur le sujet.

Ils tentèrent de résorber le résidu d'empiricité du kantisme en montrant que la matière même des phénomènes n'est pas une donnée extérieure suscitée par le choc des « choses en soi » sur le sujet connaissant, mais un produit secret de l'Esprit lui-même.

Hegel en particulier entendait montrer que la connaissance n'est pas un processus extérieur à l'objet, et que l'Esprit véritable se reconnaît lorsqu'il prend conscience qu'il n'est pas différent du monde qu'il constitue par la pensée. 5 THÉORIES CONTEMPORAINES Parmi les philosophes de l'époque contemporaine, nombreux sont ceux qui, depuis Nietzsche ou Marx, ont dénoncé la place privilégiée accordée à la connaissance et à son idéal objectiviste dans la problématique philosophique.

Ils soulignèrent les conditionnements historiques et les illusions métaphysiques sur lesquelles se sont édifiées les connaissances humaines.

Heidegger s'inscrit dans cette tradition critique en avouant qu'il y a dans l'attitude cognitive une manière d'être impropre ou inauthentique à l'égard du monde. En revanche, Husserl est le philosophe contemporain qui a mis le plus d'espoir dans l'idéal d'une « philosophie comme science rigoureuse » du connaître.

La phénoménologie husserlienne se présente ainsi comme une méthode descriptive des pures données de conscience dont l'« intentionnalité » (le fait d'être directement en rapport avec l'objet qu'elles visent) permet d'accéder aux relations constitutives et essentielles des choses mêmes. Une autre démarche contemporaine radicale est celle du positivisme, qui entend réduire tous les problèmes philosophiques de la connaissance à ceux de la méthodologie des sciences, en refusant explicitement le recours à des énoncés métaphysiques. Cette attitude positiviste alimenta divers courants de pensée, au nombre desquels on peut compter l'école américaine du pragmatisme, fondée par les philosophes Charles Sanders Peirce, William James et John Dewey au tournant du siècle.

Les pragmatistes défendaient l'idée que la connaissance est un instrument d'action et que toutes les croyances doivent être jugées en fonction de leur aptitude à servir de règles pour prédire les expériences. Une autre école est celle du positivisme logique, qui prend naissance dans les travaux du Cercle de Vienne (1913) et des philosophes logiciens Carnap et Wittgenstein (dans sa première période).

Elle témoigne d'un espoir, assez vite déçu, pour énoncer les règles d'un langage scientifique universel, fondé uniquement sur des critères de validité logique, et auquel toute forme de connaissance devrait se conformer. Le dernier de ces récents courants de pensée est celui que l'on appelle généralement analyse linguistique ( voir Analytique et linguistique, philosophie), dans lequel la philosophie du langage ordinaire semble rompre avec l'épistémologie traditionnelle. L'analyse linguistique tente d'examiner la façon concrète dont sont utilisés les termes et de formuler les règles définitives de leur usage, afin d'éviter les confusions inhérentes aux langues naturelles complexes. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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