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La conscience est-elle réductible à un état du corps ?

Publié le 25/01/2004

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conscience
- La conscience semble d'abord se surajouter à mon corps et aux états de ce corps. Ainsi elle les engloberait et n'y serait pas réductible. Il existerait ainsi une hétérogénéité radicale entre deux mondes: le monde physique, constitué par les corps, et le monde psychique, celui de ma conscience. Cependant, il semble bien qu'il existe une influence réciproque de la conscience sur les états du corps (la conscience est affectée lorsque le corps subit une modification, et elle peut à son tour décider des mouvement du corps). Or une telle influence est impensable dans le cadre d'une hétérogénéité radicale entre le psychique et le physique. - Peut-être alors doit-on tenter de réduire la conscience à un état du corps, afin de comprendre cette influence réciproque. En effet, celle-ci constituerait ainsi une influence d'un corps sur un autre, explicable dans le cadre de la physique mécaniste. Cependant, si nous réduisons la conscience à un état du corps, ses mouvements sont alors régis par la même nécessité que ceux des corps. La conscience perd alors son rôle d'agent actif de la maîtrise de soi et de l'autonomie.
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« -Peut-être alors doit-on tenter de réduire la conscience à un état du corps, afin de comprendre cette influenceréciproque.

En effet, celle-ci constituerait ainsi une influence d'un corps sur un autre, explicable dans le cadre de laphysique mécaniste. Cependant, si nous réduisons la conscience à un état du corps, ses mouvements sont alors régis par la mêmenécessité que ceux des corps.

La conscience perd alors son rôle d'agent actif de la maîtrise de soi et del'autonomie. =Doit-on alors tenter d'expliquer en termes physiques les phénomènes habituellement imputés à laconscience, ou bien doit-on maintenir une hétérogénéité entre deux types de phénomènes: lesphénomènes matériels et ceux qui relèvent de la conscience? I) La conscience ne peut être réduite à un état du corps: - Comme le montre l'expérience de pensée proposée par Descartes dans sa première Méditation Métaphysique , nous pouvons imaginer que notre corps n'existe pas sans que cela n'annulel'existence de notre pensée.

C'est donc que la pensée ne se réduit pas à unétat du corps: elle est autonome puisqu'elle peut continuer d'exister même sile corps n'existe pas. - La fiction de « l'homme machine », opérée par Descartes dans la cinquième partie du Discours de la méthode nous permet de dégager des phénomènes inexplicables en termes physiques et qui relèvent donc spécifiquement de laconscience: une machine très perfectionnée qui reproduirait l'être humain luiressemblerait en tout point excepté qu'elle n'aurait pas la parole.

Or la paroleest bien la manifestation extérieur de la pensée.

La pensée est donc bien unphénomène irréductible à un état du corps, au sens où un agencement dematière reste incapable de la produire. - Les mouvements du corps semblent eux aussi manifester l'existence séparéede la conscience.

Comme l'affirme Rousseau dans « La profession de foi duVicaire savoyard » in Emile IV, la matière est inerte, elle ne possède aucune capacité à initier un mouvement spontanément.

Lorsque mon bras se lèvesans qu'aucun choc ne l'ait poussé, il faut alors bien admettre que quelquechose de différent du corps à provoqué ce mouvement: notre volonté.

Nousavons donc raison de dire que notre bras s'est levé parce que « nous l'avonsvoulu », aucune cause physique ne peut rendre compte de ce phénomènepsychique.

Il semble que les phénomènes psychiques et les phénomènes physiques constituent deux modes d'êtres irréductiblesl'un à l'autre.

Cependant, cette conception ne nous permet pas de comprendre comment l'un peut influer sur l'autre:si la conscience n'a vraiment aucun rapport avec le corps, comment comprendre ce que je dis quand j'affirme quemon bras s'est levé parce que je l'ai voulu? Autrement dit comment une volonté purement psychique pourrait-elleagir sur l'état de mon corps? Le réductionnisme, lui, nous permet de penser cette situation. II) La conscience peut être réduite à un état du corps : - Si la conscience est réductible à un état du corps, nous pouvons parfaitement expliquer la conjonction de nospensées et des états de notre corps: l'un peut être la cause de l'autre comme un corps est la cause mécanique dumouvement d'un autre corps. -Que signifie cette réduction? D'abord que la conscience en générale (la capacité de penser) n'est pas une facultéqui se surajoute au corps, mais qu'elle est créée par un agencement spécifique propre à certain corps (laconjonction d'un système sensoriel, d'un système nerveux et d'un cerveau).

Ensuite que les changements dans laconscience, c'est-à-dire le passage d'une pensée à une autre, sont déterminés par les modifications de l'état ducorps.

Il n'existe donc aucune spontanéité de la pensée, nos pensées ne sont que des réactions aux corpsextérieurs et à leur impact sur mon corps.

La pensée est à l'image de la sensation.

C'est ce que soutient Helvetiusdans De l'Esprit: tout le fonctionnement de l'esprit y est ramené à deux opérations passives: la sensation et la mémoire.

La neurobiologie peut aussi servir d'argument à un réductionnisme de ce type: si tous les mouvements depensée étaient traduisibles en termes de choc entre neurones et d'activité cérébrale, alors il serait possibled'affirmer que la pensée se réduit au cerveau. Il semble alors théoriquement possible que nous parvenions un jour, à force d'études de plus en plus poussées de ceque peut le corps, à réduire la conscience à un état du corps. Cependant, cette réduction implique, comme nous l'avons montré, que les opérations de la conscience soientdéterminées avec la même nécessité que les mouvements physiques.

Il nous faudrait alors admettre que laspontanéité et l'autonomie que nous reconnaissions à la volonté n'était qu'une illusion.

La liberté que nousoctroyions à l'homme par sa conscience devient impensable.

Or la pensée de cette liberté est indispensable à la. »

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