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Conscience et connaissance de soi ?

Publié le 12/01/2004

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Notre conscience peut-elle éclairer toute notre vie psychique ? L'expérience commune nous apprend que la portée et la valeur de ce « savoir » ont des limites. Par exemple, accomplir un acte « sans s'en rendre compte », c'est agir inconsciemment, par automatisme. Ainsi, nous n'avons pas conscience de tout ce qui se passe dans notre vie psychique. Par exemple, en repensant à un rêve nocturne, il peut me paraître mystérieux, voire insensé ou choquant. Pourtant, c'est bien « en moi » qu'il s'est déroulé. Cela montre qu'un phénomène psychique dont nous avons conscience peut nous être incompréhensible. Il est donc nécessaire d'aborder le rapport global entre conscience et inconscience. Les exemples évoqués font apparaître une différence entre des phénomènes signifiant l'absence de la conscience et des phénomènes révélant la présence active d'une force psychique, distincte de la conscience, que nous pouvons nommer, avec Freud, l'inconscient. Inconscience et ignorance L'inconscience a tout d'abord une définition négative simple : est inconscient ce qui « n'est pas » conscient.
« Je sais que je sais ; je sais que je désire ; je sais que je veux «, décrit Alain dans Vigiles de l’esprit à propos de la conscience. On peut distinguer trois types de conscience : la conscience spontanée, réfléchie et morale. La conscience de soi semble correspondre le mieux à la conscience réfléchie qui implique un retour sur soi. En ce sens, être conscient de soi, c’est être conscient d’être conscient, savoir qu’on est conscient. On voit bien dans cette formule, de même que dans la formule d’Alain que la conscience de soi implique une connaissance, conformément au sens étymologique du terme (scire). Mais si la conscience implique une connaissance, s’agit-il une connaissance de soi ? Chacun semble a priori le mieux placé pour se connaître lui-même et cela semble évident de dire que lorsqu’on se connaît, on est conscient de soi. Or, cette connaissance sera toujours partiale et incomplète. En réalité, ce que l’on peut affirmer plus aisément est que la conscience de soi implique une certaine connaissance du monde plutôt que de soi, car le moi est bien plus difficile à connaître que les objets du monde.


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« Mais, si chacun est « marqué » au plus profond de lui-même par son milieu culturel, c'est dans le sens où sa viepsychique est enracinée dans ce milieu qui l'a nourrie.

Au cours de son éducation, des éléments imprègnent sa façond'être et constituent un inconscient social.

Il est tributaire de l'ensemble des représentations collectives, valeurs,symboles, idées, coutumes, etc., et de l'histoire des individus de même culture.Toutefois, au sein de cette histoire individuelle, chacun a une expérience propre.

A ce niveau, la vie psychiqueprésente des aspects qui montrent à nouveau le caractère relatif du « savoir » auquel la conscience nous permetd'accéder. Conscience et inconscient - L'hypothèse de FreudÀ travers l'exemple du rêve qui nous amène à prendre en compte une puissance agissante, cause de « phénomènespsychiques inconscients » ou du lapsus qui désigne le fait de dire un mot à la place d'un autre, Sigmund Freudélabore une théorie explicative et forge l'hypothèse d'un inconscient.Rêves et actes manqués sont autant de signes d'une activité psychique inconsciente et autonome.

La consciencen'a pas le pouvoir immédiat d'éclairer cette activité.

A l'inverse, cet inconscient a le pouvoir de modifier et pénétrerle contenu de la conscience.

Cette représentation de la vie psychique, à la fin du XIX siècle, était révolutionnaire,radicalement opposée à la vision traditionnelle qui, avec Descartes, considérait la conscience comme le centre et lemaître de la vie psychique consciente.

Freud lui, avançait l'idée que c'est l'inconscient qui est le centre et le maître. Freud va être amené à concevoir que bon nombre de maladies, mais aussi d'actes quotidiens s'expliquent si l'on admet l'hypothèse de l'inconscient.

Il yaurait en nous u « réservoir » de forces et de désirs (ou pulsions) dont nous n'aurions pas conscience, mais qui agiraient sur nous..

Pour le direbrutalement, en ce sens, l'homme n'agirait pas (ne choisirait pas ses actes etoute connaissance de cause, dans la clarté), mais serait agi (c'est-à-diresubirait, malgré lui, des forces le contraignant à agir) : il ne serait pas« maître dans sa propre maison », il ne serait pas maître de lui. Empruntons à Freud un exemple simple.

Un président de séance, à l'ouverture dit « Je déclare la séance fermée » au lieu de dire « Je déclare la séance ouverte ».

Personne ne peut se méprendre sur ses sentiments ; il préférerait ne pas être là.

Mais ce désir (ne pas assister au colloque) ne peut s'exprimerdirectement, car il heurterait la politesse, les obligations sociales,professionnelles, morales du sujet.

Notre président subit donc deux forcescontraires : l'une parfaitement en accord avec les obligations conscientes,l'autre qui ne l'est pas et qui ne peut s'exprimer directement, ouvertement.Il y a donc conflit, au sein du même homme, entre un désir conscient,conforme aux normes morales et un autre désir plus « gênant ».

Or, dans notre exemple, ce second désir, malgré la volonté de politesse du président,parvient à s'exprimer, mais de façon détournée, anodine : on dira que « sa langue a fourché ». Ici, l'exemple est simple dans la mesure où le président a sans doute parfaitement conscience qu'il ne veut pas êtrelà.

Mais dans bon nombre de cas, quand ma langue fourche, je ne sais pas pourquoi, c'est-à-dire que j'ignore moi-même ce qui me pousse à dire tel mot plutôt qu'un autre.

Or pour Freud le cas est exactement identique et s'interprète de même, comme le conflit entre deux désirs dont l'un est gênant et peut être ignoré par le sujet.

Il n'ya pas d'actes innocents ou anodins.

Tous sont révélateurs d'un affrontement en moi de deux forces. L'hypothèse Freud ienne de l'inconscient revient à dire que bon nombre d'actes « normaux » (oubli, actes manqués, rêves), mais aussi « maladifs », pathologiques (névroses, psychoses, obsessions) s'expliquent en gros selon le même schéma.

L'individu subirait un conflit psychique (dans son âme), conflit parfois extrêmement violent entre les normesconscientes (morales, esthétiques, sociales) et des désirs qui bousculent et négligent ces règles.

Ce second groupede désirs, le sujet les trouverait, s'il en avait conscience, tellement monstrueux, qu'ils ne peuvent parvenir à laconscience que sous une forme voilée, déformée, indirecte : le lapsus, le rêve, ou le symptôme maladif. Le symptôme est donc un compromis entre le désir inconscient et inavouable que je subis, et les normesconscientes et morales que j'accepte.

« Le moi n'est pas maître dans sa propre maison » signifie que je n'ai pas conscience et que je ne maîtrise pas, ne contrôle pas une bonne part de ce qui se passe en moi-même, ce conflit,ce symptôme. L'hypothèse de l'inconscient est donc qu'une bonne partie de ce qui se passe en moi (dans mon âme, ma psyché) nem'est pas connu, m'échappe, et cependant influe sur moi.

C'est ainsi qu'il faut comprendre notre passage : lapsychanalyse se propose de « montrer au moi qu'il n'est seulement pas maître dans sa propre maison, qu'il en est réduit à se contenter de renseignements vagues et fragmentaires sur ce qui se passe, en dehors de sa conscience,dans sa vie psychique ».

La plupart des choses qui se passent dans l'âme échappent à la conscience. Pour Freud , o a surestimé le rôle de la conscience dans la vie de l'âme, et ainsi on s'est privé des moyens : ¨ De comprendre bon nombre de phénomènes comme les lapsus et les rêves ; ¨ De soigner un certain nombre de maladies, qui ne peuvent s'expliquer que par le conflit psychique qui agite le. »

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