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LE COURANT PLATONICIEN

Publié le 14/06/2011

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Dans les premiers siècles de l'ère chrétienne, PLATON jouit d'un regain de faveur parmi les non-chrétiens. PHILON d'Alexandrie, juif contemporain de Jésus, avait préparé le mouvement qui devait donner naissance, au Ille siècle, à l'école néo-platonicienne d'Alexandrie.  Le plus illustre philosophe de cette école fut PLOTIN (205-269). Pour lui, au sommet de l'être est l'Un, qui, à proprement parler, n'est pas l'Un, pas plus que le Bien, le Vrai, ni l'Etre, mais au-dessus de tout cela. L'Un se dégrade nécessairement en Esprit, siège des Idées, puis en Ame, principe de toutes les âmes, enfin en Monde matériel, fini, principe de tous les corps. Dans l'Un, on reconnaîtra le Dieu de PLATON; dans l'Esprit, celui d'Aristote; dans l'Ame, celui des stoïciens : sorte de Dieu trine d'où vient le monde matériel. Le lien d'origine entre ces diverses catégories d'être est toujours de même ordre; c'est une émanation, qui est bien une production, comme la création, mais nécessaire; de plus, elle n'a pas lieu à partir de rien, mais grâce à l'attirance d'une matière finie, préexistante.

  • I. — LE NEO-PLATONISME (IIIe-VIe s.) et PLOTIN.
  • II. — LES PERES DE L'EGLISE (IIe-Ve s.) ET SAINT AUGUSTIN.
  • III. — LES PREMIERS SCOLASTIQUES (IXe-XIIe s.) ET SAINT ANSELME

« ORIGINE DES IDEES.

— Comment l'âme atteint-elle les vérités éternelles ? Ce n'est pas par réminiscence, parce queréminiscence inclurait préexistence et donc éternité; or, pour AUGUSTIN, une créature ne peut être éternelle.

C'estDieu lui-même qui se fait lumière intérieure par quoi et en quoi nous apercevons les formes éternelles des choses :telle est la doctrine augustinienne de l'illumination.Le prestige de saint AUGUSTIN fut tel que c'est surtout à travers lui que se continua désormais l'influence dePLATON, Il faut pourtant noter l'influence de deux autres platoniciens : un philosophe inconnu, qui dans les « Nomsdivins », sous le pseudonyme de Denys l'Aréopagite (pseudo-Denys), christianisa le néo-platonisme, et Boèce (680-525), qui, pour montrer ce qui restait de PLATON chez ARISTOTE, traduisit en latin plusieurs traités du Stagirite.Pendant longtemps les philosophes chrétiens, généralement ignorants du grec, ne connurent ARISTOTE que parBOÈCE. III.

— LES PREMIERS SCOLASTIQUES (IXe-XIIe s.) ET SAINT ANSELME Du vie au IXe siècle, les invasions barbares firent sombrer la pensée occidentale.

Enfin Charlemagne ouvrit desécoles.

C'est de là que vient le nom de scolastique donné à la philosophie chrétienne entre le IXe et le XVIe siècle.Nous pouvons caractériser la scolastique par l'union étroite de la philosophie et de la théologie selon la célèbreformule : philosophia ancilla theologiae.

La scolastique peut se diviser en trois périodes : 1° du IXe au XIIe siècle, une période platonicienne;2° au XIIIe siècle, l'âge d'or de la scolastique;3° du XIVe à la fin du XVIe siècle, l'ère des disciples et de la décadence. Les deux dernières périodes étant surtout aristotéliciennes.

A cette époque, la plupart des clercs se méfiaient de laspéculation : à leur tête, saint BERNARD (1091-1153).

Nous retrouvons cette méfiance plus tard, peut-être au muesiècle, dans l'Imitation de Jésus-Christ.

Un ami de saint BERNARD, Guillaume de CHAMPEAUX (1070-1121), fonda àParis l'Ecole de Saint-Victor, qui accordait beaucoup de prix à la spéculation, mais uniquement en vue de la piété. Le grand philosophe de la première période fut saint ANSELME (1034- tio9), né à Aoste, moine en Normandie, puisarchevêque de Cantorbéry.

Dans le Monologium, il développa sa preuve fameuse de l'existence de Dieu.

« Touthomme, dit-il, a l'idée d'un être tel qu'il n'en peut concevoir de plus grand.

Si cet être n'existait pas, on pourrait enconcevoir un de plus grand, à savoir ce même être existant.

Donc, l'être parfait existe.

» Cette preuve a priori futcritiquée, du vivant même d'ANSELME, par GAUNILON.

Mais elle est peut-être acceptable, si on la replace dans laperspective d'ANSELME, marquée par sa devise : fides quaerens intellectum (titre primitif du Proslogium).

Le but dela philosophie est, pour ANSELME.

de faire comprendre au chrétien ce qu'il croit; ainsi, le but de son argument est-ilpeut-être de faire comprendre ce que Dieu est à celui qui croit déjà en son existence.. »

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