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Corée du Sud

Publié le 11/04/2013

Extrait du document

1 PRÉSENTATION

Corée du Sud, en coréen Han-guk, pays d’Asie orientale occupant la partie méridionale de la péninsule coréenne. Sa capitale est Séoul.

La Corée du Sud est limitée au nord par la Corée du Nord, à l’est par la mer du Japon, au sud et au sud-est par le détroit de Corée, qui sépare le pays du Japon, et à l’ouest par la mer Jaune. De nombreuses îles, au sud et à l’ouest, lui sont rattachées, dont Cheju-do (1 845 km²), au sud-ouest.

2 MILIEU NATUREL
2.1 Relief et hydrographie

La Corée du Sud s’étend sur une longueur d’environ 450 km du nord au sud, et atteint une largeur maximale, d’est en ouest, de 230 km. Sa superficie totale est de 99 268 km². Le pays est longé au nord par le 38e parallèle qui marque la frontière avec la Corée du Nord. Près de 80 p. 100 de son territoire possède un relief montagneux et accidenté. Celui-ci culmine au sommet d’un ancien volcan, le Halla-san (1 950 m), situé sur l’île de Cheju-do. Les principales chaînes montagneuses sont le T’aebaek-Sanmaek et le Sobaek. Le T’aebaek-Sanmaek traverse le pays, du nord au sud, parallèlement à la côte orientale et culmine à 1 708 m d’altitude, au sommet du Sorak-san. La chaîne du Sobaek, d’orientation sud-ouest / nord-est, culmine au sommet du Chiri-san (1 915 m). Les plaines, qui occupent moins du cinquième de la superficie du pays, sont concentrées principalement le long du littoral occidental et méridional. Les côtes, très échancrées, sont bordées de petites îles. À 100 km au sud, l’île de Cheju-do présente un relief volcanique.

Les deux fleuves principaux de la Corée du Sud, le Naktong (520 km) et le Han (514 km), prennent leur source dans le T’aebaek-Sanmaek. Seul le Naktong est réellement navigable. Il s’écoule vers le sud et se jette dans le détroit de Corée tandis que le Han, tributaire de la mer Jaune, s’écoule vers le nord-ouest.

2.2 Climat

Le climat de la Corée du Sud est continental, mais tempéré par les influences océaniques. Il se caractérise par des hivers froids et secs et par des étés chauds, humides et pluvieux. La température moyenne est de 1 °C en janvier et de 24 °C en juillet. Les températures extrêmes, à Séoul, sont de - 12 °C en janvier et de 37 °C en juillet. Les contrastes climatiques sont importants, surtout en hiver, entre l’arrière-pays montagneux, qui connaît les températures les plus basses, et la côte méridionale, qui bénéficie d’un climat plus clément.

Les précipitations annuelles moyennes atteignent environ 1 371 mm à Séoul, au nord, et 1 474 mm à Pusan, au sud. L’essentiel des pluies est apporté par la mousson d’été (juillet-août). Celle-ci s’accompagne parfois de pluies torrentielles (500 mm en 3 jours) et de typhons meurtriers.

2.3 Végétation et faune

Les forêts de conifères (pins, sapins) et d’arbres à feuilles caduques (érables, ormes, trembles, peupliers) couvrent environ les deux tiers du territoire. Les plaines côtières du sud, bordées de moyennes montagnes, sont couvertes de forêts de bambous, de lauriers et de chênes verts. Le taux de couverture forestière est en nette régression. Les grands mammifères (tigres, léopards, ours et lynx), qui abondaient sur l’ensemble de la péninsule coréenne, ont aujourd’hui quasiment disparu en raison de la déforestation et du braconnage.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Démographie

En 2008, la Corée du Sud comptait 49,2 millions d'habitants. La densité de la population, 501,4 habitants au km², est l’une des plus élevées au monde. La grande majorité des Sud-Coréens se concentrent dans les basses régions côtières du sud et de l’ouest du pays. Le taux de croissance annuel de la population, en recul constant depuis les années 1960, était de 0,4 p. 100 en 2008. La même année, l’indice de fécondité était de 1,29 enfant par femme.

La population est relativement jeune. En 1999, 22,1 p. 100 des habitants avaient moins de 15 ans et seulement 6,7 p. 100 plus de 65 ans. L’espérance de vie est de 77,4 ans, ce qui place le pays sur la voie d’un vieillissement progressif de sa population.

Outre l’importante communauté coréenne vivant au Japon, le pays connaît actuellement un fort courant d’émigration vers les États-Unis. La Corée du Sud, à l’instar de la Corée du Nord, est un pays homogène sur le plan ethnique. En dehors de quelque 30 000 Chinois, le pays ne compte aucune minorité ethnique ou linguistique. Les Coréens sont apparentés aux Mongols.

3.2 Divisions administratives et villes principales

La Corée du Sud est divisée en 9 provinces (do) : Kyonggi, Kangwon, Chungchong-Nord, Chungchong-Sud, Cholla-Nord, Cholla-Sud, Kyongsang-Sud, Kyongsang-Nord, Cheju. Six villes ont le statut de villes métropolitaines (gwangyogsi) : Pusan, Taegu, Taejon, Kwangju, Inchon et Ulsan. Séoul , qui a le statut particulier de capitale métropolitaine (tugbyolsi), est directement administrée par le gouvernement.

L’urbanisation du pays a connu une rapide croissance à partir des années 1960 en raison d’un exode rural massif. La Corée du Sud est devenue une nation très fortement urbanisée (81 p. 100 de la population en 2005). L’essentiel des grandes villes et du potentiel économique sud-coréen se localise en périphérie, sur les plaines littorales. Séoul, la capitale, est, avec 9,71 millions d'habitants en 2003, le principal centre économique et urbain du pays. Parmi les autres grandes villes figurent Pusan (3,66 millions d'habitants en 2005), premier port du pays, Taegu (2,51 millions d'habitants en 2002), foyer de l’industrie de la soie, Inchon (2,63 millions d'habitants en 2005), principal port de la mer Jaune et avant-port de Séoul, et Kwangju (1,41 millions d'habitants en 2005), capitale administrative de la province du Cholla-Sud.

3.3 Institutions et vie politique

Une nouvelle Constitution, approuvée par référendum en 1987, est entrée en vigueur en 1988. Elle marque le début de la VIe République. L’aspect dictatorial du régime coréen, régi par les lois sur la Sécurité nationale permettant au pouvoir exécutif de restreindre les libertés individuelles, de décréter la loi martiale et le couvre-feu à tout moment, s’est estompé depuis 1988 grâce aux réformes entamées par le président Roh Tae-woo et poursuivies, notamment sous la pression populaire, par son successeur Kim Young-sam, mais surtout par Kim Dae-jung, opposant de longue date, devenu président de la République en 1998.

3.3.1 Organisation des pouvoirs

La Corée du Sud est une république parlementaire. Le pouvoir exécutif est détenu par le président, qui est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans non renouvelable. Le président de la République est le commandant en chef des forces armées. Ses pouvoirs sont limités par la Constitution de 1987 : il ne peut ni dissoudre l’Assemblée législative ni suspendre les droits fondamentaux en matière de justice. Il a le pouvoir de nommer et de révoquer le Premier ministre et les membres du gouvernement. Le pouvoir législatif est exercé par un Parlement monocaméral. Les 299 membres de l’Assemblée nationale sont élus au suffrage universel direct pour un mandat de quatre ans.

La Constitution respecte la séparation des pouvoirs : la justice est indépendante du pouvoir exécutif. La plus haute instance judiciaire de la Corée du Sud est la Cour suprême, dont tous les membres sont nommés par le président de la République avec l’approbation de l’Assemblée nationale. La Cour suprême est l’instance de dernier ressort. Il existe cinq cours d’appel, situées à Séoul, Pusan, Taegu, Taejon et Kwangju. Les tribunaux de district, implantés dans les grandes villes, jugent les affaires civiles et pénales en première instance. Une Cour constitutionnelle examine les questions d’ordre politique et la conformité des actes et des lois avec la nouvelle Constitution.

3.3.2 Partis politiques

Le paysage politique sud-coréen a été sensiblement modifié depuis l’accession à la présidence, en février 2003, de Roh Moo-hyun, dauphin de l’ancien dirigeant Kim Dae-jung. Les deux principaux partis politiques du pays, le Parti démocrate du millénaire (PDM), parti de centre-gauche fondé par Kim Dae-jung, et le Grand Parti national (GNP), parti conservateur dirigé par la fille de l’ancien dictateur Park Chung-hee, ont perdu du terrain au profit du parti Uri, formation de centre-gauche constituée en 2003 par des dissidents du PDM favorables à Roh Moo-hyun, et du Parti démocratique du travail (PDT), parti de gauche lié à la Confédération des syndicats coréens.

3.3.3 Défense nationale

Près de 37 000 soldats américains sont stationnés, au début des années 2000, dans le pays. Les dépenses publiques consacrées à la défense ont représenté en 2003 2,8 p. 100 du PIB.

3.4 Langues et religions

La langue nationale, le coréen, appartient à la famille des langues ouralo-altaïques. La structure grammaticale du coréen a des traits communs avec celle du japonais, mais de nombreuses unités du lexique ont été empruntées au chinois.

Au début des années 1990, plus de la moitié de la population se déclarait sans religion. Deux voies philosophico-religieuses prédominent. Le bouddhisme mahayana (ou Grand Véhicule), voie spirituelle, regroupe près de 12 millions d’adeptes, soit 28 p. 100 de la population. Le confucianisme, voie morale, joue un rôle plus important dans la vie des Coréens que ne le laisserait supposer le nombre relativement peu élevé de ses adeptes (1 p. 100 de la population). Près de 19 p. 100 de la population est protestante et près de 6 p. 100 catholique. Le chondogyo, religion indigène aux ramifications diverses, le taoïsme, voie philosophique, et le chamanisme ont également une profonde influence sur la vie religieuse du pays.

3.5 Éducation

L’enseignement primaire est gratuit et obligatoire pour tous les enfants âgés de 6 à 11 ans. Au-delà, l’enseignement comprend trois années de collège et trois années de lycée. Les écoles privées jouent un rôle important, notamment dans l’enseignement secondaire. En 2005, le taux d’alphabétisation était de 98 p. 100.

Les principales universités coréennes sont l’université de Corée (fondée en 1905), l’université nationale de Séoul (1946), l’université Ewha pour femmes (1886) et l’université Yonsei (1885), qui se trouvent toutes à Séoul ; l’université Chosun (1946) à Kwangju, et l’université nationale de Pusan (1946). En 1995, les dépenses publiques consacrées à l’éducation ont représenté 4,2 p. 100 du produit intérieur brut (PIB).

3.6 Arts et vie culturelle

La culture coréenne est une synthèse d’influences chinoises et, dans une moindre mesure, d’influences japonaises, avec des traditions artistiques locales. L’art et l’architecture coréens sont ainsi imprégnés de traditions culturelles liées au confucianisme, au bouddhisme et à l’enseignement zen (voir art de Corée).

Les médias jouent un rôle croissant depuis les années 1950. Il existe plus de vingt quotidiens nationaux et les journaux ayant le plus fort tirage sont le Chosun Ilbo et le Hankook 1160, dont les sièges se trouvent à Séoul.

4 ÉCONOMIE
4.1 Généralités

La Corée du Sud a été, jusqu’à la partition de la Corée en 1948, une région traditionnellement agricole, par opposition à la Corée du Nord, plus industrielle. Elle s’est engagée, à partir des années 1960, dans une politique d’industrialisation rapide, appliquant les principes d’une économie capitaliste. Pays atelier, ayant su attirer par sa main-d’œuvre bon marché et docile de nombreuses usines étrangères (politique de délocalisation), notamment dans les secteurs du textile, de la construction mécanique et électrique, la Corée du Sud a parallèlement su développer une industrie nationale performante (sidérurgie, chantiers navals, automobile, électronique). Elle connaît ainsi une croissance accélérée, de l’ordre de 9 p. 100 par an.

Elle s’impose aujourd’hui comme un nouveau pays industriel (NPI), particulièrement dynamique, rival potentiel du Japon. L’industrialisation s’est accompagnée d’un développement des services qui représentent aujourd’hui le secteur le plus important de l’économie. En 2006, le produit intérieur brut (PIB) global s’élevait à 888 milliards de dollars.

Ouverte sur l’aire Asie-Pacifique, la première zone économique du monde, la Corée du Sud a décidé, en 1996, de s’orienter vers une mondialisation accrue de son économie. Le manque de matières premières agricoles et minérales ainsi que l’insuffisance du marché intérieur acculent le pays à développer ses échanges avec l’étranger. Parallèlement, il s’est engagé dans une modernisation en profondeur des services publics. Ces mesures devraient s’accompagner d’un renforcement de l’autonomie locale.

La population active comprend 24,5 millions de personnes. La recherche de la compétitivité et de la productivité à tout prix, qui est une des clés de la réussite sud-coréenne, repose toutefois sur des conditions de travail difficiles (bas salaires, faible protection sociale, etc.) aujourd’hui de plus en plus contestées par la population, en quête d’une amélioration de sa qualité de vie.

4.2 Agriculture, forêts, pêche

En 2005, ce secteur représentait 8 p. 100 de la population active et fournissait 3,2 p. 100 du PIB. Aujourd’hui les surfaces cultivées couvrent 19 p. 100 du territoire. Le riz (56 p. 100 des terres) constitue la principale ressource, avec une production de 6,3 millions de tonnes en 2006. Les rendements, très élevés (6 870 kg/ha), assurent l’autosuffisance en riz de la Corée du Sud. Les autres productions végétales sont l’orge, le blé, les pommes de terre, les patates douces, le soja, le coton, le chanvre et la soie. La production de fruits (pommes, melons, pêches, poires) a connu un essor rapide. En 2006, le cheptel se composait de 9,4 millions de porcs, de 522 534 chèvres et de 2,5 millions de bovins. L’exploitation forestière s’élevait, en 2006, à 4,9 millions de m³.

Parallèlement à l’industrialisation d’après-guerre, l’agriculture s’est mécanisée. Les exploitations, familiales, ont une taille moyenne de 1,2 hectare. Le nombre d’agriculteurs n’a cessé de diminuer, notamment depuis les derniers accords du GATT.

La pêche est un secteur très important. La Corée du Sud dispose d’une flotte moderne, qui lui permet de figurer parmi les dix premiers pays pêcheurs au monde, avec une production de 2,71 millions de tonnes en 2005. Les ports d’Ulsan et de Masan, devenus des centres de pêche hauturière, possèdent des usines de transformation du poisson.

La balance agricole est déficitaire (8,5 milliards de dollars en 1994).

4.3 Mines et industries

En 2005, l’industrie employait 27 p. 100 de la population active et fournissait 39,6 p. 100 du PIB.

En 1948, la division de la Corée a opéré un partage inégal des ressources minières, favorisant la Corée du Nord. La Corée du Sud possède quelques gisements de houille (3,3 millions de tonnes en 2003), d’argent, de zinc, de tungstène, de fer et de kaolin. Le poids économique de ce secteur est négligeable. En 2003, la production d’électricité était de 326,2 milliards de kilowattheures (dont plus du tiers est d’origine nucléaire). La dépendance énergétique de la Corée du Sud est supérieure à 80 p. 100.

L’économie de la Corée du Sud a toujours été dominée par les chaebols, des géants industriels de type conglomérat (Daewoo, Samsung, etc.). Ces sociétés ont fait l’objet d’une nouvelle législation, plus sévère, pour non-respect de la concurrence.

À partir de 1970, une plus grande importance a été accordée à l’industrie lourde, afin de réduire les importations. Mais cette progression a entraîné de graves problèmes de pollution. Les secteurs dominants sont la construction mécanique (machines, matériels de transport), la sidérurgie (33,7 millions de tonnes d’acier en 1994, 6e rang mondial), l’automobile (1,8 million de véhicules, 6e rang mondial), la construction navale (20 millions de tonnes, 2e rang mondial), l’électronique, l’agroalimentaire, la chimie (engrais), le textile et la confection. Les principales régions industrielles se situent autour de Séoul, de Taegu et sur la côte sud-est (Ulsan, Pusan).

4.4 Secteur tertiaire

En 2005, les services employaient 65 p. 100 de la population active et fournissaient 57,2 p. 100 du PIB.

L’unité monétaire de la Corée du Sud est le won sud-coréen divisé en 100 chon. En 1999, la dette extérieure se montait à 25 p. 100 du PNB.

Un réseau routier développé relie les grands centres urbains. Le pays comptait 100 279 km de routes en 2004. Le réseau ferroviaire, qui appartient à l’État, est de 3 392 km. En 1995, un contrat a été signé avec la France pour la construction d’une ligne TGV entre Séoul et Pusan.

Les principaux ports du pays sont ceux de Pusan, Inchon, Mokpo et Kunsan. Les compagnies Korean Air Lines et Asiana Airlines proposent des vols intérieurs et internationaux.

4.5 Commerce extérieur

En 2004, le montant global des importations s’élevait à 224,5 milliards de dollars et celui des exportations à 253,8 milliards de dollars. Les échanges avec l’étranger jouent désormais un rôle majeur. Les principaux partenaires commerciaux de la Corée du Sud sont l’Asie (46 p. 100, dont le Japon 14 p. 100), l’Amérique du Nord (23 p. 100) et l’Union européenne (16 p. 100).

5 HISTOIRE
5.1 Un État issu de la partition de la Corée

Issue de la partition de la Corée, la république de Corée, proclamée le 15 août 1948, se donne pour premier président Syngman Rhee. Mais, très vite, la guerre de Corée oppose les deux États coréens, de juin 1950 à juillet 1953. Après le conflit, Syngman Rhee, qui a été réélu en 1952, se révèle incapable d’assurer une véritable croissance du pays malgré les nombreuses aides financières des États-Unis. Il remporte cependant les élections de 1956. En revanche, les manipulations criantes constatées lors des élections de 1960 déclenchent un vaste mouvement de protestation qui le conduit à démissionner. Ses remplaçants sont rapidement évincés par une armée inquiète des revendications étudiantes en faveur de pourparlers avec le Nord.

5.2 La IIIe République de Park Chung-Hee

La junte militaire menée par Park Chung-Hee gouverne par décrets jusqu’en octobre 1963, date à laquelle Park Chung-Hee est élu — de justesse — président. Il met en œuvre d’importantes réformes économiques, en particulier le premier plan quinquennal, qui marque le début du décollage économique du pays. Malgré la fermeté de l’opposition, il normalise le traité d’amitié et de commerce avec le Japon en juin 1965. Cet accord permet à la Corée du Sud de bénéficier de 500 millions de dollars d’aides et de prêts japonais. L’industrialisation et les exportations du pays connaissent un bond spectaculaire, le produit intérieur brut (PIB) augmentant de 10 p. 100 par an.

S’appuyant sur le Parti démocratique républicain, Park Chung-Hee est réélu en 1967 et en 1971. En 1972, il instaure la loi martiale et met en place une nouvelle Constitution qui lui permet de rester indéfiniment en fonction. Dans les mois qui suivent, la répression s’accentue.

5.3 La présidence de Chon Duhwan

En 1979, des manifestations organisées dans les villes de Pusan et de Masan sont violemment réprimées. Profitant de ce climat tendu, Kim Chaekyu, directeur du service central de renseignements, assassine Park le 26 octobre 1979. Le Premier ministre Choe Kyuhah succède à Park au poste de président. Mais le général Chon Duhwan s’impose très vite à la tête du pays. Des manifestations populaires et étudiantes d’une grande ampleur sèment le trouble. À Kwangju, capitale de la province de Cholla, dont est originaire le principal leader de l’opposition Kim Dae-jung, les rassemblements se transforment en insurrection. Les commandos de parachutistes interviennent. Après trois jours de sanglants combats de rue, l’armée reprend le contrôle de la ville. Le bilan officiel, vraisemblablement sous-estimé, fait état de 191 morts. En 1981, après l’adoption d’une nouvelle Constitution, Chon devient président.

Le gouvernement de Chon Duhwan réalise un coup diplomatique lorsque le Comité international olympique choisit Séoul comme site des jeux Olympiques d’été de 1988.

5.4 Les réformes de Roh Tae-woo et de Kim Young-sam

En 1987, la Corée du Sud connaît une nouvelle crise sociale, déclenchée par la mort d’un étudiant au cours d’un interrogatoire de police. Pour répondre aux protestations de masse, Roh Tae-woo promet des réformes. La nouvelle Constitution, approuvée à 93 p. 100 des voix lors d’un référendum national organisé en 1987, entre en vigueur en février 1988. Elle marque le début de la VIe République. Le nouveau président tient ses promesses et libéralise le régime.

Les élections nationales de décembre 1992 permettent aux Sud-Coréens d’élire leur premier président civil, Kim Young-sam. Celui-ci prend officiellement ses fonctions le 25 février 1993. Il met en œuvre une série de mesures contre la corruption. Il engage également de vastes réformes économiques visant à assouplir les réglementations nationales, à favoriser les investissements étrangers et à promouvoir la concurrence.

Si le président Kim Young-sam réussit à imposer une remise en ordre de l’armée et de la classe politique après trente années de régime militaire, il n’en reste pas moins en partie dépendant des forces conservatrices. Fort de la campagne de « globalisation « présentée comme une mobilisation nationale face à la compétition internationale, Kim Young-sam peut évincer le chef de file des conservateurs. Cependant, il ne peut éviter la défaite de son parti (le Parti démocratique libéral) aux élections locales de 1995. Sur le plan extérieur, la relance des pourparlers entre les deux Corée est ajournée sine die après la mort subite de Kim Il-sung, le leader nord-coréen. Séoul en est probablement soulagée, car elle préfère une intégration économique progressive à une réunification trop hâtive.

En décembre 1995, l’ancien président Roh Tae-woo et son prédécesseur, le général Chon Duhwan, sont inculpés et emprisonnés pour corruption. Ils doivent également répondre du massacre de Kwangu. En août 1996, ils sont condamnés, respectivement, à une peine de prison de vingt-deux ans et demi et à la peine de mort, peines réduites et commuées en décembre 1996 à cinq ans et demi de prison et à la prison à vie. Tous deux sont libérés en décembre 1997, après l’élection de Kim Dae-jung.

5.5 La présidence de Kim Dae-jung
5.5.1 La crise financière de 1997

La crise financière, qui en 1997, touche de nombreux pays de l’Asie du Sud-Est, met surtout au jour les fragilités du processus de développement de la Corée du Sud : la corruption et les liens entre monde politique et banques, celles-ci ayant pratiqué une politique de prêts sans véritable garantie ; la baisse des exportations due à la dépréciation du yen par rapport au won ; et le surendettement des chaebols (ces vastes conglomérats qui sont à la base de l’essor coréen et qui ont permis au pays de devenir la onzième puissance économique du monde ainsi que le second membre asiatique de l’OCDE). Cette crise se traduit par une forte poussée du chômage, phénomène jusqu’alors presque inconnu en Corée du Sud, mais elle a aussi des conséquences politiques.

5.5.2 L’élection d’un opposant de longue date

La crise financière et économique se traduit également par la victoire de l’ancien opposant Kim Dae-jung à l’élection présidentielle de décembre 1997, consacrant pour la première fois une alternance démocratique en Corée du Sud. Cependant la marge de manœuvre du nouveau président, qui prête serment le 25 février 1998, demeure très étroite. Contrainte de faire appel au FMI, la Corée du Sud doit accepter en contrepartie de mettre en œuvre plusieurs mesures visant à restructurer l’économie. Le gouvernement et les syndicats concluent ainsi, en février 1998, un pacte de réforme du système social, qui vise à une plus grande flexibilité du marché de l’emploi par une série de dispositions facilitant le licenciement, en échange d’une reconnaissance complète des droits syndicaux et de la création d’un système d’assurance chômage. Confronté à la menace de troubles sociaux, alors que le nombre des sans-emploi ne cesse de croître, Kim Dae-jung doit, en outre, tenir compte du poids de l’opposition qui détient la majorité au Parlement. Malgré les difficultés économiques qu’ils subissent, les Coréens lui renouvellent leur confiance lors des élections locales de juin.

Toutefois, en 1999, l’économie montre des signes de reprise. Outre celui des conglomérats industriels — dont il doit accepter le démantèlement et le rachat par des groupes étrangers (Samsung) —, le gouvernement s’attaque à l’assainissement des secteurs de la banque et de l’assurance. La même année, la Corée du Sud entre dans un nouveau forum de discussion, baptisé G20 (qui correspond à l’ancien G7 élargi). En 2000, la victoire de l’opposition (Grand Parti national, ou Hannara Dang) aux élections législatives contraint le président Kim Dae-jung à trouver des alliances pour poursuivre sa politique de réformes économiques et de dialogue avec la Corée du Nord. En mai, après la démission de Park Tae-joon, impliqué dans une affaire de fraude fiscale, il nomme Lee Han-dong, chef de l’Union démocrate libérale, parti minoritaire au Parlement, au poste de Premier ministre.

5.5.3 Une économie en récession

L’économie sud-coréenne continue de connaître une forte récession. La faillite de Daewoo, fleuron de la construction automobile coréenne, en novembre 2000, en est la conséquence la plus symbolique. L’entreprise dépose son bilan avec 17 milliards de dollars de dettes. Kim Woo Shong, le fondateur du groupe, accusé d’avoir détourné 80 milliards de dollars, prend la fuite.

À l’automne 2001, General Motors annonce la prochaine reprise de Daewoo Motor (4 usines sur 15 et l’intégralité du réseau mondial des ventes) par le biais de la création d’une joint-venture détenue à 67 p. 100 par GM et à 33 p. 100 par les créanciers de Daewoo. Le premier constructeur mondial et le deuxième constructeur automobile sud-coréen avaient été partenaires jusqu’en 1992.

5.5.4 Les relations avec la Corée du Nord

Les relations avec la Corée du Nord connaissent un début d’amélioration au printemps 1998, mais la situation se bloque à nouveau en juillet, lorsque la Corée du Nord mène des opérations d’infiltration vers la Corée du Sud. En juin 1999, cette situation s’aggrave encore, avec une « bataille navale « dans la mer Jaune, au cours de laquelle un bateau nord-coréen est coulé par la marine sud-coréenne.

En juin 2000, Kim Dae-jung rencontre, à Pyongyang, Kim Jong-il, secrétaire général du parti de Corée du Nord, pour chercher à améliorer les relations entre les deux pays, notamment en ce qui concerne la réunion des familles séparées et l’assistance de la Corée du Sud à celle du Nord. L’action de Kim Dae-jung est récompensée en octobre 2000 par le prix Nobel de la paix qu’il reçoit « pour son travail pour la démocratie et les droits de l’homme en Corée du Sud et en Asie du Sud-Est, en général, et pour la paix et la réconciliation avec la Corée du Nord en particulier «.

En septembre 2001, le ministre de l’Unification est désavoué par le Parlement de Séoul. L’artisan du rapprochement entre les deux Corées fait les frais d’une opposition de plus en plus défiante à l’égard du dialogue avec la Corée du Nord, alors que celui-ci n’est pas vraiment encouragé par l’administration Bush. La motion de défiance présentée par le principal parti d’opposition, le Grand Parti national, est adoptée par 148 voix contre 119, l’Union démocrate libérale, membre de la coalition gouvernementale, joignant ses voix à celles de l’opposition.

Dans la foulée, le gouvernement démissionne en bloc afin de permettre au président Kim Dae-jung de remanier son cabinet. Hong Soon-young, ancien ministre des Affaires étrangères, jusqu’alors ambassadeur en Chine, devient le nouveau ministre de l’Unification. Sa stature marque la volonté du président de continuer dans la voie de la réconciliation. Mais la démission de Kim Dae-jung au mois de novembre de la présidence du Parti démocrate du millénaire (PDM) traduit son affaiblissement politique, à un an de la prochaine élection présidentielle.

5.6 La présidence de Roh Moo-hyun

La campagne pour l’élection présidentielle de décembre 2002, qui se déroule dans un contexte international marqué par l’annonce de la reprise d’un programme d’armement nucléaire en Corée du Nord, est dominée par deux favoris : Roh Moo-hyun, candidat du PDM — aux termes de la Constitution, Kim Dae-jung n’est pas autorisé à briguer un second mandat —, et Lee Hoi-chang, chef de l’opposition conservatrice. Le premier est partisan d’une poursuite du dialogue avec la Corée du Nord et de la conquête d’une plus grande autonomie à l’égard des États-Unis, dont la Corée du Sud a toujours été un allié inconditionnel, tandis que le second est favorable à une position inflexible dans les relations avec la Corée du Nord. Le 19 décembre, c’est Roh Moo-hyun qui est élu avec 48,9 p. 100 des suffrages, contre 46,6 p. 100 pour Lee Hoi-chang.

Âgé de 56 ans, le nouveau président coréen entend être « l’homme du compromis «. Ancien avocat rayé du barreau en 1987 pour sa défense des mouvements de contestation du régime du général Chon Duhwan, Roh Moo-hyun se place du « côté des défavorisés «. Il s’engage à mettre en œuvre une meilleure répartition des richesses et à réformer une politique coréenne gangrenée par la corruption. Il prend ses fonctions en février 2003 et nomme Goh Kun, ancien maire de Séoul, au poste de Premier ministre.

À partir d’août 2003, des pourparlers multilatéraux sont engagés entre la Corée du Nord, la Corée du Sud, les États-Unis, la Chine, le Japon et la Russie, afin de mettre fin à la crise nucléaire. Ils se poursuivent jusqu’en février 2004 sans aboutir à un accord. C’est lors de l’intervention américaine en Irak que Roh Moo-hyun soutient un vote parlementaire autorisant l’envoi d’un contingent militaire dans le golfe, contre l’avis d’une partie de la population, déjà fortement mobilisée contre la présence de troupes américaines sur le territoire coréen. Pour le président sud-coréen, cette initiative peut permettre de renforcer l’alliance avec les États-Unis et favoriser une issue pacifique à la crise nord-coréenne.

Accusé d’être impliqué dans un scandale financier dès le mois d’octobre 2003, Roh Moo-hyun voit sa crédibilité sur la scène nationale rapidement diminuer. Sa position s’affaiblit tandis qu’il perd le soutien du PDM à l’Assemblée nationale. Cette fronde entraîne une scission au sein du PDM et la fondation du parti Uri, formation de centre-gauche. En mars 2004, Roh Moo-hyun est destitué par l’Assemblée nationale, qui l’accuse de corruption et d’infraction à la loi électorale. Fomentée par le PDM, cette destitution provoque un émoi considérable dans le pays, les partisans de Roh Moo-hyun dénonçant une tentative de coup d’État. Alors que le vote de l’Assemblée nationale est soumis à la validation de la Cour constitutionnelle, le président Roh Moo-hyun sort fortement renforcé des élections législatives d’avril 2004 : le parti Uri, seule formation à soutenir le président destitué, remporte une victoire retentissante avec une majorité de 152 sièges sur un total de 299 — le GNP (Grand parti national), en recueillant 121, et le PDM seulement 9, contre 115 dans l’ancienne législature. À l’issue de ce scrutin, la Cour constitutionnelle invalide au mois de mai la motion de destitution du président Roh Moo-hyun et le rétablit dans ses fonctions. En mars 2006, une femme devient Premier ministre, pour la première fois dans l’histoire de la Corée du Sud, en remplacement de Lee Hae-chan démissionnaire. Avocate et député du parti Uri, Han Myung-sook a précédemment occupé les fonctions de ministre de l’Égalité des sexes puis de ministre de l’Environnement.

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