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La connaissance est-elle toujours utile ?

Publié le 22/09/2005

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b.      « Un instrument universel qui peut servir en toutes sortes de rencontre » Ce détour par une définition plus étendue de la connaissance comme faculté nous permet de répondre à la question posée : la connaissance ainsi entendue est toujours utile. En effet, il s'agit d'une faculté plastique, malléable à toutes les circonstances, qui nous permet d'avoir un rapport pratique ou théorique au monde qui nous entoure. Nous pouvons dire d'elle ce que Descartes disait de la raison : elle est un « instrument universel qui peut servir en toutes sortes de rencontres ».   II.                  La connaissance comme acquis n'est pas toujours utile   a.       « Ces connaissances sont comme des étoiles qui brillent trop loin de nous pour nous éclairer » Il n'en est pas de même pour la connaissance entendue comme acquis. En effet, une critique célèbre de la connaissance théorique peut se lire dans les Lettres philosophiques de Voltaire. Celui-ci compare la recherche fondamentale à « des étoiles qui brillent trop loin de nous pour nous éclairer ». Voltaire entend par là que passé un certain stade d'abstraction et de théorisation, la recherche fondamentale n'est plus le moyen d'aucune amélioration concrète de la vie et du confort des hommes (le luxe vanté par le poème « Le mondain ») mais devient seulement fin en soi, sans utilité pour les hommes.

Le terme « connaissance « recouvre deux concepts différents : d’une part, la connaissance est une faculté de compréhension et de perception du monde. Il s’agit moins d’une saisie d’un objet particulier, que d’une capacité à saisir intellectuellement les propriétés des objets en général. Ainsi entendue, la connaissance se rapproche d’un concept voisin : celui d’intelligence, ou de raison, entendues comme faculté d’appréhension intellectuelle du monde.

Mais la connaissance est aussi un résultat : elle est ce que l’on a appris, par l’étude ou la pratique, par l’expérience des livres ou l’expérience du monde (expériences similaires, homogènes, d’après Montaigne dans le dernier chapitre des Essais).

L’utilité désigne la propriété d’un objet à servir valablement de moyen à une fin. La détermination de l’utilité d’un objet dépend donc de l’identification préalable de la fin à laquelle on veut le consacrer. Un objet, ou une faculté, ne sont donc utiles que pour autant qu’ils permettent de réaliser la fin qu’on leur assigne. A contrario, un objet, ou une faculté, sont inutiles pour deux raisons : parce qu’ils ne sont pas les moyens appropriés d’une fin prédéfinie ; parce qu’ils ne sont les moyens appropriés d’aucune fin.

Nous nous demanderons à quelles conditions la connaissance, entendue successivement comme faculté et comme acquis, peut être le moyen approprié d’une fin.

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