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coup d'État du 2 décembre 1851 (histoire)

Publié le 11/02/2013

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histoire

1   PRÉSENTATION

coup d'État du 2 décembre 1851, coup d’État réalisé par le président de la République Louis Napoléon Bonaparte pour rétablir l’Empire en France.

2   UN MANDAT PRÉSIDENTIEL LIMITÉ

Selon la Constitution de 1848, le président de la République, élu pour quatre ans, n’est pas immédiatement rééligible (article 45). Louis Napoléon Bonaparte, élu en décembre 1848, doit donc quitter le pouvoir en 1852. Le neveu de Napoléon Ier cherche alors à obtenir une révision constitutionnelle lui permettant d’être rééligible. Afin d’acquérir cette légitimité, le prince-président essaie de gagner l’opinion publique. Entre les mois d’août et novembre 1850, il voyage à travers la France, organise des revues de troupe, des changements dans le haut personnel gouvernemental et militaire.

Devant l’obstination de l’Assemblée à réviser la Constitution et après la démission contrainte de ses ministres, Louis Napoléon Bonaparte décide, dès la fin de l’été 1851, de préparer un coup d’État. La date est fixée au 2 décembre 1851, date anniversaire du sacre de son oncle Napoléon Ier (1804) et de la glorieuse victoire de ce dernier à Austerlitz (1805). Le 4 novembre, le prince-président finit de discréditer les parlementaires aux yeux de l’opinion, en proposant le rétablissement du suffrage universel, proposition repoussée par la majorité monarchique. Louis Napoléon Bonaparte s’entoure alors d’hommes sûrs qu’il place aux postes stratégiques : son demi-frère, le duc de Morny au ministère de l’Intérieur, Maupas (1818-1888) à la Préfecture de police de Paris, le général de Saint-Arnaud (1800-1854) au ministère de la Guerre et Magnan (1791-1865) au commandement de l’armée de Paris.

3   DÉCEMBRE 1851 DANS LA FRANCE RÉPUBLICAINE
3.1   Le coup de force du 2 décembre

Dans la nuit du 1er au 2 décembre 1851 sont simultanément occupés le ministère de l’Intérieur (par Morny) et le Palais-Bourbon (par le colonel d’Espinasse), tandis que les grandes figures de l’opposition sont arrêtées, parmi lesquelles Adolphe Thiers et le général Cavaignac. Au petit matin du 2 décembre, deux décrets — qui annoncent la dissolution de l’Assemblée législative et du Conseil d’État, et le rétablissement du suffrage universel — sont affichés sur les murs de Paris. En violant ainsi son serment de fidélité à la Constitution, le prince-président est aussitôt placé dans le camp des traîtres.

3.2   Des oppositions larvées

L’opposition parlementaire réagit et 220 des 750 députés, pour la plupart orléanistes, se réunissent en hâte, votent la déchéance du président et en appellent à la Garde nationale ; ils sont immédiatement arrêtés. Une opposition populaire se fait également entendre même si, comme le souligne plus tard Victor Schoelcher, « il fallut bien nous l’avouer, le peuple ne voulait pas remuer «. Dès le 3 décembre pourtant, plusieurs barricades se dressent faubourg Saint-Antoine et faubourg du Temple — tué à cette occasion, le député Alphonse Baudin devient bientôt un martyr du coup d’État — et le lendemain, une centaine de barricades s’élèvent dans Paris (ce qui demeure faible, au regard des 1 200 érigées en février 1848). Ayant opté pour la tactique de la terreur, le duc de Morny laisse volontairement se développer cette insurrection afin de contre-attaquer en masse. Et, le 4 décembre, les troupes de Magnan ripostent et tuent 300 personnes.

À partir du 5 décembre, lorsque l’annonce du coup d’État parvient en province, 27 départements (essentiellement du Sud-Est et du Sud-Ouest) se soulèvent également et, fait nouveau, sans attendre un mot d’ordre émanant de la capitale. Quatre jours plus tard cependant, les mouvements de protestation sont réduits et les départements insurgés sont mis en état de siège. Une violente répression menée par des colonnes mobiles aboutit à l’arrestation de 30 000 personnes, à la condamnation de 15 000, et à la déportation de 80 députés, dont Victor Hugo et Adolphe Thiers.

3.3   La victoire finale de Louis Napoléon Bonaparte

Par le plébiscite du 20 décembre 1851, la France donne son approbation au coup d’État à une écrasante majorité (7 439 216 « oui « contre 640 737 « non « et 36 820 scrutins nuls). Sous la direction de Louis Napoléon Bonaparte, le second Empire peut officiellement être établi en 1852. Cependant, les auteurs eux-mêmes du coup d’État ont rapidement cherché à faire oublier l’événement que leurs opposants ont qualifié de contre-révolutionnaire.

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