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La conscience de soi est-elle la connaissance de soi ?

Publié le 23/09/2005

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conscience
Et la réponse vient aussitôt : "à savoir, une chose qui pense". L'essence, ou encore le fondement substantiel de "je" est ainsi descriptible sous forme d'un objet conceptualisable : une substance pensante, mieux, une res cogitans (chose pensante), dont le caractère de substance permet de déduire des caractères essentiels : unité, immortalité, mais aussi chose créée, dépendante d'un créateur infiniment parfait. Je suis essentiellement une âme, disposant d'une liberté infinie et d'un entendement fini, fécondée par les "germes de vérité" placés en elle par la bonté infinie de Dieu. B - Les conclusions de cette enquête sur l'essence du moi, conclusions que l'on peut qualifier de métaphysiques, sont remises en cause dans leur fondement par E. KANT dans la Critique de la raison pure , au chapitre de l'analytique transcendantale. "La conscience de soi, écrit Kant, n'est pas encore une connaissance de soi". La conscience de soi est simplement le fait que chacune de mes représentations (j'ai peur, je sais que la terre est ronde, j'ai faim, etc...) est accompagnée de la représentation "je pense". Le "je" qui accompagne mes représentations est donc un simple principe formel : le sujet ou le support de toutes mes représentations, lequel donne son unité et sa continuité à la diversité de mes représentations. Quant à savoir ce qu'est ce "je" qui pense, cela relève soit d'une hypothèse métaphysique (l'existence de l'âme ne peut en elle-même faire l'objet d'une véritable connaissance) soit d'une connaissance empirique.
conscience

« Les conclusions de cette enquête sur l'essence du moi, conclusions que l'on peut qualifier de métaphysiques, sontremises en cause dans leur fondement par E.

KANT dans la Critique de la raison pure , au chapitre de l'analytiquetranscendantale.

"La conscience de soi, écrit Kant, n'est pas encore une connaissance de soi".

La conscience de soiest simplement le fait que chacune de mes représentations (j'ai peur, je sais que la terre est ronde, j'ai faim, etc...)est accompagnée de la représentation "je pense".

Le "je" qui accompagne mes représentations est donc un simpleprincipe formel : le sujet ou le support de toutes mes représentations, lequel donne son unité et sa continuité à ladiversité de mes représentations.

Quant à savoir ce qu'est ce "je" qui pense, cela relève soit d'une hypothèsemétaphysique (l'existence de l'âme ne peut en elle-même faire l'objet d'une véritable connaissance) soit d'uneconnaissance empirique.

Il s'agit alors plutôt d'une connaissance des différents états de la conscience,connaissance nécessairement progressive et incomplète, telle que celle que construit peu à peu l'introspection d'unMONTAIGNE ( Les Essais ) ou d'un ROUSSEAU ( Les Confessions ). C - On aperçoit alors la difficulté rencontrée par le désir d'une connaissance de soi.

La conscience de soi donne au sujetl'idée d'un objet substantiel, qui constituerait un support de toutes les représentations.

Mais cet objet, le "je" quipense, se dérobe quant à lui à toute connaissance portant sur son essence.

Cependant on peut voir dans lecaractère insaisissable du "je" comme objet, non pas un obstacle à toute connaissance de soi-même, mais unefaçon d'accéder à l'essence paradoxale de l'homme.

La conscience de moi-même me donne accès à une origineplutôt qu'à une chose, c'est-à-dire au moi comme mouvement d'auto-constitution plutôt que comme objetconstitué.

Cette "définition" du sujet est peu ou prou celle que propose la tradition phénoménologique, en particulierle philosophe MARTIN HEIDEGGER dans Être et Temps : le "dasein" (la réalité humaine) est un étant pour lequel il enva essentiellement, en son être, de cet être.

Le désir de se définir, mais aussi l'impossibilité d'achever cettedéfinition en une essence fixe et définitive, constitue précisément l'essence paradoxale de l'homme. V - CONNAISSANCES UTILES PLATON : République , livre V ; Apologie de Socrate DESCARTES : Méditations métaphysiques KANT : Critique de la raison pure "Analytique transcendantale" VI - FAUSSES PISTES Il ne fallait pas partir sur des descriptions psychologisantes sur la difficulté de se connaître soi-même, et enparticulier confondre "connaissance de soi" et "connaissance de ses désirs". VII - POINT DE VUE DU CORRECTEUR Le sujet est assez "technique", il demande une certaine maîtrise du vocabulaire, un sens de la nuance, et desconnaissances.

Son enjeu est essentiellement théorique, dans la mesure où il porte en partie sur la question de laconstitution métaphysique de l'homme.

Mais il pouvait également donner lieu à une réflexion sur les impasses del'introspection narcissique et de la psychologie descriptive en général, qui laisse de côté la question préjudicielle dusens et des conditions de possibilité d'une connaissance de soi.. »

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