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Correspondance Littéraire Secrete.

Publié le 02/02/2013

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Correspondance Littéraire Secrete. n. 38 De Paris le 15 Septembre 1785 M. Le Cardinal de Rohan est toujours détenu à la bastille. Il est attaqué assez violemment de son asthme ; on lui permet de se promener à pied sur les terrasses du château & à cheval dans la Cour, qui a été sablée pour lui. Quelques personnes assurent qu'on lui prépare un appartement dans les tours, ce qui n'annonce pas que sa captivité doive finir sitôt. [...] Plainte & réquisitoire de M le Procureur-Général sur ces Lettres patentes. « Supplie le Procureur-Général du Roi : Disant qu'il a été informé que vers la fin de janvier de la présente année 1785, le Cardinal de Rohan seroit venu chez Böhmer joyalier de la Couronne & Baffenge son associé, que ces joyaliers lui auroient montré un grand Collier en brillant comme une collection unique & rare en ce genre, & ajoutant qu'il avoit été estimé par les SS. Dogny & Gaillard, 1.600.000 liv. ; qu'ils attendoient d'un moment à l'autre d'envoyer cette parure en Espagne, & qu'ils lui auroient annoncé le desir qu'ils avoient de se défaire d'un effet d'un aussi grand prix. « « Que le Cardinal avoit répondu qu'il rendroit compte de la conversation qu'il venoit d'avoir avec eux, & qu'il se chargeroit peut-être de l'acquisition, que ce n'étoit point pour lui, qu'il étoit persuadé qu'ils accepteroient avec plaisir les arrangements de l'acquéreur, mais qu'il ignoroit s'il lui feroit permis de le nommer. « « Que deux jours après le Cardinal seroit venu chez eux leur annoncer que de nouvelles instructions l'autorisoient à traiter avec eux sur la recommandation expresse du plus grand secret. « « Que lesd. Joyaliers lui ayant promis le secret, le Cardinal leur avoit communiqué des propositions tant pour le prix que pour les échéances des payemens, au dessous desquelles propositions ils avoient mis leur acceptation le 29 janvier 1785. « « Que le 1er février suivant, le Cardinal leur auroit mandé de venir chez lui & apporter l'objet en question, qu'ils s'y seroient rendus & lui auroient porté le Collier, qu'il leur auroit annoncé pour la première fois que c'étoit la Reine qui faisoit l'acquisition, en leur montrant les propositions qu'ils avoient acceptées, chacune desd. propositions émargée du mot approuvé & à la marge de leur acceptation, ces mots : approuvé MARIE-ANTOINETTE DE FRANCE. « « Que le Cardinal leur auroit assuré que le Collier seroit livré dans la journée, qu'il leur auroit dit en même tems que la Reine ne pourroit donner des délégations, mais qu'il espéroit qu'il leur feroit tenu compte des intérêts. « « Que le même jour, lesd. Böhmer & Baffenge auroient reçu une lettre du Cardinal, écrite de sa main & signée de lui, par laquelle il leur auroit mandé que la Reine lui avoit fait connoitre que ses intentions étoient que les intérêts de ce qui seroit dû après le 1er payement leur fussent payés successivement avec les capitaux jusques à parfait payement. « « Que dans le même mois de février, le Cardinal auroit montré à un particulier l'écrit à mi-marge où étoient d'un coté les conditions du marché & les époques des payemens, & de l'autre l'acceptation des conditions prétendues approuvées & signées de la Reine. « « Que le 1er payement convenu par le marché n'ayant pas été effectué, lesd. Böhmer & Baffenge auroient présenté un Mémoire à la Reine pour obtenir leur payement. « « Qu'ils n'auroient pas tardé d'être instruits que la Reine n'avoit pas reçu le Collier, qu'ils présumoient devoir avoir été livré à la Reine. « « Qu'il paroit qu'une femme nommée Lamothe de Valois est impliquée dans l'affaire comme ayant trompé le Cardinal suivant la déclaration qu'il en a faite. « « Que la connoissance de tout ce qui peut concerner un marché, où l'on a osé emprunter le nom auguste de la Reine, supposé son approbation & sa signature & présenté cette approbation & la signature supposées comme véritables & émanées de la Reine, ayant été attribuée à la Cour, la Grand'Chambre assemblée, par des Lettres patentes qui y ont été enregistrées, il est du devoir du Procureur-Général d'en rendre plainte & d'en informer à sa requête. «

« rendus & lui auroient porté le Collier, qu'il leur auroit annoncé pour la première fois que c'étoit la Reine qui faisoit l'acquisition, en leur montrant les propositions qu'ils avoient acceptées, chacune desd.

propositions émargée du mot approuvé & à la marge de leur acceptation, ces mots : approuvé MARIE-ANTOINETTE DE FRANCE.

» « Que le Cardinal leur auroit assuré que le Collier seroit livré dans la journée, qu'il leur auroit dit en même tems que la Reine ne pourroit donner des délégations, mais qu'il espéroit qu'il leur feroit tenu compte des intérêts.

» « Que le même jour, lesd. Böhmer & Baffenge auroient reçu une lettre du Cardinal, écrite de sa main & signée de lui, par laquelle il leur auroit mandé que la Reine lui avoit fait connoitre que ses intentions étoient que les intérêts de ce qui seroit dû après le 1er payement leur fussent payés successivement avec les capitaux jusques à parfait payement.

» « Que dans le même mois de février, le Cardinal auroit montré à un particulier l'écrit à mi-marge où étoient d'un coté les conditions du marché & les époques des payemens, & de l'autre l'acceptation des conditions prétendues approuvées & signées de la Reine. » « Que le 1er payement convenu par le marché n'ayant pas été effectué, lesd.

Böhmer & Baffenge auroient présenté un Mémoire à la Reine pour obtenir leur payement.

» « Qu'ils n'auroient pas tardé d'être instruits que la Reine n'avoit pas reçu le Collier, qu'ils présumoient devoir avoir été livré à la Reine.

» « Qu'il paroit qu'une femme nommée Lamothe de Valois est impliquée dans l'affaire comme ayant trompé le Cardinal suivant la déclaration qu'il en a faite.

» « Que la connoissance de tout ce qui peut concerner un marché, où l'on a osé emprunter le nom auguste de la Reine, supposé son approbation & sa signature & présenté cette approbation & la signature supposées comme véritables & émanées de la Reine, ayant été attribuée à la Cour, la Grand‘Chambre assemblée, par des Lettres patentes qui y ont été enregistrées, il est du devoir du Procureur-Général d'en rendre plainte & d'en informer à sa requête.

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