Devoir de Philosophie

La conscience peut-elle être appelée, comme le dit Rousseau, un juge infaillible du bien et du mal ?

Publié le 28/03/2004

Extrait du document

conscience
parmi les conseils de nos amis, ou les ordres, parfois contradictoires, du milieu, social, comment choisir, sinon en tenant compte de ce que nous apprend notre conscience ? D. — Dans la société humaine, c'est la conscience qui maintient l'antique distinction du bien et dix mal ; c'est grâce à elle que la moralité, variable en sa matière, est identique dans sa forme ; c'est grâce à elle que sont ordonnées à tous certaines vertus incontestées telles que le courage ou la justice. 2° partie. — Contre la pensée. A. — La conscience ne prévient pas toujours immédiatement l'homme de ce qui est bien ou mal ; elle laisse l'enfant sans avertissement dans bien des cas (ex. : l'enfant torturant un animal). B. — Elle ne renseigne même pas toujours l'adulte ; celui-ci peut hésiter entre deux devoirs (cas de conscience).

Pour vous documenter et vous faire une opinion, il est indispensable que vous relisiez les textes de Rousseau sur la Conscience dans l'Emile (Profession de foi du vicaire savoyard) et les textes de Montaigne que vous trouverez au chapitre XXIII du livre I des Essais (De la coutume).

conscience

« Quelle est la nature de cette voix ? Rousseau emploie l'expression a instinct divin ».

Le mot « instinct » est engénéral utilisé pour caractériser les conduites animales ou ce qui, en l'homme, relève de son aspect « animal » ets'oppose à la raison.

Or, ici, Rousseau l'emploie au contraire pour nommer ce qui va diriger l'homme vers uneconduite non animale (« sans toi je ne sens rien qui m'élève au dessus des bêtes »).Parler d'instinct à propos de la conscience permet de ne pas l'identifier à la raison.

Comme l'instinct animal, laconscience n'est pas le résultat d'un apprentissage ou d'une réflexion, le fruit de connaissances : elle estspontanée, « innée ».

Mais, en même temps, l'adjectif « divin » différencie la conscience de l'instinct animal ensoulignant son caractère éminemment spirituel.Pourquoi sommes-nous « sourds » ? Si la conscience était à nos actions ce que l'instinct est à la conduite animale,nous ne pourrions lui résister.

Mais, précisément, « tout » nous fait oublier cette voix de la nature.

a Tout », c'est-à-dire l'éducation que nous recevons dans la société et qui, dès l'enfance, inculque des préjugés.

La voix de laconscience n'est ni celle de la raison instruite, ni celle du fanatisme nourri dès l'enfance.

D'où le projet de Rousseaudans l'Émile d'expliquer ce que pourrait être une éducation --qui préserve, pour l'enfant, la possibilité d'entendrecette voix à la fois naturelle et divine. • Rapprochements possibles et intérêt philosophique du texteOn retrouvera chez Kant la même idée selon laquelle le sens moral est à la portée de tout homme, même non instruit : chacun sait immédiatement où est son devoir.

Mais cette universalité mêmede la moralité est pour Kant le signe que la conscience morale est l'oeuvre dela raison : non pas une raison « théorique » ou « savante », mais une raisonpratique.

Contrairement à Rousseau, Kant ne fait pas de la morale unsentiment qui s'éprouve mais une loi qui s'impose à tout être raisonnable.

Ladifférence entre Kant et Rousseau n'est pourtant pas si grande : lorsqueRousseau dissocie conscience et raison, c'est à la « raison savante » qu'ilpense, et le sentiment moral, dans sa spiritualité, est pour lui hautementraisonnable. 2e partie.

— Pour la pensée. A.

— L'individu, quand il réfléchit avant d'agir, entend la voix de saconscience lui dire ce qui est bien et ce qui est mal.B.

— La conscience a des qualités de spontanéité, et de générosité; elles'exprime en tout désintéressement.C.

— D'ailleurs, à qui s'adresser en dehors d'elle ? parmi les conseils de nosamis, ou les ordres, parfois contradictoires, du milieu, social, comment choisir,sinon en tenant compte de ce que nous apprend notre conscience ?D.

— Dans la société humaine, c'est la conscience qui maintient l'antiquedistinction du bien et dix mal ; c'est grâce à elle que la moralité, variable ensa matière, est identique dans sa forme ; c'est grâce à elle que sontordonnées à tous certaines vertus incontestées telles que le courage ou la justice. 3° partie.

— Contre la pensée. A.

— La conscience ne prévient pas toujours immédiatement l'homme de ce qui est bien ou mal ; elle laisse l'enfantsans avertissement dans bien des cas (ex.

: l'enfant torturant un animal).B.

— Elle ne renseigne même pas toujours l'adulte ; celui-ci peut hésiter entre deux devoirs (cas de conscience).C.

— Dans certains cas, elle peut être dupée par un désir secret, ou obscurcie par des préjugés, et conseiller desactes moralement mauvais (ex.

: bonne conscience de certains inquisiteurs, de certains assassins politiques).D.

— Surtout elle peut conseiller des actes différents; elle variea) selon les temps ;b) selon les milieux. Conclusion. — Il faut parfois en appeler de la conscience mal informée à la conscience bien informée.

Il faut éclairer la conscience en consultant les diverses traditions humaines, en se rappelant les sentiments des hommesque l'on respecte le plus dans le passé, en interrogeant les êtres les meilleurs que l'on connaisse.

Il faut ainsichercher une règle d'action valable pour tous les hommes et qui pourrait provenir d'une raison universelle.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles