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Constater que la vérité change avec le temps doit-il incliner au scepticisme

Publié le 26/03/2004

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             Le scientifique doit même s'interdire d'avoir des opinions sur des questions qu'il ne comprend pas, sur des questions qu'il ne sait pas formuler clairement. Car avoir une opinion, c'est déjà répondre avant même d'avoir trouvé la question. Or ce qui caractérise avant tout l'esprit scientifique, c'est le sens du problème : « Avant tout, il faut savoir poser des problèmes. Et quoi qu'on dise, dans la vie scientifique, les problèmes ne se posent pas d'eux-mêmes. «            

Même une connaissance acquise par un effort scientifique n'est pas définitive et doit être questionnée. Des manières de poser les questions, des habitudes intellectuelles qui furent utiles et saines à une époque, à un moment de l'évolution de l'esprit scientifique, peuvent, à la longue, entraver la recherche. L'acquis ou ce qu'on croit acquis peut être un facteur d'inertie pour l'esprit.            

En fait, les crises de croissance de la pensée impliquent une refonte totale du système de savoir. Il suffit, pour s'en convaincre, de citer par exemple : le passage de la théorie mécanique de Newton, qui était, pourtant, bien assise, à la théorie de la relativité qui remit tout en cause et qui suscita des questions qu'on ne pouvait même pas imaginer avant. La théorie de Newton était un système bien homogène, qui avait permis d'unifier les lois planétaires de Képler et la loi de la chute des corps de Galilée en expliquant le trajet elliptique des planètes autour du soleil comme une chute indéfiniment retardée.

 IL convient de questionner L4expression «la vérité change avec le temps« : quelle est cette vérité qui change ? Est-ce la vérité en soi, absolue, ou est-ce qui est posé par l'esprit comme étant la vérité ? Est-il concevable que la vérité absolue puisse changer ? Par ailleurs, de quelle vérité s'agit-IL ? De la vérité scientifique ou de la vérité morale ? On pourra traiter l'un ou l'autre plan, ou les deux ; mais il conviendra de bien préciser son choix et de ne pas introduire de confusion entre eux. Il faut également s'interroger sur les divers types de scepticisme possibles : s'agit-il d'un scepticisme purement négatif et qui refuse comme de parti pris toute recherche de la vérité ? ou d'une méthode sceptique, positive, qui prend acte non de l'impossibilité du savoir, mais de sa relativité ?

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« laquelle elle est laide : cette chose n'est donc pas toute beauté, elle a aussi en elle la laideur.

Ce qui en une chosefait qu'elle est belle, c'est ce qui fait que toute chose belle est belle, la beauté en soi, qui est toute beauté, etn'est que beauté.

C'est ce que Platon appelle forme de la beauté, au sens du caractère distinctif de l'espèce detous les objets beaux. 2.

Les idées A.

Idée, chose, image L'artisan qui fabrique un lit a un modèle à l'esprit de ce qu'est et doit être un lit.

Le peintre, à son tour, qui dessineun lit, prend modèle non sur l'idée du lit, mais sur un lit réel, particulier, fabriqué par l'artisan.

Ce dernier fait du lit ensoi, créé par le dieu, une image, une copie à l'identique ; quant au peintre, il fait du lit réel, en bois, à troisdimensions, un simulacre' à deux dimensions.

C'est que le domaine du peintre est l'illusion : faire que les choses paraissent ce qu'elles ne sont pas.

Malhonnête,le simulacre artistique ne se présente pas tel qu'il est, c'est-à-dire copie : l'artiste trompe.

Ce qui guide la connaissance de l'idée du lit, c'est la science ; la connaissance technique de la réalisation du lit secontente de l'opinion vraie ; quant à l'artiste, seule l'ignorance, non innocente, lui appartient. B.

« Apprendre, c'est se ressouvenir » : la théorie de la réminiscence Pour reconnaître un lit particulier, il faut savoir ce qu'est un lit en général, c'est-à-dire posséder l'idée du lit ; maisd'où pourrait bien nous venir l'idée du lit si, à l'inverse, nous ne pouvons la trouver que dans les lits particuliers ? À ce paradoxe de l'acquisition de l'idée, Platon en ajoute un second : comment chercher à savoir quelque chose ?Ce que l'on sait déjà, on n'a pas besoin de le chercher ; ce que l'on ne sait pas, on ne peut pas le chercher, puisquel'on ne sait pas ce que l'on cherche.

Pour lever ces paradoxes, Platon évoque l'immortalité de l'âme.

Ayant contemplé, avant son incarnation, les idéesdes choses, l'âme les oublierait sous l'effet du choc violent de la rencontre avec un corps – c'est-à-dire lanaissance.

L'espèce de notion vague qui se présente à l'esprit à l'occasion d'une rencontre avec les choses dontnous avons l'idée en nous, sans pouvoir en disposer, serait comme un souvenir imprécis, éveillé par ces choses quilui ressemblent.

Découvrir la vérité, c'est retrouver un savoir oublié que l'on possédait d'avance.

Chercher et apprendre, c'est seressouvenir. • même point de vue en mathématiques classiques.Descartes: la somme des angles d'un triangle égale à deux droits est une vérité aussi nécessaire que la présenced'une vallée à côté d'une montagne.

Malebranche: c'est Dieu qui a décidé une fois pour toutes que 4 + 3 = 7 (véritééternelle). — De tels points de vue s'appuient toujours sur des postulats métaphysiques: éternité des idées platoniciennes,création des vérités mathématiques par Dieu.

La vérité est alors confondue avec la réalité, mais l'histoire même dessciences montre l'inefficacité d'une telle confusion. II.

LA VÉRITÉ (EN PARTICULIER SCIENTIFIQUE) EST MOUVANTE — Hegel: qu'est-ce qu'une vérité philosophique ? Elle se construit progressivement à travers les apports desdifférents systèmes qui se succèdent et se contredisent en apparence.

La vérité est à concevoir comme résultatfinal et non comme donnée initiale. — Rappel de la loi des trois états de Comte. Comte: La loi des trois états 1.

Une découverte précoceÉnoncée très tôt dans l'oeuvre de Comte, la loi des trois états est formulée comme suit : « Parla nature même del'esprit humain, chaque branche de nos connaissances est nécessairement assujettie dans sa marche à passersuccessivement par trois états théoriques différents : l'état théologique ou fictif ; l'état métaphysique ou abstrait ;enfin, l'état scientifique ou positif » (Plan des travaux scientifiques nécessaires pour réorganiser la société, 1822). 2.

Une histoire intellectuelle et politiqueÀ ces trois états correspondent respectivement la prééminence des rois, celle des peuples et celle des savants.

Lepremier type de conception est le début nécessaire de l'intelligence humaine ; le deuxième est une transition vers letroisième, qui est l'état fixe et définitif de l'intelligence.

La théologie explique les phénomènes par la fiction d'unevolonté divine qui ressemble à celle de l'homme.La métaphysique, qui désigne la philosophie du XVIIIe siècle, est une crise qui brise la hiérarchie théologique pourproclamer la valeur suprême de l'individu et de sa liberté : elle engendre l'anarchie scientifique et sociale.

L'âgepositif en revanche, en fondant les sciences sur l'observation et en réorganisant les croyances humaines, réorganiseaussi la société qui repose sur ces croyances.. »

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