Devoir de Philosophie

Cours: LA LIBERTE CHEZ SARTRE

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

liberte

* D’inspiration cartésienne, mais en y supprimant l’Absolu (Dieu), la conception sartrienne rend relatif, ce qui était absolu chez Descartes: la liberté humaine.

* Nécessité pour comprendre  Sartre de passer par la subjectivité. Qu’est-ce qu’être un sujet? C’est ne pas pouvoir coïncider avec une essence. La liberté est absence d’essence. Ce qui s’identifie totalement avec son essence, avec soi-même, c’est un objet et non un sujet. La mauvaise foi ou l’esprit de sérieux est cet effort pour être quelque chose sur le mode compact de l’en soi, de l’identité indiscutable à soi, pour s’identifier à ce que l’on croit être, et à être ce à quoi les autres vous identifient. La « mauvaise foi « est ce vacillement devant sa liberté, ce vouloir reposer sa liberté sur l’être.

* L’être du sujet ne peut reposer tranquillement en lui-même, il enferme en lui une fissure imperceptible qui l’empêche de se laisser être absolument ce qu’il est, qui le voue à l’inquiétude de décider en permanence de son être, de vouloir ceci ou cela. L’existence humaine est de part en part liberté, mouvement vertigineux de ne jamais être ce que l’on est, d’être délié de toute essence: « L’homme est cet être en qui l’existence précède l’essence «. La condition humaine est précisément qu’il n’y a pas de nature humaine. Exister, c’est être ce que l’on veut être.

* Le mode d’être de la subjectivité sera le projet; exister, c’est choisir, c’est être libre. Exister, c’est se dépasser, puisque ce n’est jamais se laisser être ce que l’on est. Seule la mort, destruction de mon existence me ramène paradoxalement à l’être; et mon identité figée y devient définitivement figée y devient définitivement l’objet du jugement d’autrui, sans plus pouvoir le démentir.

L’existentialisme est, par là, une morale d’une extrême dureté. Puisque je suis pur projet de mon être, je suis intégralement responsable de moi-même et de mes actes: « je n’ai pas d’excuses «, je ne peux jamais excuser ce que j’ai fait en accusant des déterminismes qui ont conspirés, à travers moi, à produire mes actes. Tous mes actes sortent de moi, de ma liberté. Sartre n’est pas sans savoir qu’il existe des déterminismes (sociaux, biologiques, historiques, ...) qui pèsent sur mon être et conditionnent ma liberté. Mais, ces déterminismes pèsent sur moi, si je le veux bien. C’est moi qui détermine ces déterminismes à me déterminer. C’est moi qui décide de mon rapport à toutes ces données antérieures et extérieures à moi, c’est moi qui choisit de les accepter ou de les combattre. Dans tout esclavage, il y a une certaine part scandaleuse, de consentement, je pourrais toujours refuser d’obéir, quoi qu’il n’en coûte. Toutes les négations apparentes de la liberté, déterminismes, contraintes, dépendances, ne tiennent donc que par ma liberté. Je ne puis me décharger de cette liberté (responsabilité absolue): « Je suis condamné à être libre «. On ne peut jamais se débarrasser de soi: l’oeil de Caïn est ma propre conscience.

* Cependant, le projet est acte de liberté, mais aussi un acte de détermination de la liberté par elle-même. La liberté ne peut rester dans son indétermination constitutive, elle ne peut changer de projet à chaque instant. Elle doit se déterminer; elle ne peut rester libre arbitre, elle doit se faire engagement, engagement volontaire et militant. Non-être, elle doit chercher, d’une certaine manière à être, et l’engagement est engagement de la liberté à être.

En s’engageant dans un certain projet, la liberté s’engage envers les conditions liées à ce projet; en choisissant, elle choisit d’assumer les conditions du choix, elle se fait situation: il n’y a de situation que par la liberté, il n’y a de liberté qu’en situation.

* La liberté, par quoi tout ce qui est prend sens, n’est pas elle-même enserrable en un concept. Elle est le fond mystérieux et irrationnel de mon être, ce qui transparaît à travers tous mes actes sans apparaître. La liberté est donc une limite de la pensée; elle est à peine pensable.

* Dans l’imagination, c’est toujours la liberté qui imagine. Imaginer, c’est « néantiser « ce qui est et faire être ce qui n’est pas. Il y a un cogito imaginatif chez Sartre: j’imagine, donc je suis libre.

Liens utiles