La conscience

La Conscience I Définition. Lieu central de la vie psychique au carrefour de nos perceptions que produit notre ouverture sur le monde extérieur et de notre intériorité psychique où se consolident la mémoire du sujet et s’élabore sa personnalité.  Elle est le produit de la relation sujet/objet car avant qu’elle se mette en place, tout existe d’abord pour le sujet dans un état d’indistinction, notamment entre le moi et le monde. La conscience fonctionne alors comme instance objectivante, distincte de ce qu’elle place devant elle. Sa fonction est de poser le sujet contre l’objet. L’objet est ainsi la “chose” de la conscience en même temps qu’il constitue ce qui permet de la fonder. De ce fait, c’est une réalité sans contenu propre en ce sens que la conscience prend les siens en dehors d’elle, en étant toujours“conscience de quelque chose” et ce même si elle les prend en elle en visant l’intériorité insondable de sa psyché au moment de faire l’examen de soi ou introspection. Aristote, déjà reconnaissait que la conscience (bien que cette réalité n’ait pas encore été thématisée par la pensée grecque, certaines de ses analyses portent sur ce que nous entendons par “conscience”) est un phénomène marginal (au sens de “à la marge de”) émergeant de quelque chose qu’est la sensation des choses. En les saisissant au moyen de nos sens, nous nous saisissons nous-mêmes “par dessus le marché”. La conscience doit ainsi s’entendre comme s’instituant latéralement à autre chose, un peu comme par tangence à l’exposition, confrontation au monde.  Enfin, la conscience fonctionne comme phénomène réfléchi et donc redoublé, c.à.d de conscience de soi, issu donc de la projection hors de soi suivie du retour sur soi. Mais selon les analyses de Hegel, ceci n’est vrai que lorsque la conscience a fait l’expérience d’autres consciences de soi et a obtenu d’eux une forme de reconnaissance: “La conscience de soi n’est qu’en tant que chose reconnue”.  Elle se perd si le sujet cesse d’interagir avec d’autres sujets, ceci s’accentuant si le même sujet se coupe du monde car alors c’est la conscience non redoublée qui se dissout et si dans le premier cas, il y a dépersonnalisation, dans le second, il y a déréalisation, la conscience rejoignant son premier état, celui d’être un pur néant.