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Le Corbusier et Mallet-Stevens

Publié le 17/03/2010

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Charles-Édouard Jeanneret, naturalisé français en 1930, est né en 1887 à La Chaux-de-Fonds, en Suisse. En 1902 il entre à l'École d'Art où son maître l'Eplattenier exerce sur lui une influence décisive. Après avoir construit sa première maison (1905-1906), il fait en Italie en 1907 un voyage de formation, puis se rend à Budapest et à Vienne où il prend contact avec Joseph Hoffmann, maître des Wienerwerkstätte. Il est à Paris au début de 1908. Il y travaille quinze mois chez Auguste Perret. En 1910-1911, il accomplit une mission d'étude qui le retient longtemps à Munich, puis à Berlin, où il entre dans l'atelier de Peter Behrens, animateur du Deutscher Werkbund. Après quelques voyages, c'est à son retour définitif à Paris en 1918 que sa véritable carrière commence. Elle commence avec Après le cubisme, livre qu'il signe avec Ozenfant. C'est en 1920 que le nom qu'il adopte, Le Corbusier, devient celui d'un théoricien de l'architecture. Il commence de publier dans les premiers numéros de L'Esprit Nouveau, revue qu'il fonde, anime et dirige avec Ozenfant Trois rappels à MM. les architectes . En 1922 il ouvre une agence avec son cousin Pierre Jeanneret. Et son activité ne cesse plus. Elle est celle d'un architecte, d'un polémiste, d'un essayiste, d'un peintre.

« Dès 1914-15, les maisons "Domino", déjà pourvues d'une ossature indépendante, témoignent du souci naissant de lasérie, condition de l'industrialisation du bâtiment (maisons "Citrohan", 1920 ; Cité de Pessac, 1925 ; maisons"Loucheur", 1929).

Les pilotis apparaissent en 1923-24 (Hôtel La Roche, à Auteuil), mais ne trouvent leur pleinemploi qu'en 1930-32, au pavillon suisse de la Cité Universitaire de Paris.

Les immeubles-villas datent de 1922 ; onretrouve un de leurs éléments dans le Pavillon de l'Esprit Nouveau (1925) ; les unités d'habitation de Marseille(1947-52) et de Nantes-Rézé (1952-53) en proposent la dernière forme.

La Cité-Jardin, à laquelle Le Corbusieroppose l'immeuble-villa, réapparaîtra dans des conditions particulières à Chandigarh (Inde).

A Marseille, à Nantes, etmaintenant à Chandigarh, le brise-soleil inventé dès 1936 pour le Palais du Ministère de l'Éducation Nationale et de laSanté Publique de Rio (Brésil) acquiert toute son importance utilitaire et plastique.

La réorganisation agraire, le"village coopératif" font l'objet d'études attentives (1934-38) ; la "Ville Radieuse" fournit la matière d'un livreimportant (1935) ; les premiers plans d'"usine-verte" datent de 1944.

Les grands projets d'urbanisme : Villecontemporaine de 3 millions d'habitants (1922), plan Voisin de Paris (1925-30), plan de Barcelone (1932),urbanisation d'Alger (1930-34), d'Anvers (1933), plan de Paris 37 (1936), plan directeur de Buenos-Aires (1938),urbanisation de Saint-Dié (1945), de Bogota (1950), etc., aboutissent au tracé et à l'exécution des plans deChandigarh (1951-54).

La règle des 7 V (voies de circulation) y est appliquée pour la première fois.

Aux Indeségalement, le musée d'Ahmedabad (1952) reprend certaines dispositions du Mundaneum de 1929 et du "musée àcroissance illimitée" de 1939.

Certaines grandes constructions restèrent à l'état de projet ou ne furent réalisées quepartiellement ou imparfaitement : Palais pour la Société des Nations, à Genève (1927-28) ; Centrosoyus (1929) etPalais des Soviets (1931), à Moscou ; Siège des Nations-Unies (1947), à New York.

La chapelle de Ronchamp(1950-54) est le seul monument cultuel construit par Le Corbusier jusqu'à ce jour. Il ne semble pas possible de rattacher la doctrine et l'œuvre de Le Corbusier à un mouvement ou à un maître qui lesaurait influencés de façon directe.

Rebelle à toute discipline d'école ou d'atelier, ce demi-autodidacte farouchementanti-académique n'attendit jamais de leçons que de l'observation de la nature, de l'étude des monuments savantsou populaires du passé, de la pratique des autres arts plastiques (Le Corbusier peignit avant de construire etn'abandonna jamais la brosse), et des réalisations des ingénieurs puisque, selon lui, "les techniques s ont l'assiettemême du lyrisme".

Ce tempérament et cette formation sont à la base d'un ensemble original d'idées et deréalisations qu'il devient chaque jour plus difficile de classer.

Parce que Le Corbusier a dit de la maison qu'elle estune "machine à habiter", on en a oublié qu'il définissait l'architecture, dès 1920, comme le "jeu savant, correct etmagnifique des volumes assemblés sous la lumière", qu'il n'a cessé de voir en elle une "pure création de l'esprit", etqu'il ne la juge valable et émouvante que lorsqu'elle est l'expression d'un lyrisme indiscutable.

Dans l'impossibilité oùl'on est donc de le ranger parmi "les fonctionnalistes", on le tient fréquemment pour le maître le plus représentatif dela tendance "rationaliste" de l'architecture moderne, à laquelle on oppose depuis peu l'école "organique" du Nord etl'œuvre romantique de Wright.

En réalité, si Le Corbusier tend à la "mise en ordre", à "l'harmonisation" des diversesfonctions du "domaine bâti", le but visé demeure la conquête de libertés nouvelles, à la fois d'ordre utilitaire etplastique (plan et façade libérés par l'ossature de béton ; silhouette du bâtiment et tracé du réseau routier libéréspar les pilotis).

Libertés d'ailleurs préservées de toute anarchie par l'introduction du nombre, de la proportion (tracésrégulateurs dès 1920 - Modulor depuis dix années environ).

De fait, l'œuvre de Le Corbusier s'est développé enassouplissant progressivement ses moyens, en gagnant en aisance et en mouvement ce qu'il semblait perdre enrigueur : en apparence, la chapelle de Ronchamp (1950-1953) paraît fort éloignée de la villa Savoye (1929-1931) ;la grande animation du plan, du volume et de la surface, l'importance des jeux de la lumière et de l'ombre, confèrentsoudain à son architecture un esprit qu'on lui croyait contraire. Ce qu'on doit à Le Corbusier constitue donc un œuvre d'une invention et d'une intensité plastique remarquables,procédant de la prise en considération de tous les faits de la réalité quotidienne, de la volonté d'élever lesréalisations de l'architecture et de l'urbanisme au niveau des immenses possibilités techniques actuelles, et du désirde n'utiliser celles-ci qu'en vue de réintroduire l'harmonie et la joie dans la vie de l'homme.

Fait nouveau, le temps(distance séparant le lieu de travail du logis), la vitesse (de quoi dépend la maille de certains réseaux decirculation), deviennent des "matériaux" de l'architecture et de l'urbanisme au même titre que le soleil, l'espace et laverdure et conditionnent des dépendances réciproques entre la première et le second, et font régner une unitéd'aspect nouveau sur l'ensemble du domaine bâti.

Mallet-Stevens est un autre architecte décisif de l'Entre-Deux guerres en France.

L'ensemble de son œuvrearchitecturale a été réalisée entre 1923 et 1929.

Sa première réalisation est la Villa Noailles construite à Hyères.D'emblée les influences du groupe De Stijl qui a présenté ses travaux à Paris en 1923 sont évidentes.

Il rejettel'ornementation, définit les volumes par des angles droits, des jeux d'horizontales, des surfaces nues.

En 1926 et 27il lui est donné de construire une voie privée en plein XVIe arrondissement de Paris, rue qui porte son nom.

En 1928c'est le casino de Saint-Jean-de-Luz.

Outre plusieurs villas et la caserne des pompiers de la rue Mesnil à Parisencore en 1935, il se donne régulièrement à l'exercice d'architecture provisoire qu'est la construction de pavillonslors de salons et d'expositions.

C'est une maquette d'aéro-club en 1922 au Salon d'automne, c'est le Pavillon dutourisme à l'Exposition des arts décoratifs de 1925, c'est le Palais de la Lumière à l'Exposition de Paris de 1937.

EnfinMallet-Stevens joue un rôle déterminant dans l'élaboration de l'esthétique de l'architecture intérieure des années 30.. »

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