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Correspondances - Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire (commentaire composé)

Publié le 12/07/2011

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baudelaire

 

Poème issu  du recueil Les Fleurs du mal, qui est l’ œuvre majeure de Charles Baudelaire (1821-1867), puisqu’elle intègre la quasi-totalité de la production poétique de l’auteur depuis 1840 et est publiée le 23 juin 1857. Elle est considérée comme l’une des œuvres les plus importantes de la poésie moderne car elle est empreinte d’une nouvelle esthétique où la beauté et le sublime surgissent, grâce au langage poétique.

 

Quatrième poème de ce recueil, il se situe après ‘Elévation’, qui est le poème de l’esprit qui se lève, qui plane sur le Monde. Dans ‘Correspondances’ le Monde apparaît comme intelligible. 

 

baudelaire

« Dans une ténébreuse et profonde unité, DVaste comme la nuit et comme la clarté, D Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

C Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants, EDoux comme les hautbois, verts comme les prairies, F— Et d’autres, corrompus, riches et triomphants, E Ayant l’expansion des choses infinies, FComme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens, EQui chantent les transports de l’esprit et des sens.

E Premier quatrain : La Nature : notion abstraite qui n’est pas à comprendre au sens actuel, c’est le monde tel qu’il existe, le cosmos. Comparaison avec le temple (lieu matériel où l’homme entre en communication avec le monde spirituel) : le cosmos a une dimension sacrée, c’est le lieu où se trouve dieu. Vivants piliers : métaphore visant à dire que tout ce qui compose le Monde nous parle de Dieu, sorte de transcendance. Confuses paroles : comparaison avec les chênes prophétiques de Dodone, dont le bruissement rendait les oracles, ce cosmos est la parole de Dieu. Confuses, forêts de symbole : c’est l’incompréhension de l’homme face à cette Nature Paroles rime avec symboles : dans le Poème du Haschisch, Baudelaire parle d’un rêve hiéroglyphique qui représente le côté surnaturel de la vie, il présente un tableau symbolique et moral qu’il faut comprendre et unelangue dont il faut chercher la clé.

La langue permet de déchiffrer les symboles. Regards familiers : malgré cette incompréhension, il y a grâce à la matérialité des choses une proximité avec Dieu Conclusion de ce quatrain : l’homme peut comprendre et exposer ces choses, la confusion devient de la clarté. Baudelaire nous présente ici une correspondance du bas et du haut, de la terre avec le ciel : la nature renvoie au sacrée.

Il présente une correspondance verticale. Deuxième quatrain Quatrain construit sur deux comparaisons majeures au vers 1 et vers 3 qui donnent un aspect de cohésion dans le quatrain. Les échos, confondent : liquide ‘l’ et allitérations en crée une sorte de flou au sein de cette Nature Une ténébreuse et profonde unité : présentation d’une harmonie au sein de ce Monde Les échos (auditifs), la nuit et la clarté (vue) sont perceptibles pour l’homme et renvoie à une correspondance horizontale : les objets matériels, tout sur terre (même la lumière) a une correspondance, tout se répond, Dieuest en tout.

Il s’agit bien de l’analogie universelle de Swendenborg. Dans le vers 4 on a une annonce des deux prochains tercets, Baudelaire présente les correspondances horizontales comme étant des synesthésies (mode de perception selon lequel, chez certains individus des sensationscorrespondant à un sens évoquent spontanément des sensations liées à un autre sens // métaphore) « parfums, couleurs et les sons se répondent » : il fait des correspondances entre deux sensations (ex : son et couleurcomme on peut voir dans le sonnet des voyelles de Rimbaud) Baudelaire essaie de mettre en place un langage universel qui ne l’est pas.

Les choses deviennent le langage poétique or le langage poétique procède paranalogie (la métaphore, la comparaison sont des analogies) Premier tercet L’attrait que porte Baudelaire à l’olfactif est intéressant car auparavant l’olfactif avait peu le droit de cité dans la poésie, car lui et le tactile sont de l’ordre du réel.

Ici, il y a prédominance des parfums car le parfum peutêtre trivial, comme il peut être gracieux (c’est la poétique de Baudelaire : il transforme des mots comme « poumons, ou vermine » en mots poétiques), il peut tout à la fois être une matière dans l’instant où on le vaporiseet allie un côté évanescent.

La transition entre la matière et l’évanescent se fait par nos sens, le parfum est impalpable d’où la fréquence de l’adjectif évanescent dans l’œuvre de Baudelaire. Au parfum « frais, doux, verts » il associe la douceur, l’innocence, la fraîcheur Aux parfums qui sont plus pompeux il les associent à un monde corrompu, comme l’est celui du XIXème siècle, le « siècle utile » dixit Baudelaire.

Ici Baudelaire ne fait plus de correspondances entre d’autres sensationsmais avec des états d’âme, des idées morales (corrompus, riches et triomphants) : une nouvelle poétique des correspondances. »

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