LA CONSCIENCE MORALE

« la morale parce qu'elle contredit le formalisme, contient tou­ jours des significations sensibles et sentimentales.

Mais elle contredit la nature parce qu'elle lui confère la valeur qu'elle tient de la morale : par elle la sensation se fait beauté, Art la recherche du plaisir, le sentiment devient la pure Charité de la Religion.

B) La conscience morale l 0 DÉFINITION La conscience morale est l'organe de la vie spirituelle.

Il est illégitime de la décrire comme une substance distincte de la conscience psychologique; elle n'est pas une chose, mais une activité et dans la sphère concrète les choses et les valeurs se posent simultanément pour nous, elles ne peuvent être dis­ tinguées que par abstraction : rien ne vient à l'existence qui ne soit immédiatement estimé (1).

La conscience morale est l'intentionnalité de la valeur.

Elle ne peut pas non plus être analysée en éléments ; ses différents aspects, comme législa­ teur, comme juge, comme agent, se fondent, soit qu'elle pose la règle, soit qu'elle évalue le donné ou la conduite, soit qu'elle mobilise l'énergie de l'individu en vue de rompre l'obstacle de la contradiction, dans l'unité de la personne et dans l'unité de son acte.

Elle ne peut être ni purement connaissance - mais elle est connaissance puisqu'elle enveloppe la pensée de la nature et la pensée de moi- ni pure volonté puisqu'elle n'est pas sainteté essentielle - mais elle enveloppe la volonté comme la condition de la moralité.

Elle doit être alors présen­ tée comme la fonction médiatrice qui, tandis qu'elle laisse la nature exister comme détermination, oriente l'expérience dans le sens d'une valeur à conquérir (2).

Elle est donc complexe (r) Ce qui explique la ùifficulté du problème concernant par exemple la cause historique ou la cause psychologique : causalité et responsabilité.

(z) L'activité technique exprime donc la conscience morale sous sa forme la plus rudimentaire.

C'est la raison pour laquelle nous l'avons mise, orùinalement, au début de la morale.. »