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La conscience peut-elle sortir d'elle-même ?

Publié le 20/01/2004

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3. Le risque du solipsisme.Le «solipsisme», c'est la solitude absolue. Je suis sûr que «je pense» [voir «un auteur, une idée »: Descartes] ; mais suis-je sûr que les choses que je me représente existent en-dehors de moi ? C'est la question que pose Descartes: « Or maintenant, je sais avec certitude que je suis, et en même temps, qu'il se peut que toutes ces images et généralement tout ce qui est rapporté à la nature du corps, ne soient rien que des rêves ». Descartes, Méditations métaphysiques (1647), II. 4. La conscience de soi, propre de l'homme.Parce qu'il est le seul être qui parle, avec un langage articulé, l'homme a une conscience très particulière, qui fait sa spécificité par rapport aux autres animaux. « Posséder le "Je" dans sa représentation, ce pouvoir élève l'homme infiniment au-dessus de tous les êtres vivants sur la terre.

Tout ce qu’on peut penser ou ressentir passe nécessairement par notre conscience, on ne peut réfléchir que consciemment, ne discuter avec autrui qu’en toute conscience. La question du passage, du lien entre la conscience et la réalité se pose, comment peut-on qualifier le lien qui lie l’homme à la réalité, celle des objets et celle des autres hommes ? Quelle valeur peut-on donner à l’objectivité dans un monde qui semble n’être qu’un contenu de conscience ? Notre vie n’est-elle qu’un rêve ? N’y a-t-il que de la subjectivité pour la conscience ? Au-delà de la constitution de la conscience se pose la question de la possibilité de la connaissance.

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« quelque abstention que je fasse, dans l'attitude transcendantale qui est la mienne, de la position de cette existence[...] Le mot intentionnalité ne signifie rien d'autre que cette particularité foncière et générale qu'a la conscienced'être conscience de quelque chose...

» Husserl, Méditations cartésiennes (1929). 6.

La conscience débordée par l'inconscient. La conscience se croit transparente à elle-même, en fait elle n'est que le produit de forces sous-jacentes.

C'est ceque nous apprend la psychanalyse: « [...] notre expérience quotidienne la plus personnelle nous met en présence d'idées qui nous viennent sans quenous en connaissions l'origine [...] Tous ces actes conscients demeurent incohérents et incompréhensibles si nousnous obstinons à prétendre qu'il faut bien percevoir par la conscience tout ce qui se passe en nous en fait d'actespsychiques; mais ils s'ordonnent dans un ensemble dont on peut montrer la cohérence, si nous interpolons les actesinconscients inférés ».

Freud, Métapsychologie (1915). Freud va être amené à concevoir que bon nombre de maladies, mais aussi d'actes quotidiens s'expliquent si l'on admet l'hypothèse de l'inconscient.

Il yaurait en nous u « réservoir » de forces et de désirs (ou pulsions) dont nous n'aurions pas conscience, mais qui agiraient sur nous..

Pour le direbrutalement, en ce sens, l'homme n'agirait pas (ne choisirait pas ses actes etoute connaissance de cause, dans la clarté), mais serait agi (c'est-à-diresubirait, malgré lui, des forces le contraignant à agir) : il ne serait pas« maître dans sa propre maison », il ne serait pas maître de lui. Empruntons à Freud un exemple simple.

Un président de séance, à l'ouverture dit « Je déclare la séance fermée » au lieu de dire « Je déclare la séance ouverte ».

Personne ne peut se méprendre sur ses sentiments ; il préférerait ne pas être là.

Mais ce désir (ne pas assister au colloque) ne peut s'exprimerdirectement, car il heurterait la politesse, les obligations sociales,professionnelles, morales du sujet.

Notre président subit donc deux forcescontraires : l'une parfaitement en accord avec les obligations conscientes,l'autre qui ne l'est pas et qui ne peut s'exprimer directement, ouvertement.Il y a donc conflit, au sein du même homme, entre un désir conscient,conforme aux normes morales et un autre désir plus « gênant ».

Or, dans notre exemple, ce second désir, malgré la volonté de politesse du président,parvient à s'exprimer, mais de façon détournée, anodine : on dira que « sa langue a fourché ». Ici, l'exemple est simple dans la mesure où le président a sans doute parfaitement conscience qu'il ne veut pas êtrelà.

Mais dans bon nombre de cas, quand ma langue fourche, je ne sais pas pourquoi, c'est-à-dire que j'ignore moi-même ce qui me pousse à dire tel mot plutôt qu'un autre.

Or pour Freud le cas est exactement identique et s'interprète de même, comme le conflit entre deux désirs dont l'un est gênant et peut être ignoré par le sujet.

Il n'ya pas d'actes innocents ou anodins.

Tous sont révélateurs d'un affrontement en moi de deux forces. L'hypothèse Freud ienne de l'inconscient revient à dire que bon nombre d'actes « normaux » (oubli, actes manqués, rêves), mais aussi « maladifs », pathologiques (névroses, psychoses, obsessions) s'expliquent en gros selon le même schéma.

L'individu subirait un conflit psychique (dans son âme), conflit parfois extrêmement violent entre les normesconscientes (morales, esthétiques, sociales) et des désirs qui bousculent et négligent ces règles.

Ce second groupede désirs, le sujet les trouverait, s'il en avait conscience, tellement monstrueux, qu'ils ne peuvent parvenir à laconscience que sous une forme voilée, déformée, indirecte : le lapsus, le rêve, ou le symptôme maladif. Le symptôme est donc un compromis entre le désir inconscient et inavouable que je subis, et les normesconscientes et morales que j'accepte.

« Le moi n'est pas maître dans sa propre maison » signifie que je n'ai pas conscience et que je ne maîtrise pas, ne contrôle pas une bonne part de ce qui se passe en moi-même, ce conflit,ce symptôme. L'hypothèse de l'inconscient est donc qu'une bonne partie de ce qui se passe en moi (dans mon âme, ma psyché) nem'est pas connu, m'échappe, et cependant influe sur moi.

C'est ainsi qu'il faut comprendre notre passage : lapsychanalyse se propose de « montrer au moi qu'il n'est seulement pas maître dans sa propre maison, qu'il en est réduit à se contenter de renseignements vagues et fragmentaires sur ce qui se passe, en dehors de sa conscience,dans sa vie psychique ».

La plupart des choses qui se passent dans l'âme échappent à la conscience. Pour Freud , o a surestimé le rôle de la conscience dans la vie de l'âme, et ainsi on s'est privé des moyens : ¨ De comprendre bon nombre de phénomènes comme les lapsus et les rêves ; ¨ De soigner un certain nombre de maladies, qui ne peuvent s'expliquer que par le conflit psychique qui agite lepatient. Adopter l'hypothèse de l'inconscient permet de comprendre et de guérir, c'est un gain de sens et de pouvoir.

Le but. »

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