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La conscience est-elle le propre de l'homme ?

Publié le 21/01/2004

Extrait du document

conscience
Le fait d'être conscient constitue donc pour l'homme un événement décisif qui l'installe au monde et lui commande d'y prendre position. Car l'homme, dans la mesure où il est conscient, n'est plus simplement dans le monde, chose parmi les choses, vivant parmi les vivants. Il est au contraire devant le monde et, dans ce vis-à-vis, le monde se constitue pour lui comme monde à connaître, à comprendre, à juger ou à transformer. Le monde est ainsi mis à distance et tout l'effort de penser ou d'agir naît de cette expérience originelle de la séparation de l'homme et du monde, instaurée par la conscience. ·         Mais ce n'est pas seulement du monde que l'homme se trouve ainsi exilé. La proximité de l'homme à lui-même est tout aussi problématique. Car, d'une part, la conscience qu'il a de lui-même à travers ses actes, sentiments ou pensées, ne lui en livre pour autant pas nécessairement l'intelligibilité. D'autre part, l'expérience du remords, du regret ou de la souffrance en général met à jour les contradictions qui l'habitent, dont la moindre n'est pas d'avoir à admettre comme siens des actes, sentiments, ou pensées sans pourtant s'y reconnaître. Être soi, si cette expression peut avoir un sens, apparaît alors davantage comme une tâche à effectuer indéfiniment que comme la possession rassurante d'une identité. ·         Aussi la conscience est-elle marquée d'emblée par l'ambivalence.

La question implique deux pistes de réflexion, pistes qui découlent du sens que l’on donne à « propre « : en effet, premièrement il s’agira d’explorer la dimension spécifiquement humaine de la conscience, ce qui revient à se demander si seul l’homme possède la conscience. Dans un second temps, il s’agira de se demander, si cette même conscience suffit pour définir essentiellement la « nature « (au sens neutre, de genre, d’espèce) de l’homme en tant que tel.

® C’est donc un travail de définition rigoureux de la conscience qui va pouvoir nous amener, a fortiori, à une définition rigoureuse de l’essence de l’homme.

Ce qui est enjeu ici c’est donc bien la question de la spécificité de l’essence humaine, spécificité qui fait que nous distinguons l’homme des animaux par exemple. Se demander donc si la conscience est bien le propre de l’homme, revient, au fond, à remettre en question son appartenance exclusivement à l’humanité comme espèce, et donc, par conséquent, à remettre en cause l’idée même d’une singularité humaine.

 

 

Problématique

            La problématique doit sous-tendre une double tension, à savoir : la conscience appartient-elle de manière exclusive à l’homme, en tant qu’elle lui est entièrement et par nature spécifique ? Mais aussi : La conscience se suffit-elle à elle-même, comme propriété de l’être humain, pour définir l’essence même de l’homme ? N’est-elle pas une condition de possibilité nécessaire mais non exclusive de cette essence ?

conscience

« jour les contradictions qui l'habitent, dont la moindre n'est pas d'avoir à admettre comme siens desactes, sentiments, ou pensées sans pourtant s'y reconnaître.

Être soi, si cette expression peutavoir un sens, apparaît alors davantage comme une tâche à effectuer indéfiniment que comme lapossession rassurante d'une identité. · Aussi la conscience est-elle marquée d'emblée par l'ambivalence.

Parce qu'elle permet à l'homme de répondrede soi, elle l' « élève infiniment au dessus de tous les autresêtres vivants sur la terre » (Kant, Anthropologie d'un point de vue pragmatique ).

Etre conscient est en effet le propre de l'homme et constitue sa grandeur et sa dignité.

Maisparce que la conscience l'arrache à l'innocence du mondenaturel, l'homme connaît par là la misère. La personne est ce qui se distingue de la chose, comme la fin se distingue des moyens.

Tout être dont l'existence nedépend pas de la libre volonté, mais de la nature, n'a qu'unevaleur relative, c'est-à-dire en rapport avec autre choseque lui-même.

Les êtres naturels sont des choses.

Les êtresraisonnables, c'est-à-dire capables d'agissements libres,sont des personnes, c'est-à-dire des fins en soi.

Ils nepeuvent servir simplement comme moyens, et par suitelimitent notre libre activité, puisqu'ils sont l'objet d'uninconditionnel respect.

La personne est une fin objective,dont l'existence même est une fin en soi, qui ne peut êtreremplacée par aucune autre.

Étant fin en soi, on lui doit un absolu respect.

La personne humaine est la seule valeur absolue existante, il n'y en a pas d'autressur le plan pratique.

L'impératif catégorique pour toute volonté humaine repose donc sur le principeque : "La nature raisonnable existe comme fin en soi." C'est ainsi que nous devons nousreprésenter notre propreexistence ainsi que celle d'autrui, et ce principe doit sous-tendre toutes nos actions.

La moralité,soit l'usage de la raison dans le domaine pratique, repose par conséquent sur la maxime suivante :"Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne detout autre, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen." II- Mais qui seule ne peut le définir dans son essence pleine et entière · Or, si la conscience est d'abord et avant tout donatrice de sens, elle ne peut plus être pensée simplement comme le modèle de toute vérité en quoi se trouverait réalisée l'adéquation parfaite dusujet à l'objet dans une pure transparence à soi.

Parce qu'il est par essence anticipation, le désirdans son trajet dessine un parcours dont le sens m'échappe en partie et que la conscienceéchoue à ressaisir totalement.

L'homme ne peut donc pas se définir, dans son essence propre, parla seule conscience (même si elle est un des éléments constitutifs de l'humanité), car, avec elle,l'homme pour une part reste obscur, dans la conscience, à lui-même (et donc ne prend pasconscience, littéralement, de toute sa singularité d'individu). · Or, avec Freud, l'inconscient vient jouer un rôle majeur dans le processus par lequel l'homme, en tant qu'être spécifiquement humain, prend son sens et se découvre dans sa natureprofondément ambivalente.

Dans sa seconde topique, Freud déplace la frontière qui sépare laconscience et l'inconscient : le Moi lui-même est en majeure partir inconscient.

Dès lors, il n'estguère possible de penser l'opposition conscience-inconscient comme recouvrant celle, plustraditionnelle, de l'âme et du corps.

Car si l'inconscient est bien un autre Moi, ou si, pour reprendrela formule énigmatique de Rimbaud « je est une autre » (Lettre dite du voyant, 15 mai 1871), unetelle mise à distance de l'inconscient n'est pas possible.

Faut-il alors renoncer à penser laconscience comme ce qui fonde en l'homme son humanité ? Ce serait oublier que c'est dans lelangage – comme faculté humaine par excellence et par lequel mon individualité peut être aumonde – que se constitue le sens et l'inconscient.

L'inconscient est donc, au même titre que laconscience, le propre de l'homme..

Si les pensées inconscientes ont un sens, elles réclament –pour venir à jour – un sujet qui les profère dans la parole et les dise dans la dimension humaine deses souffrances, mais aussi de ses œuvres et de ses projets. III- La conscience comme condition de possibilité d'une actualisation de l'humanité de l'homme · L'homme oscille souvent entre deux attitudes : grandeur et misère : tantôt il a tendance à prêter à tout être une conscience semblable à la sienne.

Tantôt, il s'émerveille d'être le seultémoin de ce monde et considère que l'univers converge vers lui ou même n'existe que pour lui.. »

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