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La conscience - cours

Publié le 04/02/2011

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conscience

Par-delà le fait qu'il y ait plusieurs niveaux de conscience (et ce sera le thème principal de ce chapitre consacré à cette étrange faculté), être conscient c'est tout d'abord être en vie.

En ce sens nous sommes d'accord avec le cogito de Descartes lorsqu'il affirme : « je pense donc je suis ».

Mais cette définition est incomplète, voire erroné, suivant ce que l'on entend par \"penser\". En effet, il n'est pas besoin de penser, de réfléchir, de créer, pour être. Voir sans penser, ressentir ou contempler sans penser, sont également des états de conscience.

Pour cette première définition, être conscient équivaut donc tout simplement à l'ensemble des moments de « l'être en vie ».

2 niveaux de conscience

A partir de là, nous pouvons définir deux grandes formes de conscience.

D'un coté nous avons une conscience active et pensante. Une conscience intentionnelle, consciente de quelque chose et \"visant quelque chose\", comme l'exprime Descartes à travers son cogito et Edmond Husserl dans sa phénoménologie.

De l'autre, une conscience totalement passive. Une conscience rattachée à la vie elle-même. Une conscience sensitive et intime, formée dés l'origine, dès la mise en service des sens (ouïe, odorat, vue, toucher). Cette conscience mêlée à la chair est connexe à l'énergie vitale. Sur cette conscience originelle, l'homme n'a aucun pouvoir tant qu'il est en vie.

Cette forme de conscience, totalement passive, va s'avérer très important pour notre philosophie.

En effet, à partir de cet état de conscience « contemplatif », autrement dit à partir d'une épokhê entièrement réalisé (suspension totale de tout jugement et de toute intentionnalité), l'individu, selon nous, se retrouve au contact le plus vrai avec la vie et les choses.

 

Pour atteindre l'essence de la conscience, nous devons donc, non seulement dépasser l'épokhê pratiquée par Descartes (et jugée à juste titre par Husserl insuffisant et parcellaire), mais également l'épokhê phénoménologique dont parle Husserl.

En effet, il ne suffit pas de suspendre tout jugement sur les choses (à partir d'une posture scientifique ou philosophique) pour parvenir à la conscience la plus vraie de ces choses. Pour réaliser l'épokhê véritable, il faut également \"éteindre\" la posture scientifique, l'intention scientifique ou philosophique.

Se placer dans la posture du philosophe, du scientifique ou de l'observateur (autrement dit à partir d'un ego), entraîne déjà la conscience dans l'illusion.

Tant qu'il subsiste de l'ego chez l'expérimentateur de la conscience profonde, l'analyse sera mélangée à de la qualification de soi-même (être ceci ou cela) et des choses (ceci est ceci ou cela).

Nous sommes alors dans une vision subjective des choses (ceci est une pipe ...) émise à partir d'une position humaine totalement illusoire (je suis un peintre, un philosophe, un scientifique ...). En réalité ces qualifications (peintre, pipe, table, tableau), n'ont aucun sens au niveau de la création.

Autrement dit, la conscience en son sommet, est une conscience parfaitement vide de détermination (ou dans laquelle les déterminations sont subsidiaires, comme des ombres). C'est le nirvana des bouddhistes, l'extase des monothéismes.

Évidemment, à ce niveau de conscience, le terme de « conscience » perd lui-même toute signification.

L'individu ressent, vit, les choses à partir d'un esprit vide. Il établit ainsi une relation directe entre l'énergie créatrice et la chair. L'extatique ne se détermine pas à partir des qualités, des appartenances, des caractéristiques servant ordinairement à se définir. Il n'aperçoit pas non plus, ces superficialités dans le monde et les êtres qui l'entourent. L'extatique est en relation avec son essence et l'essence des choses. L'essence étant unique à toute chose, l'extatique se retrouve en harmonie absolue avec l'univers dans lequel il vit.

Seulement, cet état de conscience extatique est particulièrement rarissime pendant la construction de l'humanité. Sa généralisation concerne l'humanité future. C'est pourquoi dans ce chapitre, nous étudierons plus particulièrement les divers états de conscience de la vie ordinaire.

Nous réfléchirons sur l'évolution de la conscience en partant de la conscience primaire du prédateur face à sa proie, jusqu'à la conscience morale de l'individu totalement respectueux d'autrui.

 

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