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Les critiques d'Alain et de Sartre de l'inconscient freudien

Publié le 23/01/2012

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- La psychanalyse se trouve remise en cause par une philosophie de la liberté pour laquelle l'Inconscient impliquerait un déterminisme psychique. La liberté humaine en serait niée, aliénée.
Beaucoup de philosophes reprochent à la psychanalyse d'être réductionniste, c'est- à - dire de ramener la vie psychique à un jeu de forces pulsionnelles et affectives qui ne laisse presque plus de place à l'activité pensante, de rendre impensable la recherche de la vérité objective, de réduire en l'homme le supérieur à l'inférieur, le spirituel au sexuel.
- Alain a mis en évidence les dangers moraux de la théorie freudienne. S'il ne s'agit aucunement de remettre en cause la réalité de l'inconscient, il convient toutefois de refuser les mythes dangereux de la psychanalyse: l'irresponsabilité, la déresponsabilité. " Il faut éviter plusieurs erreurs que fonde le terme d'inconscient. La plus grave de ces erreurs est de croire que l'inconscient est un autre Moi; un Moi qui a ses préjugés, ses passions et ses ruses; une sorte de mauvais ange, diabolique conseiller ... "

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« Page 2 sur 2- Suite et fin du cours sur l'inconscient- 2 CONCLUSION GENERALE :LES TACHES DU SUJET -Ces critiques, pour pertinentes qu'elles soient, négligent cependant deux aspects fondamentaux de la psychanalyse qu'il convient de dégager en conclusion.

- D'abord, la psychanalyse n'introduit nullement la fatalité dans la vie de l'homme et ne saurait contredire l'exigence morale.

Au contraire de ce que pensent Alain et Sartre, la démarche de Freud est, sous un angle, profondément éthique : la cure vise en effet à restaurer une liberté déviée et désigne un accouchement de l'âme et de la liberté.

Comme le dit Ricoeur, " L'analyste est l'accoucheur de la liberté ...

La psychanalyse est une guérison par l'esprit; le véritable analyste n'est pas le despote de la conscience malade, mais le serviteur d'une liberté à restaurer.

En quoi la cure, pour n'être pas une éthique, n'en est pas moins la condition d'une éthique retrouvée là où la volonté succombe au terrible " (Philosophie de la volonté, Le volontaire et l'involontaire).

-La psychanalyse demeure donc comme quête du sens et accouchement spirituel.

Si le moi est en lien dialectique avec les pénombres de l'inconscient, la cure psychanalytique a pour but de rendre au sujet aliéné dans son passé la possession de lui-même.

- A travers l'interrogation sur l'inconscient, c'est finalement à l'énigme de la conscience elle-même que nous sommes confrontés, énigme sans doute plus difficile que celle de l'inconscient.

Ce que Freud tente de saisir au centre de la conscience, c'est bel et bien une dimension irréductible d'obscurité.

La conscience ne désigne plus, dès lors, une faculté de représentations de part en part consciente d'elle­ même et transparente à elle-même, mais cet empiétement, cette appartenance réciproque de l'homme et du monde, de sorte que la conscience et l'inconscience ne font plus alternative.

- Qu'est alors l'inconscient, sinon l'autre nom peut-être d'une conscience archaïque et primordiale, infra -ou pré-conscience, obscure en son fond ? Il y a une dimension essentielle d'obscurité au coeur même de la conscience qui renvoie à son appartenance irréductible au monde, à la nécessité pour elle d'être en permanence jetée hors d'elle-même.

Aussi pourrait-on penser que l'inconscient n'est pas tant une composante du psychisme que la dimension du retrait, de l'obscurité inhérente à l'acte même de se représenter le monde.

- Dans cette perspective, que deviennent le sujet et la question de l'identité personnelle ? A défaut d'une réalité substantielle à saisir qui semble se résoudre en une pure illusion, il conviendrait de penser la subjectivité comme une tâche à réaliser plutôt que comme une identité rassurante.

- Les critiques de ce que nous avions appelé " l'illusion substantialiste " nous invitent à renoncer à l'idée d'un sujet défini comme "contenu" ou " chose ".

La subjectivité ne désigne pas telle ou telle chose mais ce qui advient dans la constitution même de la chose.

Le sujet est celui qui " a à ", il se définit par sa fonction, dans sa capacité de s'y vouer.

Le sujet est celui qui fait telle ou telle chose, de sorte qu'on est toujours sujet pour quelque chose.

-Le sujet est donc là où est son oeuvre, il est dans le dehors de ce qu'il a à faire, il se définit par les tâches auxquelles il est mobilisé.

Aussi la subjectivité semble-t-elle correspondre à la structure de l' "avoir à ", de l"' avoir à répondre de ".

Selon Kant, le sujet se détermine d'abord et essentiellement en ce qu'il doit faire, le devoir mesurant sa subjectivité comme exigence de responsabilité.

- L'identité fondamentale du sujet est celle de la personne, le sujet étant celui qui est impliqué à telle ou telle chose.

Dimension morale, pratique de l'identité que nous allons notamment approfondir dans le cours suivant consacré à la question d'autrui.

S'il n'y a pas de subjectivité qui précède la question" qui ? ", c'est que le sujet est celui qui est responsable, qui a à répondre.

Nous avons à être, comme le montrent les existentialistes, de sorte que, pour reprendre le titre d'un ouvrage de Cesare Pavese (Le métier de vivre), exister est un métier, une tâche incessante à accomplir.. »

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