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Conseils généraux pour le commentaire de texte

Publié le 11/02/2011

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Vous avez la possibilité au baccalauréat, soit de rédiger une dissertation, soit d'opter pour un « sujet-texte « de dix à vingt lignes. Très exactement, il vous est demandé de réaliser une étude ordonnée d'un texte, puis d'en dégager l'intérêt philosophique. Mais comprenez bien que ces deux parties ne sont pas vraiment distinctes. Elles s'éclairent mutuellement, l'étude structurée des lignes proposées à votre réflexion donnant son sens à l'analyse mettant en évidence l'intérêt du texte.    a) Ce que l'étude ordonnée du texte n'est pas (erreurs à éviter sur le plan de la méthode).    Proscrivez toute paraphrase. Le commentaire de texte ne consiste jamais à répéter purement et simplement -généralement de manière moins heureuse - ce qui se trouve déjà dans le texte soumis à votre réflexion. Il s'agit, non point de paraphraser, mais de dégager l'esprit d'un texte. Paraphrase signifie, étymologiquement, phrase à côté. Formule ô combien éloquente! Évitez d'employer des termes « à côté «, ces développements verbeux et diffus...    Proscrivez l'esprit et le style de la dissertation. Les indications ministérielles sont à cet égard formelles. C'est un commentaire de texte qui est requis, commentaire qui correspond à un genre philosophique tout à fait spécifique. Donc, n'élaborez pas un « essai «, en mettant entre parenthèses les lignes de l'auteur.    Mais proscrivez aussi la critique malveillante précédant toute réflexion. Si vous avez à expliquer un texte moderne, par exemple, de Sartre, ne vous jetez pas - comme cela arrive - dans l'attaque et la condamnation. Le vrai commentaire de texte est « amoureux «, il coïncide d'abord avec la pensée de l'auteur et sa richesse, il comprend avant de se faire contempteur. Cette règle est la grande règle du commentaire.    b) Nature véritable du commentaire de texte.    Il vous faut dégager le mouvement et la dynamique du texte proposé à votre réflexion, sa structure logique conçue dans ce qu'elle peut avoir de vivant, l'articulation et le développement de la pensée. Ce qu'on vous demande, c'est d'exprimer un sens et une progression. Un texte n'a rien d'inerte : une pensée s'y fait jour, avance pas à pas, progresse, parvient à une idée claire et distincte. Voyez, par exemple, le texte de Sartre donné au mois de septembre 85 1 : c'est le concept d'« aliénation de mes propres possibilités « qui est progressivement atteint dans le mouvement des phrases et des mots. Il y a donc une dynamique du texte tout à fait intéressante. L'essence de la honte est - palier par palier -appréhendée dans son mouvement vers une idée.    Si telle est la nature véritable du commentaire, s'il vise à dégager une progression de pensée, il en résulte que vous devez, dans l'introduction de votre travail, exprimer l'idée directrice des lignes et le problème posé, et, tout au cours de votre étude ordonnée, bien vous attacher aux concepts essentiels, ceux autour desquels s'organise la pensée. Ce ne sont pas tous les concepts qui doivent être distingués. Dites-vous bien que certaines notions jouent un rôle central. Il faut, en quelque sorte, les « sentir « et les capter dès le début de votre recherche. Regardez bien toute la partie méthodologique qui précède chaque explication : nous y avons explicité et mis à jour la «chasse« aux concepts importants. Cette chasse et cette poursuite vous mettent en mesure de dégager Y implicite du texte, c'est-à-dire d'échapper à la paraphrase stérilisante. La seule manière de ne pas parler « à côté «, c'est de réaliser une étude sémantique sérieuse, de faire ici avec les notions fondamentales le travail conseillé dans la dissertation : quelles significations sont inscrites dans les mots? Quels sens ont-ils par rapport aux termes voisins, opposés, etc.    c) L'intérêt philosophique du texte.    Il s'agit de monter la qualité et l'importance de la réponse apportée par l'auteur dans sa recherche de la solution d'un problème. C'est ici qu'une partie critique peut éventuellement être introduite. Mais cette partie critique, pour garder son sens, doit presque toujours être relativisée : cela signifie que les grands auteurs (ceux que l'on propose à votre réflexion : Descartes, Kant, Hegel, etc.) ont apporté généralement une réponse à un problème posé dans une histoire et une culture données. La thèse cartésienne du mécanisme et de l'animal-machine se comprend en fonction d'une certaine évolution de la science, de l'impossibilité de répondre au XVIIe siècle aux problèmes de la vie à partir d'une analyse aristotélicienne, etc., etc. Donc, il est généralement absurde de critiquer ou de juger dans l'absolu une certaine thèse philosophique. Toute doctrine philosophique est une réponse apportée pour résoudre la crise de la connaissance d'une certaine époque historique. L'enjeu d'un texte doit être compris dans cette perspective. Bien sûr, au baccalauréat, on ne vous demande pas de posséder des connaissances « encyclopédiques « dans ce domaine. Néanmoins, le point de vue historique doit vous permettre d'échapper aux puérilités et condamnations brutales.    d) La conclusion vous permet de clore le débat et de faire un bilan.    Le sujet-texte apparaît ainsi comme la mise à jour de la dynamique et de la rationalité d'un texte philosophique, mise à jour inséparable d'une partie réflexive dégageant la qualité de la réponse apportée.   

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