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La conscience est elle digne de confiance absolue ?

Publié le 21/11/2010

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conscience

1. Conscience et confiance   

2. Les illusions de la conscience   

3. Conscience et réflexion

conscience

« causes extérieures :la faim, la pulsion sexuelle, des goûts ou des passions qui proviennent de notre éducation, de notre passé, de notreculture.

Nul homme n'étant coupé du milieu dans lequel il vit et se trouve plongé, nous sommes nécessairementdéterminés à agir en fonction de causes extérieures à notre propre nature.

"Telle est cette liberté humaine que tousles hommes se vantent d'avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs, etignorants des causes qui les déterminent." La considération du but à atteindre éclipse la réflexion sur nos mobiles et la spontanéité passe pour l'exercice d'uneliberté sans conditions.

C'est ainsi qu'un homme ivre croit parler librement et il n'en douterait jamais si le remordsn'intervenait pas.

Dans un autre registre, Freud tient la religion pour l'expression inconsciente d'une relation infantileau pouvoir paternel.

L'homme religieux croit sincèrement en un père céleste sans voir qu'il n'est que la projectiondéformée de son angoisse d'enfant devant la dureté du réel.

Dieu serait donc la manifestation symbolique ettravestie de la fonction paternelle : être une force qui protège tout en pouvant aussi menacer.

Là où le croyantpense atteindre son Dieu dans le recueillement de sa vie intérieure, il ne rencontrerait que les états d'âme de sonenfance.

Le savoir procuré par la conscience est donc lacunaire.

Plus encore, elle tend à faire croire qu'elle dirige lecours de notre esprit quand elle ne fait que recueillir les effets de processus psychiques indépendants de sajuridiction.

À des pensées louant la valeur de notre for intérieur s'opposent donc des théories qui accentuentl'importance de la vie inconsciente.

La suprématie du couple de la conscience et de la volonté est contestée pardes philosophies dudésir. B.

Le narcissismeLe cas de l'ivresse est frappant mais sa portée est plus générale.

Chacun de nous est opaque à lui-même.

Pourquoine le voyons-nous pas aisément ? Freud répond à cette question en soulignant la puissance du narcissisme.

Le moiest conduit à se valoriser excessivement afin que notre identité personnelle se constitue.

Ce phénomène condamnela conscience à n'être qu'une activité dérivée, seconde, dont la critique est requise pour parvenir à la lucidité.

Unephrase célèbre de Freud affirme que le « moi n'est pas maître dans sa propre maison.

» La connaissance de soidemande que l'on reconnaisse le rôle fondamental des représentations inconscientes mais notre amour-propre s'yoppose.

Freud le compare à un monarque qui s'imagine être informé de tout ce qui se passe dans son pays sur la foides rapports de ses proches conseillers.

Cette métaphore politique est éclairante.

Le moi se prend pour un roi, ils'imagine commander souverainement quand il ne fait qu'accompagner des directions de pensée dont l'origine luiéchappe.

L'étude de l'hystérie prouve que le sujet est en proie à des idées qui le mettent en conflit avec le réel etdont il n'a pas la maîtrise.

La réalité des symptômes oblige à rabaisser notre orgueil et à reconnaître que l'identité dechacun est le produit d'une histoire s'enracinant dans un passé lointain.

Ainsi, la conscience de soi est le premierobstacle à vaincre pour parvenir à se connaître.

Elle ne serait qu'une émanation de notre narcissisme primitif. [Transition] Les analyses freudiennes ouvrent un champ de réflexion que les sciences sociales travaillent aussi à leur façon.

Ilsemble bien que nous devions aller vers une destitution radicale des prétentions de la conscience. 3.

Conscience et réflexion A.

Faut-il destituer la conscience individuelle ? Marx affirme que « ce n'est pas la conscience qui détermine la vie mais la vie qui détermine la conscience ».

Celasignifie que notre individualité n'est en vérité que le produit des relations sociales et économiques dans lesquellesnous avons grandi et qui nous ont formés.

Nous n'existons qu'en société et nous sommes toujours marqués par lesmoeurs de notre époque.

Le sociologue Émile Durkheim parle de « faits sociaux » pour désigner les habitudescollectives qui imprègnent les consciences individuelles et dont elles ne s'aperçoivent pas plus que du poids de l'air.Ainsi, notre vie intérieure n'est pas un refuge inviolable mais le résultat d'un processus d'intériorisation des valeurstransmises par l'éducation et le monde ambiant.

Un autre sociologue, Pierre Bourdieu, reproche violemment auxphilosophes de la conscience, comme Sartre, de maintenir un voile d'illusion sur la réalité des conditionnementssociaux.

L'appel à la conscience de soi serait ainsi la meilleure façon de bloquer la possibilité d'une libération réelle.La méconnaissance des mécanismes institutionnels engendrant des inégalités est d'autant plus forte que l'on n'ensouffre pas.

Un individu diplômé tend à croire que sa réussite ne dépend pas de facteurs qui dépassent son casunique.

Bourdieu vise particulièrement les intellectuels qu'il accuse d'ignorer les conditions objectives de l'exercicede leur métier.

Même si leur bonne foi n'est pas feinte, cette sincérité devient le masque dont l'apparence moraleempêche de connaître la vérité. B.

Pour une philosophie de la réflexion La leçon de la sociologie et de la psychanalyse est claire : il ne faut pas se fier à la conscience qu'un individu a deson histoire personnelle ou de son statut.

La technique freudienne de l'interprétation est un décodage qui faitapparaître un sens caché.

La conscience saisit les premières manifestations de nos pensés mais celles-ci présententla vérité dans une forme méconnaissable.

Connaître c'est déchiffrer.Cette théorisation signe-t-elle la fin de tout crédit à donner à notre conscience ? Une étude plus attentive montreque la situation est plus complexe.

Dans l'ouvrage qu'il consacre à Freud, Paul Ricoeur prend acte de la portée de lapsychanalyse mais invite à distinguer conscience immédiate et conscience médiate.. »

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