La conscience fait-elle la grandeur ou la misère de l'homme ?
Publié le 11/02/2004
Extrait du document
Il
faut vaincre la présomption scientifique. Il faut réapprendre à l'homme à
trembler, il faut lui faire comprendre que par la raison il ne comprendra
jamais ni l'univers, ni lui-même.
L'univers est vide de Dieu, et il est offert à la recherche scientifique. Il
faut montrer au savant que ses recherches sont dérisoires, que le seul vrai
souci est le souci de Dieu. Et c'est en montrant qu'il y a une disproportion
extrême entre l'infini qui nous submerge et notre condition faible et
mortelle, qu'on pourra affirmer :
« Nous
avons beau enfler nos conceptions au-delà des espaces imaginables, nous
n'enfantons que des atomes au prix de la réalité des choses [...] ne cherchons
point d'assurance et de fermeté. Notre raison est toujours déçue par
l'inconstance des apparences ; rien ne peut fixer le fini entre les deux
infinis qui l'enferment et le fuient. »
Ce qu'il y a
d'effrayant dans le monde tel que le conçoit le XVII ième savant, est qu'il
est un univers froid, dont Dieu s'est retiré, et où l'infini nous engloutit,
où la nature ne nous parle plus. Mais ce qu'il y a de plus effrayant encore,
c'est que les savants entreprennent de comprendre cet univers grâce à la
raison naturelle, en se détournant ainsi de la quête de Dieu. L'univers est
visible, mais froid et silencieux, Dieu est caché.
Pascal répond qu'elle fait à la fois l'une et l'autre. Parce qu'elle rend l'homme responsable de ses actes, la conscience définit l'essence de l'homme et fait sa dignité. J'ai conscience de ce que je fais et peux en répondre devant le tribunal de ma conscience et celui des hommes: seul l'homme a accès à la dimension de la spiritualité et de la moralité. Pourtant, parce que la conscience l'arrache à l'innocence du monde naturel, l'homme connaît aussi par elle sa misère, sa disproportion à l'égard de l'univers et, surtout, le fait qu'il aura à mourir.
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