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Les contradictions du travail

Publié le 27/02/2004

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C - Concurrence et solidarité¦ Il existe deux manières contradictoires de juger la division (professionnelle, sociale et non technique) du travail : ou bien l'on y voit comme Durkheim le lien le plus solide qui fait la solidarité entre les hommes, ou bien l'on y dénonce comme Marx une logique de concurrence qui fait des hommes des êtres mutilés et aliénés. L'argumentation de Durkheim reprend celle de Platon : le philosophe grec, dans La République, montrait que le besoin de quelque chose équivaut au besoin de quelqu'un (j'ai besoin du boulanger parce que j'ai besoin du pain qu'il fabrique). Une société est un système dans lequel les éléments (les hommes) sont corrélés - on le constate quand une grève dite « sectorielle » entrave le fonctionnement d'une bonne partie de la société toute entière. L'argumentation de Marx prend appui sur le fait que dans un régime capitaliste, le travail est transformé en marchandise, et que dans le marché ainsi créé, il y a une radicale inégalité entre ceux qui achètent la force de travail et ceux qui la vendent. De plus, en période de crise - laquelle, selon Marx, est normale, parce que nécessaire - les travailleurs sont placés en concurrence les uns avec les autres ; des conflits surgissent alors entre ceux qui ont les mêmes intérêts objectifs. Ainsi le racisme d'une partie des ouvriers et des employés, aujourd'hui, envers les travailleurs d'origine étrangère provient-il en grande partie de l'état de concurrence dans laquelle la crise sociale peut plonger les uns et les autres.¦ Mais quand bien même la rivalité opposerait les hommes les uns aux autres dans leur travail (l'intérêt du vendeur n'est pas celui de l'acheteur, l'intérêt de l'employeur n'est pas celui de l'employé), cette rivalité n'en constitue pas moins un lien social : on le voit aujourd'hui élargi aux dimensions de la terre entière avec la mondialisation de l'économie. La concurrence est aussi une dépendance.3. TRAVAIL ÉVIDENT ET TRAVAIL CACHÉRien de plus apparent que le travail et pourtant il est occulté toujours davantage.
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« ¦ L'artisan produit de ses mains et de son cerveau une oeuvre où il peut se reconnaître : celle-ci est son habiletématérialisée.

Ce plaisir d'une reconnaissance de soi commence avec les jeux de l'enfant (dessin, modelage, etc.).Hegel reconnaissait dans cette confrontation entre l'être humain et la réalité objective une origine de la conscience.Travailler, c'est modifier la réalité telle qu'elle est pour la remplacer par une réalité telle qu'elle sera pour nous.¦ Mais le travail est aussi la négation la plus brutale de soi lorsqu'il n'appartient plus à celui qui l'exerce.

Marx montredans Le Capital comment le travailleur moderne est séparé à la fois de sa force de travail (qu'il a vendue) et duproduit de son travail (qui ne lui appartiendra jamais).

S'exprimer, c'est sortir de soi-même pour se retrouver ; êtrealiéné (que l'on songe à l'usage psychiatrique du mot), c'est être perdu à jamais : le travail est séparé du travailleur. 2.

Soi ET AUTRUI A - Le travail est une activité sociale ¦ À l'origine du travail, il y a toujours un homme qui travaille.

Mais on ne travaille jamais seul.

Le travail est uneactivité sociale, collective, même lorsqu'il s'effectue de manière solitaire ou indépendante.

En fait « travailler» et «faire partie d'une société » s'équivalent, c'est pourquoi le chômage est une tragédie non seulement économique,mais également psychologique : celui qui a perdu son travail a perdu une part essentielle de son être la possibilitéd'être reconnu comme utile pour les autres.¦ La présence d'autrui constitue d'ailleurs un critère économique pour définir le travail : l'activité change de sens enentrant dans le circuit marchand (non rémunéré, le jardinage est un loisir, rémunéré, il est un travail).

Platon, dansLa République, montre que personne ne pourvoit seul à tous ses besoins (on ne peut à la fois fabriquer son pain etses chaussures soi-même : une division du travail est nécessaire, c'est elle qui est à l'origine de la société. B - La communauté dans le travail ¦ On ne travaille jamais seul, cela signifie aussi qu'on ne travaille qu'à partir du travail des autres.

Auguste Comtedisait que l'inventeur de la charrue laboure invisible à côté du laboureur.

À la différence de l'animal qui, parce qu'ilest pourvu d'un instinct, recommence tout de zéro, l'être humain inscrit son activité dans un ensemble d'acquishistoriques.¦ Robinson Crusoé sur son île déserte n'est pas seul face à la nature : il a récupéré de son naufrage des outils etdes matériaux qui sont les signes visibles de l'histoire de sa société, sans compter l'expérience acquise, donc cequ'on nomme proprement « la culture ». C - Concurrence et solidarité ¦ Il existe deux manières contradictoires de juger la division (professionnelle, sociale et non technique) du travail :ou bien l'on y voit comme Durkheim le lien le plus solide qui fait la solidarité entre les hommes, ou bien l'on y dénoncecomme Marx une logique de concurrence qui fait des hommes des êtres mutilés et aliénés.

L'argumentation deDurkheim reprend celle de Platon : le philosophe grec, dans La République, montrait que le besoin de quelque choseéquivaut au besoin de quelqu'un (j'ai besoin du boulanger parce que j'ai besoin du pain qu'il fabrique).

Une sociétéest un système dans lequel les éléments (les hommes) sont corrélés – on le constate quand une grève dite «sectorielle » entrave le fonctionnement d'une bonne partie de la société toute entière.

L'argumentation de Marx prend appui sur le fait que dans un régime capitaliste, le travail esttransformé en marchandise, et que dans le marché ainsi créé, il y a uneradicale inégalité entre ceux qui achètent la force de travail et ceux qui lavendent.

De plus, en période de crise – laquelle, selon Marx, est normale,parce que nécessaire – les travailleurs sont placés en concurrence les unsavec les autres ; des conflits surgissent alors entre ceux qui ont les mêmesintérêts objectifs.

Ainsi le racisme d'une partie des ouvriers et des employés,aujourd'hui, envers les travailleurs d'origine étrangère provient-il en grandepartie de l'état de concurrence dans laquelle la crise sociale peut plonger lesuns et les autres.¦ Mais quand bien même la rivalité opposerait les hommes les uns aux autresdans leur travail (l'intérêt du vendeur n'est pas celui de l'acheteur, l'intérêt del'employeur n'est pas celui de l'employé), cette rivalité n'en constitue pasmoins un lien social : on le voit aujourd'hui élargi aux dimensions de la terreentière avec la mondialisation de l'économie.

La concurrence est aussi unedépendance. 3.

TRAVAIL ÉVIDENT ET TRAVAIL CACHÉ Rien de plus apparent que le travail et pourtant il est occulté toujoursdavantage.

Que l'on considère le cinéma publicitaire : il montre le produit maispas le producteur, il montre le consommateur mais pas la production. A - Travail occulté ¦ Marx avait dénoncé comme idéologie l'illusion selon laquelle une marchandise ou l'argent se reproduiraient seuls. »

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