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CORNEILLE - L’illusion comique : Jusqu’à « Et depuis je suis beau quand je veux seulement ». ACTE II - SCENE 2

Publié le 14/11/2011

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corneille

Avec son Matamore, Corneille reprend un personnage type mais dépasse les attentes du spectateur en créant le plus beau spécimen de Matamore de notre littérature par l’exubérance de ses rodomontades. Pourtant, se pose le problème de son utilité dans cette scène qu’il domine et qui ne sert à rien d’autre qu’à le faire exister mais aussi dans les autres où il s’intègre mal aux autres personnages par qui il est successivement rejeté. Il est déconnecté de l’univers de la comédie sentimentale et plus encore de l’univers de la tragicomédie où il fait une unique et brève apparition et il est enfin expulser de la pièce puisqu’il n’est pas présent dans l’acte V ni dans la tragédie, et surtout, ni au niveau des acteurs quand on sort de l’univers de la tragédie ; comme si Corneille voulait ainsi lui signifier son congé définitif de la nouvelle comédie en train de se mettre en place.

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« Parodie du langage précieux (utilisation du mot objet).Mêmes procédés hyperboliques.Exemples : « Je ne pouvais sortir sans les faire pâmer.Mille mouraient par jour à force de m'aimer.»« Les reines à l'envi mendiaient mes caresses.»« Dans leurs soupirs d'amour ne mêlaient que mon nom.» Ce discours, porté par cette rhétorique de l’emphase souligne le goût de la parodie ostentatoire n’est, dans l’absolu,pas si ridicule.

Nous retrouverons pratiquement le même discours dans la bouche de Don Gomès dans le Cid. II / 1) un personnage dont le ton est décalé avec celui de la comédie Cornélienne Les aspirations guerrières de Matamore détonnent avec le récit des amours de Clindor 2) Un personnage de caricature Matamore adopte les traits du héros épique mais ils sont caricaturaux.C’est surtout par son propre discours que Matamore exprime sa mégalomanie, ses fantasmes de toute puissance quiaboutissent à la création d’un univers d’illusions et suffisent à le discréditer. Allusions à un monde exotique.Matamore traite avec les dieux qui sont même ses adjuvants.

Il dirige la mort.« D’un seul commandement que je fais aux trois parques ».Il prévoit de réorganiser l’Olympe avec Mars avant Zeus.« Et donnerait à Mars à gouverner son foudre ».Il est même polymorphe.« Et depuis je suis beau quand je veux seulement.

» 3) Un personnage qui n’agit pas en creux Matamore caricature le héros Cornélien à venir.Dans la tirade du début, Matamore s’énerve quand il entend le mot « armée » et prétend vouloir se battre pourfinalement revenir à son point de départ au vers 252.

CAD sa colère pour Clindor.Plus tard Clindor est toujours vivant.

Matamore ne l’a pas « assassiner d’un seul regard »L’incapacité à agir de Matamore est signalée dés le début de la scène.La 1ère réplique de Clindor annonce de hauts faits cependant Matamore répond « il est vrai que je rêve ».Matamore passe sont temps à rêver, c’est un lâche qui fuit la réalité. Quelle est donc l’utilité de ce personnage dans la progression dramatique ? III/ 1) un automate remonté par Clindor Clindor en posant des questions, en provoquant Matamore, en le flattant remonte l’automate.Il est le maître du jeu. 2) une scène inutile Nous n’apprenons rien sur Matamore que nous ne sachions déjà, son entrée ayant été préparée par Alcandre.Son jeu est une simple illustration de ce qu’on sait déjà.

Il en est de même pour Clindor.Cette scène est donc totalement inutile sur le plan dramatique.

Idem pour toutes les autres scènes où il apparaît. 3) un rôle flamboyant Matamore est personnage de pur comique.Le public a plaisir à voir sa conformité avec ses prédécesseurs mais surtout de voir à quel point il les dépasse parl’emphase de son discours.Ce personnage n’existe que par la puissance de son discours.Il est étonnant de voir que ce personnage apparaît à la partie médiane de la pièce, qui est censée représenter laréalité, et qu’il disparaît dès l’acte V surtout que l’on apprend à la fin que le second niveau n’est que du théâtre.Matamore est donc un pur objet de théâtre, un moyen pour Corneille de brouiller les frontières entre le théâtre et laréalité. ConclusionAvec son Matamore, Corneille reprend un personnage type mais dépasse les attentes du spectateur en créant le. »

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